Faits Divers

Début d’année meurtrier : le terrible deuil des familles des victimes

Début d’année meurtrier

Neuf personnes ont perdu la vie dans des circonstances atroces en ce début d’année. Elles laissent leurs proches dans une profonde tristesse. Témoignages déchirants de ceux affligés par le deuil.

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Rébecca : comme une handicapée sans son fils

Kelione avait 18 mois.

Rébecca (22 ans) est abattue depuis le décès de son fils de 18 mois dans la nuit de mardi à mercredi. Son bébé Kelione, que portait un proche, est tombé dans un caniveau à Flic-en-Flac. Sa souffrance est tellement grande qu’elle ne veut plus retourner sur le lieu de ce drame.

Rébecca fait face à une détresse accablante. « Ma vie a viré au cauchemar en l’espace de quelques minutes. Mon monde s’est écroulé. Kelione était la lumière de ma vie. Mo lavi finn vinn nwar depi Kelione finn kit sa lemond la. Je ne suis toujours pas prête à oublier cette tragédie. J’ai perdu mon trésor. Kelione était ma raison de vivre », se désole Rébecca.

« Quand je pense à lui, je caresse ses vêtements et je regarde ses jouets pour me consoler. Sa disparition a bouleversé ma vie. C’est difficile d’accepter qu’il n’est plus là, car je n’entendrai plus sa voix qui résonnait dans la maison. Des fois, quand j’étais triste, Kelione me caressait les cheveux et faisait des gestes. Cela m’apportait un sourire aux lèvres et me réconfortait. C’était mon petit prince. Mo leker finn senye kan mo finn ferm so serkey, li pa ti fasil pou mwa parski nesans Kelione finn sanz mwa net, mo ti enn fam dezespere. Mo ti pe gagn boku bate avek mo ex-mari. Quand je pense que je dois continuer à vivre sans mon prince, j’ai des frissons. Kelione était un enfant très jovial », pleure Rébecca.

Selon cette mère affligée, Kelione  la comprenait. « Bien que Kelione n’avait que 18 mois, c’était un enfant très attentif et intelligent pour son âge. Quand je nettoyais la maison, il ramassait ses jouets au sol et les rangeait sur le lit. Et quand il avait soif, il m’apportait son biberon et il me disait ‘lait lait’. Kelione était le rayon de soleil qui illuminait ma vie. Avoir à faire le deuil de son premier enfant n’est pas facile. C’est un véritable calvaire que je vis actuellement », se lamente Rébecca.

Peggy, (38 ans), la grand-mère, est tout aussi angoissée  depuis que le petit ange est parti. « Kelione était comme mon fils. Ce bout’ chou était rempli de joie. Le jour de la tragédie, peu avant le drame, il jouait sur le sable avec mes enfants. Il aimait la mer et était très joyeux. Notre maison est devenue un cimetière sans lui. La joie a laissé la place à la tristesse. Mes deux enfants, qui sont en bas âge, ne cessent de pleurer la triste disparition de Kelione », ajoute Rébecca.

Un homme de 61 ans se noie dans le lagon du Morne

Pierre Ives Sheikh Adam était actif dans le social.

À Curepipe, la tristesse a envahi une autre famille. Celle de Pierre Ives Sheikh Adam (61 ans). Cet homme s’est noyé dans le lagon du Morne, le mardi 2 janvier.  Ses proches ne sont pas prêts à oublier ce drame qui a secoué tout le monde. Wesley, le fils de Pierre, se remémore les moments inoubliables passés avec son père. « Il était toujours là pour soutenir la famille. Il me donnait toujours de bons conseils et m’a enseigné la vie. Il m’inculquait les valeurs et la culture et me disait comment être responsable. De perdre mon père en cette période festive est très difficile. Son départ tragique nous a bouleversés », raconte Wesley.

Pour Wesley, son père était un bon vivant qui ne ratait aucun événement de l’actualité. « Papa aimait suivre l’actualité. Il voulait toujours savoir ce qui se passait dans le pays. Il était aussi actif dans des organisations sociales. En aidant ceux qui sont dans la détresse, il retrouvait la joie et du bonheur. Il nous a toujours enseigné à aider notre prochain car cela rapporterait ses fruits plus tard, selon lui. C’était un excellent père », dit Wesley.

Double drame à Tamarin : il la tue par balle avant de se donner la mort

Doris et Lélio Zéphir au temps du bonheur.

Double drame à Tamarin, mardi, où Lélio Zéphir (65 ans) a tiré deux coups de feu sur son ex-femme Doris (38 ans) avant de retourner l’arme contre lui. Les deux se disputaient pour une affaire de garde d’enfant. La mère de Doris est toujours en larmes et sa sœur est ravagée par le chagrin. « Doris et moi avons grandi ensemble et perdre un être si cher n’est pas facile. Ma sœur ne méritait pas une fin aussi atroce. Elle aimait la vie », confie la sœur de la défunte.

« Je connaissais Doris et Lélio depuis assez longtemps et c’étaient des gens biens. Lélio était très actif dans son milieu et il aidait beaucoup au niveau du village. Il ne montrait jamais des signes de détresse et il avait toujours le sourire aux lèvres.  Si li pou dan enn problem, zame ou pou kone, zame li pa rakontt so problem e nou pa kone ki finn pase ant li ek Doris. Et celle-ci avait le cœur sur la main et était une bosseuse », confie une amie qui les a côtoyés.

 

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