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Atelier de travail de la Gender Empowerment Association : encourager les femmes à ne plus subir mais à se ressaisir

Atelier de travail de la Gender Empowerment Association De g. à dr. Marie Lourdes Lam Hung, Ranjita Bunwaree et Doordarshini R. Busgeet

La Gender Empowerment Association s’est réunie récemment à la mairie de Quatre-Bornes sous la présidence de Ranjita Bunwaree, Deputy Chairperson of Gender Committee, MACOSS. Le but était de débattre sur les besoins de la femme, celles mariées surtout, de ne pas accepter leur sort sans lutter, sur leurs droits de succession et les autres aspects tels la séparation, le divorce, l’annulation du mariage avec référence à la nouvelle «Citizenship Law » (Protocole de Maputo ratifié en 2017).

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Un atelier de travail informatif et interactif a été organisé par la Gender Empowerment Association le mercredi 7 août. Il a particulièrement été animé par Marie Lourdes Lam Hung, Deputy Chairperson of the Human Rights Commission, avocate, conseillère en droits de la femme et écrivain. L’autre personnalité qui est intervenue était l’avocate Doordarshini R. Busgeet.

Marie Lourdes Lam Hung a mis l’accent sur le changement qui devrait s’opérer en chaque femme au foyer qui subit la tyrannie de son conjoint et la violence domestique. Pour elle, il est temps que la femme mariée apprenne à s’aimer en premier et à cesser de souffrir en silence pour une raison ou pour une autre. Elle a encouragé les femmes de sortir de cet étau et à chercher de l’aide. « Ces femmes ne savent pas se débrouiller. Pourtant, à Maurice, il y a beaucoup de lois en leur faveur. Elles ne peuvent se plaindre. Malheureusement, la femme ne veut pas se séparer de son mari tyrannique. Elle accepte de souffrir en silence», a déclaré l’avocate. Elle a souligné que l’aide de la police n’est pas suffisante pour ces femmes.

Elle a invité les femmes mariées à ne pas rester inactives dans leur coin. « Faites de l’exercice, faites de la marche, faites de la méditation. Et puis, gâtez vous-mêmes. Accordez un peu plus de soin à vous-mêmes. Ne vous négligez pas », a-t-elle déclaré.
« Il ne faut pas s’asseoir et pleurer sur son sort. Il faut bouger. La femme qui souffre doit se tourner vers une aide, de disposer ainsi d’une main. Elle doit apprendre à être indépendante », a-t-elle ajouté.

Le nombre inquiétant des cas de divorce

Marie Lourdes Lam Hung a aussi longuement élaboré sur les droits de succession de la femme qui a eu un conjoint. Par la suite, elle a répondu aux nombreuses questions de l’assistance qui, en passant, comptait deux hommes. Ils n’ont pas posé de questions.
Quant à l’avocate Doordarshini R. Busgeet, elle a abordé le thème du divorce. « Pourquoi autant de cas de divorce (chez nous) ? », a-t-elle demandé à l’assistance. Elle a reçu pas mal de réponses. D’emblée, l’avocate a fait ressortir qu’elle n’est pas pour le divorce ou la séparation, sauf si la vie de la femme est menacée à cause de la violence domestique. En parlant de violence domestique, elle a aussi souligné le tort immense que cela cause aux enfants du couple séparé ou divorcé.

Me Doordarshini R. Busgeet a cité cinq principales causes de divorce. À cet effet, elle a évoqué le tort et la responsabilité de l’homme et de la femme. Pour combattre le divorce, elle a souligné la nécessité d’avoir une communication ouverte avant le mariage. Elle a surtout parlé du respect que la femme devrait avoir pour son mari « même si elle a un salaire supérieur à celui de son mari». Elle les invite à chercher des conseils auprès de la Family Protection Unit pour que la femme apprenne à s’adapter à sa nouvelle vie, à faire des compromis, à murmurer de temps en temps un mot doux à son conjoint et de lui exprimer sa gratitude.

Gender Empowerment Association

La Gender Empowerment Association est un membre du National Women Council, MACOSS, affiliée à la mairie de Quatre-Bornes. Elle fait partie du network of UN Department for Economic and Social Affairs for Indian Ocean Region.

Comment éviter le divorce

Comment faire pour éviter le divorce ? L’avocate Doordarshini R. Busgeet plaide pour le respect et les compromis entre mari et femme. Elle a quelques conseils précieux pour la femme mariée :

  • Si la femme gagne plus que son mari, elle ne doit pas pour autant le dominer, le rabaisser en public ou en privé.
  • La femme mariée doit apprendre à s’adapter avec sa nouvelle vie. Si elle va habiter avec ses beaux-parents, il faut qu’elle apprenne à s’adapter avec eux. L’ingérence des beaux-parents a souvent détruit des ménages parce que le mari avait tendance à écouter ses parents, à toujours critiquer sa femme alors que cette dernière n’arrivait jamais à s’adapter chez ses beaux-parents.
  • Pour éviter les disputes, la femme (comme le mari) doit accepter de faire des compromis. La femme doit s’habituer aux habitudes de son mari et vice-versa.
  • Vous êtes tombée dans la routine après 10 ou 15 ans de mariage? Il n’est jamais trop tard. Parlez souvent avec votre conjoint. La communication est primordiale. Dites-lui un mot doux. Faites des activités ensemble. Exprimez-lui votre gratitude.
  • Une autre chose est importante : demandez-vous pourquoi vous allez vous marier avant de le faire. Êtes-vous prêt/e pour avoir un(e) enfant ? Il faut aussi discuter du budget familial avant de vous engager.

 


Les 5 causes de divorce

L’avocate Doordarshini R. Busgeet cite cinq cas de divorce. Les voici :

  1. Rupture de l’obligation maritale. (Le mari abuse de sa femme, la bat, la trompe. Les réseaux sociaux ont souvent des conséquences dévastatrices au sein d’un couple.)
  2. Impotence ou autres maladies. (Le mari n’a pas signalé ses problèmes physiques avant de se marier.)
  3. Rupture de la vie commune. (Le mari ne s’intéresse plus à sa partenaire.).
  4. Emprisonnement du mari pendant au moins 5 ans. (La femme en a assez de vivre seule, de ne pas pouvoir compter sur son mari pour la soutenir financièrement et autre.)
  5. L’attraction n’y est plus. (Le mari ou la femme se rend compte qu’il n’y a plus rien entre eux. Ils décident alors de se séparer suite à un consentement mutuel. Ce divorce est recevable après au moins deux ans de vie commune.

LE SAVIEZ-VOUS ?

  • Dans certains pays d’Afrique, la femme a besoin d’avoir une permission écrite du  mari  pour pouvoir travailler.
  • Une femme peut vivre séparée de son mari mais être sous le même toit après 3 ans de mariage. Et quand on dit « séparée », la femme l’observera à la lettre.

Tout savoir sur la succession

divorce

Nombreuses sont les femmes mariées qui se posent des questions sur la succession, c’est-à-dire sur ses droits après la mort de l’époux. Les réponses avec l’avocate Marie Lourdes Lam Hung.

Que dit la loi sur le mariage ?
Quand un couple se marie civilement, il y a des règles qui interviennent. Ils se marieront selon l’ordre de « la séparation des biens » ou « la communauté des biens ».

Quand « la communauté des biens » prend-elle effet pour la femme ?
À partir de la date qu’elle se marie. À partir de cette date, tout ce que son mari achètera sera partagé entre eux. Mais si la maison ou le terrain appartenait au mari avant le mariage, ces biens ne reviendront pas à l’épouse.

À quelle condition la maison conjugale reviendra à la femme au décès de son mari ?
La femme obtiendra la jouissance de la maison conjugale à condition qu’elle appartenait à son mari et non aux beaux-parents.

Que devient la maison quand le mari meurt sans avoir fait un testament ?
En l’absence d’un testament, la maison familiale sera divisée en deux, avec une part revenant à l’épouse. Si le couple avait des enfants, la valeur de la maison « sera divisée » en trois parts, avec une part revenant à l’épouse, une part aux enfants (légitimes comme illégitimes) et une part au nom du défunt.

L’épouse est-elle automatiquement héritière ?
D’après la loi, l’épouse n’est pas héritière automatiquement. Un mari peut déshériter sa femme, mais pas ses enfants. Mais pour déshériter sa femme, il faudra au mari de faire un testament.

Pourquoi est-ce important de garder la jouissance ?
Pour ne pas se faire expulser de sa propre maison. Une veuve doit garder la jouissance et ne pas tout donner à son gendre ou à sa belle-fille. Sinon, demain, ils pourraient la chasser.

Quand s’applique le « user-free » ?
Cela s’applique seulement à la maison conjugale. Pas au terrain ou aux autres propriétés du mari décédé.

Pourquoi bien réfléchir avant d’accepter un bien ?
Quand on accepte un héritage, on doit aussi assumer les problèmes qui viennent avec (dettes, etc.). Sinon, il est mieux de le refuser.

Qu’en est-il des enfants du mari issus d’un premier mariage mais qui sont à l’étranger ?
Même un enfant établi à l’étranger peut venir réclamer sa part.

Un(e) enfant avec la maîtresse du défunt ?
Il/elle peut réclamer sa part à condition que son père, c’est-à-dire le mari qui est maintenant décédé, l’ait déclaré(e). Sinon. il faut que sa mère prouve qu’il/elle est bien l’enfant du défunt père.

Qu’en est-il d’un(e) enfant né(e) à l’étranger de parents mauriciens ?
L’enfant est Mauricien(ne) « by descent ».

L’épouse aura-t-elle une part à un bien personnel hérité par son défunt mari ?
Non, elle n’aura pas de part à ce genre de bien de son mari.

Bon à savoir

Quelle condition est requise pour qu’une épouse d’origine étrangère puisse travailler ici?
« Une étrangère qui se marie avec un Mauricien doit demander un permis pour pouvoir travailler à Maurice. La loi a été amendée le 7 mars 2019 », explique Marie Lourdes Lam Hung.

Comment peut-elle obtenir la nationalité mauricienne ?
« En faisant une demande après quatre ans passés ensemble sous le même toit conjugal. »

Qu’est-ce qui se passe si elle divorce ?
« Si divorcée et sans nationalité mauricienne, elle devra quitter le pays après six mois. »

Revenons à la Muslim Personal Law...
« La Muslim Personal Law n’est pas reconnue légalement. Il a été question de conserver les registres du passé, mais il n’y a eu rien de concret jusqu’ici. »

 

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