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Énergies renouvelables : la Marena au point mort

Le fonctionnement de la Mauritius Renewable Energy Agency (Marena) – sous la tutelle du ministère des Services publics – est sérieusement remis en question. Instituée en décembre 2015, l’agence n’a jusqu’ici rien prouvé.

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La Marena s’apprête à célébrer ses deux ans d’existence en décembre. Or, son bilan n’est guère flatteur. L’un de ses objectifs est d’encourager l’utilisation des énergies renouvelables et la mise en oeuvre des projets relatifs à ce secteur. Certains membres du conseil d’administration suggèrent que l’agence peine à décoller et à trouver ses repères « car on n’arrive pas à bien définir son rôle auprès d’autres institutions existantes, opérant dans le secteur des énergies renouvelables. »

Ainsi, le Central Electricity Board (CEB) et le Board of Investment (BoI) seraient deux organismes avec lesquels la Marena a du mal à opérer. « Autrefois, le CEB et le BoI s’occupaient exclusivement des projets d’énergies renouvelables. Même si les fonctions de la Marena sont définies par la loi, l’organisme ne semble pas très au courant du rôle qui lui est dévolu », confie une source au ministère des Services publics.

Le « laxisme » de la Marena ne semble pas passé inaperçu au sein du secteur privé. Ainsi, une grande chaîne de supermarchés et une compagnie automobile auraient, cette année, sollicité la Marena pour des projets de ferme photovoltaïque. Les compagnies déplorent « l’inaction » de l’agence « incapable de lever le petit doigt pour l’avancement de projets qui cadrent pourtant avec la politique gouvernementale ».

La sous-utilisation du budget de la Marena

Un manque d’effectif expliquerait les difficultés rencontrées par la Marena. « Cette institution opère depuis sa création sans Chief Executive Officer (CEO), et ce malgré tous les efforts entrepris pour en recruter un », indique une source. « Un candidat avait été désigné en décembre 2016 pour assumer le poste de CEO, mais il s’est désisté au tout dernier moment. Le processus de recrutement a été relancé à travers un appel à candidatures. Une nomination devrait avoir lieu d’ici à la fin de l’année. Des recrutements du personnel technique ont été finalisés. Reste qu’on n’opère toujours pas à plein régime », ajoute cette source.

Autre élément prouvant la lenteur de la Marena : la sous-utilisation de son budget. Sur les Rs 5 millions de dotations, seules Rs 1,1 million ont été utilisées à ce jour.

Bobby Hurreeram, député du Mouvement socialiste militant (MSM) et membre du conseil d’administration de la Marena, veut calmer le jeu. « Il est faux de dire que la Marena est un échec. Certes, l’agence existe depuis 2015, mais il fallait mettre les choses en place, lui trouver un CEO. Nous ne tarderons pas à en nommer un. » Le député de la majorité ajoute qu’il n’est pas évident d’attirer les meilleurs candidats en raison des salaires pratiqués dans le secteur public. Il se dit optimiste pour l’avenir. « Une fois que nous aurons constitué notre bureau, nous opérerons pleinement », dit-il.

Sur les divergences qu’il a pu y avoir entre la Marena et des opérateurs du privé, ce dernier indique qu’il y a « eu une mauvaise compréhension du rôle de la Marena auprès de ces compagnies. » Ivan Collendavelloo, le ministre de tutelle, indique que tous les mécontentements à propos de la Marena doivent être rapportés au conseil d’administration.

 

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