Economie

2017 : la politique primera encore sur l'économie

Les analystes observent que le gouvernement n’est plus sûr de lui-même depuis la démission du PMSD, et qu’il se concentrera encore sur la politique plutôt que sur l’économie.

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1) Sur les perspectives de l'économie mauricienne pour l'année 2017, êtes-vous...

Le pessimisme légèrement majoritaire

Comme l’année dernière à la même époque, 53% des sondés disent être assez pessimistes sur les perspectives de l'économie mauricienne pour l'année en cours. Outre l'absence d'un « solid leadership geared towards steering the economy back on track », les capitaines d’industrie « are not going to invest so long as there is political uncertainty ». En même temps, « recent instances of power cut and water shortages have underscored potential vulnerabilities to the country's development ». Les optimistes, eux, estiment que « the corporate results will be much better », et que « with the different projects announced for 2017, we can expect a better performance of the Mauritian economy ».

2) Quelle est votre prévision du taux de croissance économique pour l'année 2017 ?

4,0% ou plus    0%
3,8% à 3,9%    43%
3,6% à 3,7%    40%
3,5% ou moins    17%

Le taux de croissance ne s’améliorera pas

Statistics Mauritius prévoit un taux de croissance économique de 3,8% en 2017 contre 3,6% en 2016. Si toutes les personnes interrogées sont d'accord que le taux de 4,0% ne sera pas encore une fois atteint, la majorité (57%) ne partage pas l'estimation du bureau des statistiques. On craint « the anticipated oil price increase and dollar strengthening, coupled with lack of productivity boosting measures by the government », ainsi que « the uncertainty associated with the Brexit fallout ». Une amélioration de la croissance « will depend on the prompt  implementation rate of measures to boost the country's productive capacity and enhance its infrastructure in the fields of energy, port, transportation and road networks ». Et il faut « a clear direction that boosts investor and consumer confidence ».

3) Quel taux de change de la roupie contre le dollar attendez-vous d'ici à la fin de l'année 2017 ?

Au-dessus de Rs 38    27%
Entre Rs 37 et Rs 38    57%
En dessous de Rs 37    17%

Le dollar au-dessus de Rs 37 cette année

Comme au début de l'année dernière, le cours vendeur indicatif du dollar américain, affiché par la Banque de Maurice, s'approche des Rs 37 sans toutefois l'atteindre. Mais 83% des répondants croient qu'il dépassera ce seuil d'ici à la fin de 2017. S'il existe « a high probability of a further strengthening dollar », c’est parce que, après deux hausses de 25 points de base en un an, « the US Fed is expected to resort to more interest rate hikes in 2017 ». Curieusement, « uncertainty will increase the value of the dollar » en cette année où la France et l’Allemagne entreront en campagne électorale. Comme la monnaie unique s’affaiblit, un analyste se demande si l’on ne se dirige pas vers une parité euro-dollar.

4) Selon vous, la démission du PMSD du gouvernement est pour l’économie…

Une BONNE chose    17%
Une MAUVAISE chose    40%
Sans effet réel    43%

A quelque chose malheur est bon ?

Pour 83% des sondés, le départ du PMSD du gouvernement n’est pas une bonne chose pour l’économie. Toutefois, 43% pensent que cette démission n’a pas d’effet réel sur celle-ci. Alors que « Xavier-Luc Duval was an insurance policy in government », maintenant « there is a high risk of political uncertainty », et « it is just adding to an already existing and latent uncertainty ». Si « the bottom rock may have been reached and the economy is now on free wheel », le fait que « we have a stronger opposition now » pourrait obliger le gouvernement à être performant. Ainsi, ce dernier ne devrait pas remettre en cause les politiques qui font le succès du tourisme.

5) Le gouvernement d'aujourd'hui vous paraît...

Un gouvernement moins confiant

Alors qu’il y a pourtant de l’optimisme sur le plan économique cette année, le gouvernement sans le PMSD ne paraît pas sûr de lui-même, observent 93% des sondés. Il semble être moins confiant (63%), voire désemparé (30%). C’est qu’au sein de l’alliance gouvernementale, « there is a big power game going on », chacun cherchant plus de pouvoir alors que c’est impossible de satisfaire tout le monde. De ce fait, « there is today a perceived lack of drive at least in respect of the economic agenda, and this seems worrisome ». Néanmoins, « there is still time for the government to really focus on what matters and get on promoting the economic development of the country in a more compelling manner ».

6) Pour vous, le gouvernement se concentrera durant l'année 2017 sur...

Encore une année très politique

L’année 2017 ne sera pas différente des deux dernières, puisque deux tiers des analystes sont d’avis que le gouvernement se focalisera sur la politique plutôt que sur l’économie. Ils déplorent que « politics will be at the centre stage », que « there seems to be too much focus on political matters ». Il y aura « another year of political survival in 2017 after two years of vendettas, hence three years of lost economic opportunities ». Le problème est que « from a purely economic perspective, political uncertainty and the tendency of politicians to focus on petty calculations to stay in power, instead of properly running the country, can only bode negatively ».

7) Selon vous, Pravind Jugnauth agit davantage comme un...

Chef de parti    37%
Ministre des finances    3%
Prime Minister-in-waiting    60%

Les Finances au troisième plan

Comme pour soutenir que l’économie est effectivement le cadet des soucis du gouvernement, les analystes sont quasiment unanimes à dire que les actions de Pravind Jugnauth sont davantage celles d'un Premier ministre en attente (60%) ou d'un chef de parti (37%) que d'un ministre des finances. Comme quoi les Finances ne se situent même pas au second plan ! Propos cyniques d'un spécialiste : « Politicians do politics, that’s their job… » Or une économie ne peut pas rester suspendue à la question de savoir si le chef du gouvernement actuel cédera ou non sa place bientôt. Et les priorités d’un chef de parti ne sont pas réconciliables avec celles de l’économie nationale.

8) D'après vous, les prochaines élections générales se tiendront en... 

Pas d’élections générales anticipées

Pour 57% des répondants, le gouvernement ira jusqu’au bout de son mandat, autrement dit les prochaines élections générales auront lieu en 2019. Un analyste estime important que « we agree on that and, until then, get on with our jobs ». Il y a tellement de mécontentement populaire que le Premier ministre ne prendra pas le risque de rappeller les urnes avant l'échéance. Ainsi, « the current regime will do its utmost not to go for premature elections in fear of losing ». Mais pour d’autres, « the government will not stand the pressure », et « with the current weak leadership at the top, the holding of elections in 2017 would not be surprising ».

 

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