Législatives 2019

Décryptage : cinq thèmes pour convaincre

Brasser très large. C’était l’objectif des dirigeants de l’Alliance Morisien (MSM-ML), de l’Alliance Nationale (PTr-PMSD) et du MMM dans la soirée du mardi 29 octobre 2019, lors du démarrage des émissions politiques de la Mauritius Broadcasting Corporation (MBC). Leurs discours s’articulaient autour de cinq thèmes très populaires : le niveau de vie de la population, les promesses, les scandales, la politique de rupture et des projets. Tous ont tenu un discours bien structuré, réfléchi et incisif, sans passer du coq à l’âne, en vue de rallier les électeurs indécis et la masse silencieuse à leur cause. 

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L’Alliance Nationale et l’Alliance Morisien ont croisé le fer sur un sujet qui attise les passions : le niveau de vie. D’emblée Xavier-Luc Duval, le Premier ministre adjoint et ministre des Finances désigné de l’Alliance Nationale, a annoncé qu’une série de mesures sera prise pour réduire le coût de la vie, notamment à travers la baisse du prix du gaz ménager et de l’électricité. Une croisade sera également menée contre le gaspillage, tout en diminuant les salaires des ministres, des parlementaires, des ambassadeurs et des présidents des organismes parapublics, entre autres. 

De son côté, le leader de l’Alliance Morisien, Pravind Jugnauth, a rappelé que son gouvernement a déjà amélioré le niveau de vie de la population, surtout de ceux au bas de l’échelle. Comment ? « En mettant Rs 100 milliards dans les poches des Mauriciens en cinq ans », à travers le salaire minimal, la Negative Income Tax et l’augmentation des allocations sociales, entre autres. Ivan Collendavelloo, le no 2 de cette alliance, a prolongé la liste des « mesures qui apportent la joie de vivre » en faisant ressortir que 320 000 des 375 000 abonnés de la Central Water Authority bénéficient d’une fourniture d’eau 24 heures sur 24 et sept jours sur sept sans que le tarif n’ait subi de hausse. 

Tous ont tenu un discours bien structuré, réfléchi et incisif, sans passer du coq à l’âne, en vue de rallier les électeurs indécis et la masse silencieuse à leur cause.

Quant à la question de la politique de rupture, elle a été abordée différemment par les trois protagonistes. Navin Ramgoolam, leader de l’Alliance Nationale, a insisté sur la nécessité de gouverner autrement car « le pays est sous l’emprise de la mafia de la drogue et des jeux ». Il a déploré le fait que Maurice soit, selon lui, « prisonnier d’une famille ». Il a souligné qu’il faudra que toutes les familles bénéficient de chances égales, tout en s’insurgeant contre le népotisme et le favoritisme. L’Alliance Morisien a elle aussi parlé de politique de rupture à travers la voix de Steve Obeegadoo. « Nous optons pour une rupture avec le passé à travers le renouvellement des candidats, des idées et des projets », a-t-il dit, annonçant l’intention de l’Alliance Morisien de s’assurer qu’il y ait davantage de transparence à la Public Service Commission et à la Local Government Service Commission. 

Paul Bérenger, leader du MMM, a pris les deux alliances à contrepied, d’abord en les associant à des scandales, à la fraude et à la corruption. Puis en faisant la démarcation entre elles et le MMM. « Tous les politiciens ne sont pas pareils. Ils ne sont pas tous pourris (…) Voter pour le MMM c’est voter pour une île Maurice propre, démocratique et juste. C’est aussi mettre l’honnêteté et la compétence à la tête du pays », a soutenu le leader des mauves. 

Ajay Gunness, le Premier ministre adjoint désigné par le MMM, a mis en garde la population, lui demandant de faire attention de ne pas « sap dan karay tom dan dife » en choisissant l’une des deux alliances. Rajesh Bhagwan considère que Maurice a besoin d’une « équipe la main propre et la tête haute » pour en finir avec le « bal-carnaval-festival » dans nos ministères et nos ambassades. 

Shakeel Mohamed de l’Alliance Nationale et Reza Uteem du MMM ont, pour leur part, énuméré les promesses non tenues jusqu’ici, telles que la création de 100 000 emplois en cinq ans, le miracle économique ou encore la méritocratie. Alan Ganoo, qui a récemment rejoint l’Alliance Morisien, s’est dit « impressionné » par les réalisations du gouvernement MSM-ML avant d’égrener certaines mesures annoncées dans l’actuel manifeste électoral. 

En somme, les dirigeants de l’Alliance Morisien, de l’Alliance Nationale et du MMM ont opté pour le style classique visant à lancer des critiques à l’égard de leurs adversaires, tout en faisant des propositions, histoire de se différencier d’eux.

 

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