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Fonction publique : une amélioration constante est nécessaire

Les employés des corps paraétatiques ne jouissent pas des mêmes droits  que ceux affectés dans des ministères. Les employés des corps paraétatiques ne jouissent pas des mêmes droits que ceux affectés dans des ministères.

Secteur important tant pour les membres du public que pour le monde des affaires, la fonction publique est condamnée à améliorer continuellement ses services pour donner satisfaction.

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« La fonction publique est un ‘service provider’. Les fonctionnaires sont ses agents et ses clients sont les membres du public », fait ressortir Haniff Peerun, président du Mauritius Labour Congress (MLC). D’où sa demande pour que les fonctionnaires aient à leurs disposition tous les outils nécessaires pour accorder le meilleur service possible à leurs clients.

Haniff Peerun.

S’il reconnaît que la fonction publique a connu une grande amélioration au fil des années, cela ne l’empêche pas de parler « des macadams qui bloquent son engrenage ». Il estime que  hormis certaines brebis galeuses, la majorité des fonctionnaires sont soucieux d’offrir le meilleur service au public, mais qu’il leur faut des outils adéquats pour le faire. Or, comment améliorer ces services ?

Pour Haniff Peerun, l’un des gros problèmes dans la fonction publique est le manque de personnel. Il y a des postes vacants, selon lui, dans plusieurs départements gouvernementaux. Il estime que ce manque de personnel se reflète sur les services qui sont offerts au public.

Nouveaux recrutements

Il est rejoint en cela par Mahendrasing Barosa, vice-président de la Federation of Civil Services and other Unions (FCSOU). Ce dernier estime qu’il y a au moins 7 000 postes vacants dans la fonction publique. Il souhaite que ces postes soient remplis le plus vite possible.

Le président de la Federation of Parastatal Bodies and other Unions (FPBOU), Deepak Benydin, fait aussi état d’un millier de postes vacants dans des corps paraétatiques qui sont  aussi partis intégrantes de la fonction publique. Il lance un appel pour que ces recrutements se fassent dans la transparence et la méritocratie. D’où son éternel combat pour la mise sur pied d’une Parastatal Bodies Service Commission, qui aura la responsabilité de gérer les recrutements au sein de ce secteur tout en veillant à ce que les droits des employés soient respectés, notamment en ce qui concerne la promotion dans le service. Cette institution, dira-t-il, devra agir aussi comme un rempart contre des ingérences politiques.

L’un des gros problèmes dans la fonction publique est le manque de personnel.

La formation

Pour le président de la FPBOU, la formation est le plus gros casse-tête. Selon ce dernier, les employés des corps paraétatiques, bien qu’ils soient considérés comme des fonctionnaires, ne jouissent pas des mêmes droits que ceux affectés dans des ministères sur le plan de la formation. Contrairement à ces derniers, ceux affectés dans des corps paraétatiques doivent financer eux-mêmes leurs études supérieures, notamment en sciences sociales. « Ils n’ont même pas droit aux remboursements », a-t-il relevé. Et de poursuivre que très peu d’employés des corps paraétatiques bénéficient de formations, en dépit des recommandations du Pay Research Bureau en ce sens.

Selon Mahendrasing Barosa, la formation est un outil important pour l’amélioration des services dans la fonction publique. Il est d’avis que les fonctionnaires à tous les échelons doivent avoir l’opportunité de suivre des cours de formation au Civil Service College.

Bien-être des fonctionnaires

Pour sa part, Haniff Peerun plaide aussi pour que les enseignants des écoles primaires soient formés pour faire face aux problèmes que rencontrent les jeunes filles, notamment celles de la classe de sixième qui atteignent l’âge de la puberté. « Parfois, des enseignants font désormais face à une telle situation  d’autant plus que les filles en question ne sont pas aussi préparées en l’absence d’une éducation sexuelle à l’école ».

Le président du MLC regrette qu’en raison d’un problème aigu dans le transport public, des centaines de fonctionnaires arrivent en retard au travail. Tout retard, dira-t-il, est sanctionné par des coupures dans les ‘local leaves’. Ce qu’il trouve aberrant, car ces fonctionnaires n’en sont pas responsables. D’où sa demande pour que des autobus spéciaux soient mis chaque matin à la disposition des fonctionnaires pour qu’ils puissent arriver à l’heure sur leur lieu de travail.

Il lance aussi un appel pour que les fonctionnaires qui utilisent leurs voitures et motocyclettes pour aller travailler soient couverts par une  police d’assurance spéciale  en cas d’accident  entre leurs sites de travail et leurs lieux de résidence.

De plus, ces dirigeants syndicaux souhaitent que les responsables de la fonction publique entament un dialogue continu avec les syndicats sur toute question de réforme dans la fonction publique.

La fonction publique et le monde des affaires

Pour  l’économiste Pierre Dinan, la fonction publique gagnerait mieux s’il y a moins ce qu’il appelle de «  Office hopping ». C’est-à-dire une lourde bureaucratie qui oblige les personnes à  se rendre plusieurs fois dans un même bureau pour entreprendre des démarches. « Ca s’applique tant pour les membres du public que pour les hommes d’affaires », fait-il remarquer.

Il trouve que les longues procédures avant d’obtenir un permis pour démarrer une entreprise risquent de décourager les hommes d’affaires. Ce qui constitue une énorme perte de temps et en terme économique, une contre productivité. « Je ne suis pas contre les procédures mais plus d’un vous dira qu’une lourde bureaucratie n’est pas bonne pour les affaires », a-t-il dit.

Pierre Dinan est en faveur d’un allègement des procédures, car dans un monde globalisé, les  investisseurs sont surtout attirés par des pays où ils peuvent monter une affaire. Il s’agit, selon lui, d’un élément clé dans la création d’emplois.

L’économiste trouve aussi aberrant que des membres du public doivent se rendre plusieurs fois dans un même bureau pour entreprendre des démarches. Et de rappeler que souvent les personnes concernées s’absentent en vain de leur travail pour entreprendre ces démarches.

 

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