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Foul play dans le décès de son fils - Yousouf Toofanny: «zot finn bate zot bizin paye»

Il y a eu 'foul play' dans la mort d'Iqbal Toofanny, alors qu'il était sous garde policière. C’est l’une des conclusions de l'enquête judiciaire présidée par le magistrat Daniel Dangeot. Pour la famille du disparu, c'est une première victoire. Mais, comme le concède Yousouf, le patriarche du clan Toofanny, cela ne leur rendra pas Iqbal, un fils, un père, un époux parti trop tôt. Période de fêtes difficile pour les Toofanny à Vacoas. Ils pleurent la disparition d'un des leurs. Iqbal Toofanny est décédé dans la nuit du dimanche 1er mars 2015, alors qu'il avait été arrêté par la police. Depuis cette soirée fatidique, la famille a mené une lutte sans répit pour obtenir la vérité sur les circonstances de la mort de cet homme de 43 ans. Plusieurs personnes, dont des travailleurs sociaux et des politiciens, étaient montés au créneau. Marche pacifique ou slogan « Nous sommes Iqbal », elles avaient utilisé tous les moyens disponibles pour réclamer justice et surtout pour empêcher qu'il n'y ait 'cover-up'. Une enquête judiciaire, instituée par le bureau du DPP et présidée par le magistrat Daniel Dangeot, du tribunal de Bambous, a été initiée. Les conclusions ont été soumises au bureau du Directeur des poursuites publiques. Le magistrat, en se basant sur les témoignages du Dr Sudesh Kumar Gungadin et du CI Roshan Kokil, a conclu au 'foul play'. En marge de cette enquête judiciaire, la famille Toofanny avait retenu les services de Me Erickson Mooneeapillay. Le bureau du DPP était, pour sa part, représenté par Me Roshan Santokhee. Les constables Jonny Laboudeuse, Joshan Raggoo, Vincent Gaiqui, Jean-François Numa et le sergent Vikash Persand, de la police criminelle de Rivière-Noire, sont inquiétés dans cette affaire. Ils sont sous le coup d'une accusation provisoire de 'murder'. Ils sont en liberté conditionnelle.
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Première étape

Pour la famille Toofanny, c'est une première étape qui a été franchie dans sa quête de vérité. « Les autorités ont pu conclure qu'Iqbal a été battu à mort dans sa cellule », laissent entendre les proches. Yousouf, le père du disparu, martèle que ses trois petits-enfants et sa belle-fille doivent être indemnisées. La famille travaille sur la marche à suivre avec leur homme de loi ainsi que sur le montant des dommages qu'ils vont réclamer à l'État. « À cause de la police, ses filles sont orphelines. Zot bizin dedomaz mo tizanfan ek mo belfi », déclare le vieil homme. À 68 ans, Yousouf est un homme aigri. « La vie n'est plus la même depuis son décès. Ek laz ki monn arive, mo ti pense ki Iqbal ki ti pu mett mwa dan 'kabal' (tombe), me mwa ki met li avant. Li ti ena tou so lavi divan li. Sa bann lapolis kinn fer sa, pu nu se senk kriminel. Zot finn tuy mo piti. Zot bizin paye. Anplis mem si zot sispann, zot enkor pe gayn zot lapey. Zot pu fer Nwel ek lane dan lazwa ek zot zanfan. Kot nu, trwa zanfan pou fer Nwel san zot papa kinn mor dan lame lapolis », soupire-t-il. Depuis la mort de son fils, il ne se passe pas un jour sans que Yousouf ne se rende sur la tombe d'Iqbal pour prier. « Chaque jour, je vais sur sa tombe pour lui parler et prier. Mo fer sa pou mo santi mwa bien. Mo pou plor Iqbal ziska mo dernye souf ».

Dimanche 1er mars

Iqbal Toofanny, un habitant de Vacoas, père de trois enfants, est interpellé par une patrouille de l’Emergency Response Service (ERS) en face des résidences de La Balise Marina, à Rivière-Noire, dans la nuit du dimanche 1er mars 2015. Les officiers découvrent une scie, un 'grincer' et un tournevis dans le coffre de la voiture. De plus, l'homme est en possession d'une fausse vignette. Interrogé, il ne peut expliquer la présence de ces outils dans le coffre. Les policiers, soupçonnant alors que la voiture aurait pu avoir été volée, procèdent à son arrestation. Ils le livrent aux mains de la CID de Rivière-Noire. Cinq officiers, notamment les constables Jonny Laboudeuse, Joshan Raggoo, Vincent Gaiqui, Jean-François Numa et le sergent Vikash Persand, prennent le relais. Après vérification, ils constatent que tous les papiers sont en règle et que les policiers ont fait fausse route. La voiture appartient bien à l’épouse d’Iqbal Toofanny. Il l’avait achetée la veille, soit le samedi 28 février, à une habitante de Quatre-Bornes contre la somme de Rs 165 000.

Charge provisoire

Cependant, au lieu de le libérer, les policiers Laboudeuse, Raggoo, Gaiqui, Numa et Persand décident de le traduire devant la Cour de Bambous pour répondre d’une charge provisoire de vagabondage. Mais en cours de route, Iqbal ne se sent pas bien. Il souffre de douleurs au ventre. Les policiers le conduisent à l’hôpital Victoria où il rendra l’âme. Pour ses proches, Iqbal Toofany a été privé de ses droits constitutionnels, car l’avocate qu’ils avaient engagée a dû attendre de 9 h à 10 h 40 au poste de police sans pour autant apprendre où se trouvait son client. C'est un officier qui l'a informée que son client était mort. Selon les conclusions du chef médecin légiste, le Dr Sudesh Kumar Gungadin, qui a pratiqué l'examen post-mortem, Iqbal Toofanny portait 14 blessures récentes sur le corps. La victime était morte d'un pulmonary œdema caused by hypovolemic shock following soft tissues injuries. Des blessures inexpliquées, le chef inspecteur Roshan Kokil ayant soutenu qu'Iqbal Toofanny était en bonne santé lorsqu'il a été arrêté par les éléments de l'ERS. Le magistrat Daniel Dangeot, avant de soumettre ses conclusions, s’est ainsi appuyé sur la déposition en cour du Dr Gungadin qui a écarté la thèse de la mort naturelle ou accidentelle. Il y a aussi le témoignage de Maurice Perrine. Ce vigile dit avoir vu Iqbal Toofanny se faire tabasser par quatre policiers. Il avait juré un affidavit pour soutenir ce qu'il avance.
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