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Aurélie Hector : dans la peau du boa

Aurélie Hector Aurélie Hector observe les boas depuis deux ans.

Depuis deux ans, Aurélie Hector, 26 ans, travaille avec la Mauritian Wildlife Foundation (MWF) pour sauvegarder le boa de l’île Ronde. C’est une espèce de boa unique au monde. 

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Aurélie Hector n’a pas froid aux yeux. Alors que d’autres ont peur des serpents, elle en a fait son travail à plein temps. Pour mener à bien ses recherches, elle a reçu une enveloppe de Rs 455 825 de la Zoological Society of London. Pendant deux ans, elle se consacre à des études qui permettront de mieux comprendre les spécificités du Casarea dussumieri.

« J’aime la nature et les animaux depuis l’enfance. Et les serpents sont pour moi des animaux comme les autres. »

C’est animée par cette passion qu’elle complétera un diplôme en biologie à l’université de Maurice. Cela ne l’empêche pas de se mettre au service des animaux les plus vulnérables. « J’ai pris une année sabbatique pour donner encore plus de mon temps à la Mauritian Wildlife Foundation (MWF). C’est ainsi que j’ai pu passer six mois sur l’île Ronde et travailler avec les Casarea dussumieri, une espèce de boa unique au monde. Le nom scientifique de cette espèce vient de Jean-Jacques Dussumier (1792-1883), un marin de la marine française qui a collecté de nombreux spécimens de ce reptile. »

Et quand il en vient à cette espèce de boa, Aurélie est incollable. « À vrai dire, ce boa était présent partout sur l’île Maurice et ses îles. Puis, petit à petit, les prédateurs ont fini par avoir raison d’eux. Finalement, l’île Ronde est leur seul refuge depuis les années 1800. En 1970, la population s’élevait à 50 individus. »

Pouvant mesurer 1 m 50 de long, il se reproduit en avril. « En captivité, le boa femelle, qui est plus gros que le mâle, peut pondre jusqu’à dix œufs. Mais dans la nature, on ne sait pas combien d’œufs elle peut pondre. »

Et les petits dans tout ça ? « Les petits du boa de l’île Ronde sont de couleur rouge vif à orange. Ils sont principalement arboricoles pour se protéger des prédateurs. »

Les adultes, pour leur part, chassent à la nuit tombée : « Les adultes sortent la nuit pour manger des lézards. Il arrive également qu’ils se nourrissent d’oisillons. »

Cependant, ce sont que des informations primaires, parce que jusqu’ici, on ne sait toujours pas grand-chose de ce boa. « La dernière fois que ce boa était sur la liste des espèces en voie de distinction, c’était en 1994. Et depuis, aucune autre étude n’a été réalisée pour un recensement de la population, encore moins pour connaître les particularités de ce reptile. »

Ainsi, en juin 2016, Aurélie a postulé pour l’Evolutionary Distinct and Globally Endangered species (EDGE) de la Zoological Society de Londres. Et la Mauricienne a vu sa candidature être retenue. « La mission de l’EDGE, c’est de permettre aux scientifiques de mener des études sur des espèces en voie de disparition. Ma candidature a été retenue après une formation que j’ai suivie à Madagascar en novembre 2016. »

Désormais, Aurélie dispose d’une période de deux ans avant de soumettre son rapport. « Je dois soumettre un rapport en 2019. Il devra contenir les recherches que j’ai entreprises pour mieux cerner les spécificités du boa. Si tout se passe pour le mieux, ce rapport sera même rendu public, afin de démystifier la peur que ressentent les Mauriciens pour les serpents. Parce qu’il faut bien se dire que les boas de l’île Ronde sont inoffensifs. »

 

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