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Arnaques financières : Maurice mise sur sa solidité et sa crédibilité

Ponzi, fraude bancaire, cyberattaques… Maurice n’est pas à l’abri des arnaques financières. Quels sont les dangers qui nous guettent ? Quels risques encoure-t-on ? Comment s’en prémunir ? Éléments de réponses.

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Vendredi 18 mars 2016. La direction du groupe New Mauritius Hotels consigne une déposition à la Central CID. Le premier groupe hôtelier du pays dit être victime d’une fraude de Rs 115 millions. Deux virements bancaires sont effectués à la suite d’une directive reçue par e-mail venant du ‘top management’. L’argent atterrit dans un compte bancaire à Prague, capitale de la République Tchèque. La profitabilité du groupe est affectée. C’est une escroquerie de dimension internationale.

Que ce soit les détenteurs de cartes bancaires, les individus et entreprises effectuant des transactions par internet, personne n’est à l’abri de ces agissements frauduleux. Maurice, en tant que plateforme financier, peut toujours subir les attaques de ces arnaqueurs nichés aux quatre coins du monde. La preuve ? La Banque centrale, dans un communiqué en date du vendredi 30 juin, demande aux détenteurs de cartes bancaires de redoubler de vigilance car des fraudeurs bulgares ont eu accès à des données bancaires d’individus en Afrique.

Qui plus est, Maurice est une plateforme financière avec des aspirations de devenir un centre régional. On assiste à un flux important d’argent de et vers Maurice dans le secteur offshore. Est-ce que l’investisseur est rassuré ?

Confiance et sécurité

« On ne peut mettre l’accent sur le côté local. Nous devons voir le contexte mondial. Si un investisseur choisit Maurice, c’est évident qu’il a déjà pris des renseignements sur notre modèle bancaire, le système en place et la supervision du régulateur. Ils ont donc cette confiance. Au début, un nouvel investisseur peut demander des questions précises et pertinentes car c’est la sécurité de son argent qui compte. Des fois, il s’enquiert du nombre de banques internationales présentes dans le pays », fait ressortir Arvin Halkhoree, avocat d’affaires au sein de la firme Jurisconsult.

Et d’ajouter : « Du moment que la société s’est installée à Maurice, quand il prend connaissance de la performance des banques locales, quand il est dans une position confortables, il s’enquiert des offres émanant de ces institutions financières. Au final, c’est la crédibilité de notre plateforme financière et bancaire qui prend le dessus sur les appréhensions du début. »

Le système bancaire mauricien a évolué pour offrir des produits électroniques et des moyens de paiement par cartes qui limitent l’utilisation de l’argent liquide. La tendance est à la hausse. De 350 941 clients utilisant l’Internet Banking en mai 2016, le nombre est passé à 370 891 en mars 2017. Le volume de transactions a connu un bond de 11,6 % au cours de cette même période (voir graphiques basés sur les données de la Banque de Maurice).

« Il y a eu certainement un engouement pour le service, au fil des années. À ce jour, notre service Internet Banking compte 140 000 clients individuels et 26 000 clients ‘entreprises’», indique Mike Sophie, Head of Branch Network and Alternative Channels au sein du groupe MCB. L’éventail de services est large. Il fait mention de l’accès aux comptes (compte transactionnel, carte de crédit, compte prêt, titres), des transactions bancaires (virements compte à compte, interbanques et à l’étranger). Pour les entreprises : en sus des virements, crédits documentaires, envoi de messages sécurisés, souscriptions à différents produits et demandes de chéquier.

Suivre les procédures

L’important, c’est de toujours suivre les procédures prescrites par les banques. Mike Sophie renchérit : « Les clients ne doivent en aucun cas divulguer leurs mots de passe ou identifiants. Il faut toujours accéder à la page d’entrée au service à travers la page d’accueil du site web de la MCB, au www.mcb.mu. Pour toute transaction, il faut que le client insère un deuxième mot de passe à travers les dispositifs de sécurité mis en place. »

Sommes-nous vulnérables, tenant compte du nombre de cartes bancaires en circulation et des transactions mensuelles dépassant les Rs 5 millions ?

Veeren Manikion, Head of E-Business à la SBM, répond : « Le risque est le même que dans n’importe quel autre pays. » Vanessa Allagapen, Card Risk and Compliance Manager à la MCB expliquait, dans un récent entretien, que les banques mauriciennes sont dotées de technologies avancées et peuvent contrer plus facilement et efficacement les attaques éventuelles.

 

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