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Dulari Jugnarain : «Les traitements à l’hôpital étaient meilleurs si on le voyait à son cabinet»

Les langues ont commencé à se délier en ce qui concerne les abus de certains médecins spécialistes du service public qui exercent également dans le privé. Des témoignages recueillis sur Radio Plus samedi sont éloquents.

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Claudia, prénom modifié, a eu la chance de rencontrer un spécialiste de l’hôpital qui a su la prendre en charge. Mais un proche de Dulari Jugnarain a failli perdre la vue parce qu’un spécialiste lui a fait comprendre qu’il n’était pas nécessaire de l’opérer dans un premier temps. Il a voulu lui soutirer de l’argent pour une opération qu’il voulait faire... à l’hôpital. 

Souffrant d’hypertension, Claudia a plusieurs fois échappé à la mort. Elle a trouvé son salut en la personne d’un médecin de l’hôpital qui à ses yeux a été plus consciencieux que son médecin traitant. Ce dernier ne s’est pas véritablement intéressé à son état de santé à l’hôpital, mais a cherché à lui faire faire divers examens en clinique.

Ne pouvant pas faire face à cette situation, c’est vers l’hôpital public qu’elle s’est tournée. Elle a eu la chance d’y rencontrer ce deuxième médecin qui l’a véritablement pris en charge. « Si ce médecin de l’hôpital ne s’était pas occupé de moi, je ne serais pas là aujourd’hui. Il m’a sauvé la vie plusieurs fois alors que son collègue qui pourtant était mon médecin traitant a cherché davantage me soutirer de l’argent dans sa consultation privée », raconte-t-elle.

C’est une situation presque similaire qu’a connue un proche de Dulari Jugnarain. « Il souffrait de glaucome, mais le spécialiste de l’hôpital ne le lui a jamais dit et lui a prescrit des gouttes. Ce n’est que quand sa vue a commencé à baisser qu’il lui a annoncé la nouvelle en précisant que s’il subissait une intervention il risquait de perdre la vue. »

Il a cependant été d’un avis quand le même patient est allé le voir dans sa consultation privé. « Il a dit qu’il pouvait faire l’opération à l’hôpital, mais qu’on devait lui payer Rs 50 000 et que si c’était dans le privé cela allait coûter plus cher », explique Dulari Jugnarain.

Les membres de la famille du malade ont cherché un deuxième avis. C’est là qu’ils ont choisi de l’envoyé en Inde où les médecins ont constaté que son cas a été négligé et que le traitement dont le malade avait besoin était disponible gratuitement a l’hôpital à Maurice.  Comme le suivi devait se faire à Maurice, Dulari Jugnarain explique que le proche est retourné à l’hôpital où ils ont compris que seuls les patients qui allaient voir le spécialiste dans sa consultation privée pouvaient avoir accès aux appareils sophistiqués pour leurs traitements à l’hôpital des yeux. « Nous avons dû insister pour voir le médecin en question pour qu’il puisse poursuivre son traitement », déplore-t-elle.

Ces deux témoignages illustrent bien des abus.


Anil Gayan : «Il y a eu des tentatives de falsifier les heures»

« Ce qui ressort dans le rapport c’est qu’il y a eu des tentatives de falsifier les heures de présence des médecins dans les cliniques ». C’est ce que nous a affirmé le ministre de la Santé Anil Gayan. En brandissant le document le jour de l’atelier de travail, le lundi 16 janvier, il a dit qu’il contient plusieurs dizaines de noms de médecins qui auraient enfreint les conditions du privilège qui leur a été accordé, afin qu’ils puissent exercer dans le privé. Et c’est dans la tranche horaire de 13 heures à 17 heures que cela a été noté.

Les médecins spécialistes du secteur public qui exercent dans le privé doivent respecter des conditions. Ils ne peuvent pas : traiter les patients du privé dans les hôpitaux du public ; consulter des patients du privé quand ils sont « on call », pendant l’heure du déjeuner ou pendant leur « casual » ou « sick leave » ; encourager ou forcer les patients de l’hôpital public à aller dans leur consultation privée ou en clinique pour des traitements, entre autres.

La lettre concernant le privilège de double pratique aux médecins précise que ces conditions doivent être respectées sinon ces derniers peuvent être sanctionnés.  Selon le ministre Gayan, plusieurs vont recevoir une lettre prochainement et des sanctions seront éventuellement prises à leur encontre.

 

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