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Enquête sur les contrats de la NDU: Anil Bachoo libéré sur parole

Anil Bachoo (à gauche) et ses avocats Rama Valayden (au centre) et Raj Pentiah.
L’ancien No 4 du gouvernement Navin Ramgoolam a été arrêté par le CCID vendredi et a été libéré sur parole. Ses avocats parlent de « vendetta politique », estimant qu’il n’a commis aucune infraction dans l’attribution des contrats publics sans appels d’offres après les inondations de février et mars 2013. L’enquête sur l’attribution des contrats publics sans appel d’offres par la National Development Unit (NDU) au lendemain des inondations de février et mars 2013 a abouti soldée par l’arrestation de l’ex-vice-Premier ministre et ministre des Infrastructures publiques Anil Bachoo, vendredi. Le Central Criminal Investigation Department (CCID) compte l’inculper d’entente délictueuse après la déposition de l’ancien responsable administratif de la NDU Grish Gunraz Gunesh, actuellement Acting Chief Executive au ministère de l’Environnement. Le CCID s’est emparé de l’affaire après que le directeur de l’Audit a mis le doigt sur certains manquements autour de ces « emergency projects ». Deux responsables de l’organisme ont été invités à porter plainte auprès de l’équipe de l’Assistant-commissaire de police (ACP) Heman Jangi. Il n’était alors un secret pour personne que les deux principaux suspects qui seront inculpés d’entente délictueuse seraient Anil Bachoo et Hurydeo Bholah. Le premier a été un ancien ministre du Mouvement socialiste militant (MSM) qui a viré au rouge peu avant que Navin Ramgoolam ne reprenne le pouvoir en 2005. Le second, lui, a été parachuté responsable des projets au sein de la NDU après que son épouse Pratibha Bholah a viré de l’orange au rouge lors de la cassure du gouvernement de l’Alliance de l’Avenir.

Témoin vedette

Assisté de l’avocat Manish Gobin, Girish Gunraz Gunesh est donc passé au statut de témoin vedette mercredi. Il a expliqué à l’équipe de l’ACP Jangi qu’il a agi sur les ordres de l’ancien ministre des Infrastructures publiques. « Gunesh a pu trouver une porte de sortie, car c’est Bholah qui, en fin de compte, a recommandé que ces travaux devaient être menés », explique un mandarin de l’État. Ce haut fonctionnaire rappelle que « les entreprises en travaux publics qui ont bénéficié de ces contrats figurent sur une liste de ‘district contractors’ déjà ratifiée par le Central Procurement Board pour les projets d’urgence et perçoivent un paiement déjà établi ». Après des inondations, dit-il, il y a plusieurs « emergency projects » qui sont nécessaires pour assurer la sécurité du public. Alors qu’Anil Bachoo avait prévu d’expliquer qu’il n’a nullement dévié des procédures établies, il a décidé de garder le silence vendredi face aux questions de l’équipe de l’ACP Jangi. Aux dires de Rama Valayden, l’avocat principal de l’ancien No 4 du gouvernement Ramgoolam, le CCID n’a strictement « rien » contre son client. Il a accusé le CCID d’avoir refusé de dire sous quelle charge Anil Bachoo allait être inculpé.Il s’est même fendu d’une lettre auprès du Commissaire de police, Mario Nobin, pour lui demander de veiller à ce que son client soit remis en liberté à l’issue de son interrogatoire. Il était même question qu’un ordre d’habeas corpus soit réclamé auprès de la Cour suprême en fin d’après-midi de vendredi. L’ancien Attorney General ne cesse de le marteler : les actions policières contre Anil Bachoo s’apparentent à une « vendetta politique ». Au final, en fin d’après-midi de vendredi, l’ancien ministre, qui devait être conduit au Moka Detention Centre, a été libéré sur parole et il a tenu une conférence de presse en compagnie de ses hommes de loi pour commenter cette affaire.
   

Habeas Corpus: la cour rejette la demande d’Anil Bachoo

 
Une requête présentée au nom de l’ancien vice-Premier ministre et ministre des Infrastructures publiques Anil Bachoo a été rejetée vendredi en Cour suprême. Anil Bachoo avait été convoqué, vendredi, dans les locaux du Central Criminal Investigation Department (CCID). Cela en marge de l’enquête policière sur les allégations de malversations autour de l’attribution de certains contrats par la National Development Unit (NDU) après les inondations de mars de 2013. Le frère d’Anil Bachoo, Tarkeswarnath Bachoo, qui habite Plaine-des-Roches, a juré un affidavit pour demander un mandat d’habeas corpus, qui est un ordre de la Cour, pour ne pas emprisonner l’ancien VPM sans raison valable et de le libérer immédiatement. La demande fut dirigée contre le Commissaire de police. La requête a été présentée à la juge Rita Teelock, vers 15 h 30 vendredi par le truchement de l’avoué Kaviraj Bokhoree et de l’avocat Yatin Varma. Toutefois, la juge a rejeté la requête et le demandeur a été invité à revoir sa demande qui comporte des manquements.

Quatre entreprises se sont taillé la part du lion

Quatre sociétés spécialisées dans le bâtiment et les travaux publics se sont partagées Rs 569,7 millions à travers 17 contrats considérés comme suspects. Elles sont Safety Construction, Best Construct, Super Builders et Naw-Rang. Bien qu’elles se soient taillé la part du lion, elles ont été incapables de livrer les travaux dans les délais prescrits. L’Audit a découvert que la NDU a octroyé 11 contrats valant Rs 42 millions qui n’ont pas obtenu le feu vert du gouvernement. De même que des travaux totalisant Rs 523,4 millions sous la seconde phase de l’Emergency Rehabilitation Programme. Des contrats ont été scindés en plusieurs lots et les entreprises ayant décroché ces contrats avaient trop de projets en main.

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Dans son affidavit, le frère d’Anil Bachoo fait valoir que l’ex-No 4 du gouvernement Ramgoolam s’est rendu au CCID à 10 h 46. Par la suite, Anil Bachoo a été informé de ses droits constitutionnels par le chef inspecteur Roshan Kokil. Et Rama Valayden, l’avocat d’Anil Bachoo, a demandé que son client soit mis en présence des charges précises que la police entend retenir contre lui. Or, selon Tarkeswarnath Bachoo, le policier aurait alors répondu : « Pena nanye so far solid pu met sarz ». Me Rama Valayden a alors déclaré que son client va se prévaloir de son droit au silence. Toutefois, selon le plaignant, Anil Bachoo a été maintenu en état d’arrestation sans que les charges ne lui soient lues. Tarkeswarnath Bachoo déclare aussi dans son affidavit que la détention d’Anil Bachoo est motivée à des fins politiques.
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