Interview

Fabrice Boullé: «Il y a une attente des entrepreneurs pour des incubateurs»

Fabrice Boullé
Le Corporate Finance Manager explique le pourquoi du projet La Turbine, ce qu’il offre aux entrepreneurs afin que leur idée novatrice se transforme en un business prospère. Fabrice Boullé affirme que l’entrepreneur en devenir fait face à de multiples aspects ayant trait à son business. Et l’incubateur vient l’aider. Qu’est qui a motivé le groupe ENL à lancer le projet d’incubateur La Turbine et à y injecter Rs 10 millions ? C’est le soutien à l’entrepreneuriat, une valeur chère au groupe. Cette culture  entrepreneuriale est d’ailleurs au cœur du développement et de la diversification du groupe. Au cours du dernier exercice stratégique, le groupe a identifié l’innovation comme l’un des piliers de sa croissance. Il a lancé des initiatives telles l’ENL Corporate Ventures, un fonds d’investissement qui cible les secteurs émergents à Maurice. Au cours de cette réflexion, l’équipe de la société suédoise Sting nous a approchés. Elle cherchait un partenaire africain pour faire bénéficier à ses start-up d’une rampe de lancement vers l’Afrique. Nous avons visité leurs locaux, rencontré leurs entrepreneurs et nous avons discuté ensemble de la possibilité et du besoin de lancer une structure similaire à  Maurice. À la suite d’entretiens avec des entrepreneurs mauriciens, nous avons confirmé une attente pour ce genre de structure. Nous pensons donc qu’un incubateur structuré avec des objectifs clairs et des processus professionnels répondront à cette demande. La Turbine considère les start-up comme ses clients. Elle met gratuitement à leur disposition un certain nombre de services en contrepartie d’une participation de 10 % dans l’entreprise. Les revenus issus de cette participation servira ensuite à financer les start-up suivantes et pérennisera La Turbine. Quel est le rôle d’un incubateur quand un entrepreneur n’a que son projet sur papier à offrir ? Le pré-requis est que l’entrepreneur arrive avec une idée. Il faut que cette idée ait un potentiel. La mise en œuvre de cette idée n’est pas facile. Le but, c’est d’avoir des coachs qui ont fait l’expérience de lancement des produits et services. Les coachs pourront conseiller, par exemple, l’entrepreneur à choisir le business modèle de l’entreprise, le positionnement du produit, son prix, conseiller pour des études de marché, contacter le fournisseur, aider à la rédaction des premiers contrats, identifier des candidats pour le recrutement et solliciter la banque pour des emprunts. Tant d’aspects que les entrepreneurs ayant de bonnes idées n’ont pas la capacité de traiter. C’est là qu’intervient La Turbine. Le mot-clé du concept de La Turbine est l’innovation. Quelle est votre définition de l’innovation tenant compte des réalités mauriciennes ? L’innovation, c’est une idée répondant à un grand nombre de demandes. Cela peut-être un produit ou un service. C’est aussi simple que cela. Nous ne parlons pas de révolution technologique, d’une invention ou d’un coup de génie, mais d’une intuition sur un produit ou un service, qui remplira un vide sur le marché et ont un potentiel de développement à l’international. Ce sont ces idées qui seront considérées en premier. Et l’accès aux finances ? L’accès aux finances se fera par plusieurs biais. De manière indirecte, nous pourrons agir en tant qu’intermédiaires entre l’entrepreneur et les banques. Ensuite, on pourra faire les incubés rencontrer des Business Angels, qui ont la capacité d’investir. D’une façon plus directe, nous aurons un Venture Capital Fund, Turbine Capital, que nous allons former et qui aura pour but de financer en capital ces entreprises. Le comité d’investissement de fonds étudiera les demandes de financement faites par les entreprises. Comment comptez-vous sélectionner les premières start-up ? À travers la Business Idea Competition, nous demandons aux gens de nous soumettre leurs idées en ligne. Nous les étudierons en toute confidentialité et nous les analyserons. Nous les transmettrons ensuite au jury. Des quinze finalistes, nous comptons accueillir à La Turbine (au Vivéa Business Park à Moka) une moyenne de huit start-up pour le démarrage vers la mi-2016.
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