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Condamné par la Cour intermédiaire: prison ou travail d’intérêt général pour Rakesh Gooljaury ?

Reconnu coupable par la Cour intermédiaire d’avoir fait de fausses déclarations à la police, Rakesh Gooljaury a été condamné à trois mois de prison. Cette peine a été suspendue jusqu’au 4 mai, la Cour ayant ordonné qu’une enquête sociale soit instituée pour voir si la sentence peut être commuée en travaux d’intérêt général. Le 4 mai, Rakesh Gooljaury devra retourner en Cour intermédiaire pour savoir si sa peine de trois mois de prison a été commuée en travaux communautaires. Pour cela, la Cour se basera sur les conclusions du rapport d’un officier de probation. Si le rapport lui est favorable, Rakesh Gooljaury verra sa peine commuée en travaux communautaires. Il lui reviendra alors d’accepter ou de refuser la commutation. Le 11 avril, à l’ouverture de son procès, l’homme d'affaires avait plaidé coupable de la charge de « effecting public mischief ». Rakesh Gooljaury était défendu par les avocats Jacques Panglose, Siddhartha Hawoldar, Sanjeev Teeluckdharry et Rouben Mooroongapillay. La poursuite était assurée par Mohana Naidoo, Senior Assistant au bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP). Elle avait réclamé une peine carcérale pour l’accusé. « The accused did not cooperate with the police in as much as he did not identify the alleged aggressor though initially he stated he could do so », avait-elle souligné. La défense, elle, avait demandé à la Cour de faire preuve d’indulgence soutenant que Rakesh Gooljaury ne mérite qu’une amende. Dans son arrêt, la présidente de la Cour intermédiaire, Renuka Devi Dabee, affirme avoir pris en considération les circonstances de l’affaire, le fait que l’accusé ait présenté des excuses à la Cour, qu’il ait coopéré avec la police et qu’il ait entrepris de témoigner dans le procès qui sera intenté à l’ex-Premier ministre Navin Ramgoolam et aux deux hauts gradés de la police, Dev Jokhoo et Rampersad Sooroojebally.

Nature et gravité du délit

« Toutefois, l’accusé a pris quatre longues années avant de dévoiler la vérité bien qu’il soit pris de remords. Ainsi, un mois après la défaite de Navin Ramgoolam aux élections et le changement de gouvernement, Rakesh Gooljaury a donné une nouvelle déposition de son plein gré », constate la magistrate. Celle-ci observe: « I wish to observe that the accused admitted that he took the police for a ride and was part and parcel of the alleged conspiracy between the former Prime Minister (Navin Ramgoolam) and the two high ranking police officials (Dev Jokhoo et Rampersad Sooroojebally). » La magistrate soutient que la gravité du délit commis par Rakesh Gooljaury ne doit pas être ignorée. Et de faire ressortir : « In so doing, he (Rakesh Gooljaury) deliberately lost the time and resources of the police and public funds. » Pour conclure, elle estime qu’une amende lourde ne serait pas justifiée dans cette affaire vu la nature du délit. « This court does not find the present offence to be of a trivial nature which would require a non-punitive sentence. Nor would a heavy fine meet the ends of justice in the present case. »

« Pran sarz »

Rakesh Gooljaury a déclaré, dans une déposition à la police, que c’est sur l’insistance du Premier ministre d’alors qu’il a consigné ces fausses déclarations. Cela concernait le vol qui se serait produit dans la nuit du 2 au 3 juillet 2011, au campement de Navin Ramgoolam, à Roches-Noires. Le jour fatidique, une fête avait eu lieu dans ledit campement. Nandanee Soornack et Rakesh Gooljaury étaient présents. Après la fête, l’homme d’affaires est rentré chez lui à Saint-Pierre. Il a été contraint de faire demi-tour à la suite d’un appel téléphonique de Nandanee Soornack. De retour au campement de Roches-Noires, il a constaté que Navin Ramgoolam saignait au torse et avait les cheveux ébouriffés. Nandanee Soornack et lui étaient sous le choc. Puis, les adjoints au commissaire de police Dev Jokhoo et Rampersad Sooroojebally sont arrivés. Navin Ramgoolam a alors expliqué qu’il avait été attaqué par un voleur, alors qu’il était dans sa chambre. Il a alors demandé à Rakesh Gooljaury de « pran sarz », tout en lui donnant des détails sur le voleur. Rakesh Gooljaury a déclaré qu’il n’avait d’autre choix que d’aider son ami qui était, de surcroît, Premier ministre. Dans un communiqué en date du 28 mars, le DPP a indiqué qu’après le procès de Rakesh Gooljaury, des poursuites au pénal seront engagées contre Navin Ramgoolam, Dev Jokhoo et Rampersad Sooroojebally. Rakesh Gooljaury sera alors témoin à charge.

Me Mooroongapillay: «Il faut attendre le rapport»

Me Rouben Mooroongapillay, un des avocats de Rakesh Gooljaury, estime que la sentence infligée à son client pourrait être commuée en travaux d’intérêt général. « C’est après la soumission du rapport de l’enquête sociale que nous saurons si la peine a été commuée en travaux d’intérêt général. Je pense que ce sera positif. Et c’est là que le nombre d’heures sera déterminé. Je pense que ce sera 90 heures, mais il faut attendre ce rapport », a-t-il déclaré.

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