Economie

Cordonnerie locale : la lutte est inégale contre les chaussures importées

Dans le cadre du prochain Budget, les  cordonniers locaux réclament la réintroduction de la taxe douanière sur les chaussures importées afin de protéger la production locale.

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Ils estiment que les chaussures importées représentent une menace pour la survie de l’industrie des chaussures à Maurice. Soondaragen Arnachellum,  directeur de Guess Ltd, regrette que toutes ses doléances auprès de l’actuel et de l’ancien gouvernement pour taxer les chaussures importées ont été vaines.  Il prévoit la fermeture de plusieurs  entreprises de fabrication de chaussures dans un proche avenir.

Lui, qui comptait une vingtaine d’employés, s’est vu dans l’obligation de procéder à des licenciements. « Ma production a chuté par plus de 90 % », dit-il. Il avance qu’à ce jour, c’est un risque de contracter un prêt bancaire pour investir dans la cordonnerie.

Moins cher

Il explique qu’étant exemptées de la taxe, les chaussures importées coûtent moins cher que les chaussures locales. Il avance que la matière première pour la fabrication des chaussures coûte de plus en plus chère.  Ce qui explique que les prix des chaussures locales sont plus élevés. Il explique aussi que les cordonniers locaux visent la qualité.

Notre interlocuteur estime qu’à un moment où Maurice est confronté à une grave crise du chômage des jeunes, le gouvernement aurait dû prendre des mesures pour protéger les petites et moyennes entreprises, qui sont parmi les plus gros employeurs du pays.

«  Logiquement, comment peut-on protéger la production locale tout en enlevant la taxe sur les chaussures importées ? », s’interroge Jean Éric, qui exerce le métier de cordonnier depuis des décennies. Avec la concurrence des chaussures importées, il estime que l’avenir des cordonniers locaux est menacé.

« Les gens se tournent de plus en plus vers les chaussures importées en pensant qu’elles sont de meilleure qualité, mais ils sont vite désenchantés, car les chaussures qu’ils ont achetées sont  abîmées après quelques mois », dit-il.

Jean Éric explique que certaines chaussures importées ne sont pas adaptées au climat du pays. Ce qui explique qu’elles sont vite abimées surtout au fait que certaines personnes ont tendance à les envelopper dans des sacs en plastique en croyant les préserver pour leurs prochaines sorties.

Il avance que  le  cuir et les semelles qui sont utilisés par les  cordonniers mauriciens sont plus adaptés au climat tropical.  De plus, dit-il, les chaussures fabriquées à Maurice peuvent être réparées facilement.

 

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