- La mère de l’enfant ainsi que le fils du jeune homme ont été blessés
La vie est parfois bien cruelle. Mathieu Russie, 29 ans, et son beau-fils Keron Mardaymootoo, qui avait cinq ans, ont péri dans un accident dans l’après-midi du dimanche 25 février 2024. La voiture que conduisait le jeune homme a fait une violente sortie de route sur l’autoroute à hauteur de Mapou en direction du Nord pour terminer sa course contre un palmier.
Son fils Deonsley Russie, âgé lui aussi de cinq ans, se trouvait à bord, de même que sa compagne Marie-Joyce Mardaymootoo, 29 ans, qui est aussi la mère du petit Keron. La jeune femme a été grièvement blessée. Elle a été admise à l’hôpital de SSRN de Pamplemousses. À dimanche soir, ses médecins traitants considéraient son état de santé comme étant stable. Quant au garçon, il a eu quelques blessures. Il a été autorisé à rentrer chez lui après avoir reçu des soins.
C’est une sortie familiale qui a viré à la tragédie. Mathieu Russie avait quitté son domicile à Cassis, Port-Louis, où il avait récupéré sa compagne Mary-Joyce Mardaymootoo. Ils s’apprêtaient tous à se rendre à la plage sur le littoral Nord. Peu avant le rond-point de Mapou, tout a basculé. Il était environ 15 heures.
D’après les premiers éléments de l’enquête de police, Mathieu Russie aurait perdu le contrôle de la Nissan année 1997 qui circulait alors à grande vitesse sur la voie rapide. Le véhicule a fait une sortie de route. Il est entré en collision avec une glissière de sécurité utilisée pour séparer les voies. Cette structure métallique a transpercé le pare-brise avant de la voiture, laquelle a terminé sa course contre un palmier. L’impact a été violent.
Alertés, la police de Piton, les sapeurs-pompiers et les urgentistes du Samu se sont immédiatement précipités sur les lieux. Ils n’ont pu que constater le décès de Mathieu Russie et du petit Keron Mardaymootoo. Les autopsies, pratiquées par le Dr Sudesh Kumar Gungadin, chef du département médico-légal de la police, ont conclu qu’ils sont décédés des suites d’une fracture du crâne.
Quant à Marie-Joyce Mardaymootoo et à Deonsley Russie, ils ont été hospitalisés. À dimanche, la police n’avait pas encore enregistré leurs versions. Les enquêteurs comptent visionner les enregistrements des caméras de surveillance. Vu que le conducteur est décédé, c’est sa compagne qui sera appelée à fournir des détails sur les circonstances exactes de l’accident une fois que les médecins auront donné leur autorisation, en fonction de son état de santé, pour qu’elle soit auditionnée.
Anoushka Russie, l’ex-femme du conducteur : « Mo garson konsider Keron kouma so frer mem »
Dès qu’elle a appris la tragédie, Anoushka Russie s’est ruée à l’hôpital pour y retrouver son fils Deonsley. « Mo vwazin kinn vinn dir mwa ki Mathieu ek enn ti garson inn desede dan aksidan. Me linn dir mwa ki mo zanfan korek », confie-t-elle dans une déclaration accordée au Défi Media Group dimanche après-midi. Elle précise que cela faisait deux ans qu’elle s’était séparée de Mathieu Russie, mais souligne qu’ils avaient de bonnes relations.
L’habitante de Cassis parle du traumatisme de son fils : « Li nek pe kontign rakonte kouma sa aksidan la inn arive. » L’enfant, âgé lui aussi de cinq ans, ne cesse de réclamer le petit Keron. « Mo garson pe res rod Keron mem. Li ti konsider li kouma so frer mem », dit-elle.
Elle décrit Mathieu Russie comme un homme calme qui aimait la vie de famille, un père responsable et quelqu’un à qui elle ne pouvait pas faire de reproches. « Liem ti fer tou pou nou zanfan. Liem ti okip li tou. Zis wikenn ki mo garson ti vinn kot mwa », soutient-elle. Elle ajoute que le jeune homme était un bosseur qui exerçait dans une firme privée, mais qui gagnait aussi sa vie en faisant des petits boulots comme maçon après ses heures de travail.
Selon Anoushka, il y a quelques jours, le jeune homme avait perdu son permis de conduire et sa carte d’identité nationale. Elle affirme qu’il devait récupérer une nouvelle copie de chaque document ce lundi 26 février 2024. Elle fait ressortir que c’est le deuxième homme avec lequel elle a partagé sa vie qui décède.
« Malgre sekinn pase antre nou, mo bien sagrin pou sa lot madam la. Li blese grav », confie-t-elle. Elle dit espérer que Marie-Joyce Mardaymootoo aura le courage nécessaire pour surmonter la perte tragique de son fils Keron : « Mo demann bondie donn li kouraz pou travers sa leprev la. »
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