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Gaza : Israël se retire de l'hôpital al-Chifa, selon le Hamas

Des Palestiniens inspectant les dégâts à l'extérieur de l'hôpital Al-Shifa de Gaza après le retrait de l'armée israélienne du complexe abritant l'hôpital le 1er avril 2024, dans le cadre des batailles entre Israël et le groupe militant du Hamas.

Le ministère de la Santé de la bande de Gaza contrôlée par le Hamas a affirmé lundi que l'armée israélienne a retiré ses chars de l'hôpital al-Chifa, le plus grand du territoire palestinien assiégé, et a dit y avoir découvert des dizaines de cadavres.

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L'armée israélienne, qui avait lancé il y a deux semaines une opération militaire contre ce complexe hospitalier situé dans la ville de Gaza, dans le nord du territoire, n'a pas immédiatement confirmé ce retrait.

Un journaliste de l'AFP et des témoins sur place ont vu des chars et des véhicules quitter le complexe hospitalier, couverts par des tirs d'artillerie et des frappes aériennes.

"Des dizaines de corps de martyrs, certains en état de décomposition, ont été retrouvés dans l'enceinte et aux abords de l'hôpital d'al-Chifa", a affirmé le ministère de la Santé du Hamas dans un communiqué, précisant que les dégâts matériels sont "très importants" sur l'ensemble des bâtiments.

Un médecin a déclaré à l'AFP que plus de 20 cadavres ont été récupérés. D'après lui, certains corps se sont fait rouler dessus par les véhicules militaires en train de se retirer.

L'armée israélienne, qui accuse les combattants du Hamas de se cacher dans les hôpitaux, avait lancé le 18 mars ce qu'elle avait décrit comme une "opération précise" contre al-Chifa.

Elle a affirmé avoir depuis "éliminé environ 200 terroristes" dans le secteur. L'opération avait démarré alors que des centaines de déplacés avaient trouvé refuge dans l'enceinte de l'hôpital.

Dimanche, le directeur de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, avait indiqué que 21 patients de l'hôpital al-Chifa étaient morts depuis le début de l'opération israélienne.

Selon lui, il reste dans cet hôpital 107 patients, dont quatre enfants et 28 malades dans un état critique. "Beaucoup ont des plaies infectées et sont déshydratés" et depuis samedi, "il ne reste plus qu'une bouteille d'eau pour 15 personnes", a encore affirmé le patron de l'OMS sur le réseau social X.

L'armée israélienne avait déjà mené une opération similaire à al-Chifa en novembre, accusant le Hamas - qui dément - de se servir de cet hôpital comme d'un centre de commandement.

- Nouvelles frappes -
Près de six mois après le début de la guerre déclenchée le 7 octobre par une attaque inédite du mouvement palestinien contre Israël, l'offensive israélienne de représailles ne connaît aucun répit dans la bande de Gaza assiégée, avec un lourd bilan de 32.782 morts selon le Hamas, une catastrophe humanitaire et des destructions immenses.

Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés de Gaza ont mené une attaque dans le sud d'Israël qui a entraîné la mort d'au moins 1.160 personnes, essentiellement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

D'après Israël, environ 250 personnes ont également été enlevées et 130 d'entre elles sont toujours otages dont 34 sont mortes, à Gaza.

En riposte, l'armée israélienne a lancé une campagne de bombardements aériens intenses sur Gaza, suivie d'une offensive terrestre qui a permis à ses soldats de progresser du nord au sud de la petite bande de terre, jusqu'aux portes de Rafah.

L'armée israélienne a annoncé lundi que 600 de ses soldats avaient été tués depuis le 7 octobre, dont 256 dans la bande de Gaza.

Le territoire palestinien a été meurtri dimanche par de nouvelles frappes israéliennes, dont l'une a visé un hôpital selon l'ONU.

D'après le directeur de l'OMS, une institution de l'ONU, "un campement dans l'enceinte de l'hôpital al-Aqsa a été touché par une frappe aérienne israélienne", faisant quatre morts.

Une équipe de l'OMS était au moment de la frappe en mission dans cet hôpital de Deir el-Balah (centre), a précisé Tedros Adhanom Ghebreyesus sur X. L'armée israélienne de son côté a fait état d'une "frappe précise contre un centre de commandement opérationnel du Jihad et des terroristes positionnés dans la cour de l'hôpital Al-Aqsa".

- "Netanyahu doit partir" -
En Israël, le premier ministre Benyamin Netanyahu - opéré dimanche soir "avec succès" d'une hernie - est défié depuis deux jours dans la rue par des dizaines de milliers de manifestants qui réclament sa démission et la libération des otages israéliens retenus à Gaza.

La police a usé de canons à eau pour repousser les manifestants, criant "Elections!", Netanyahu "doit partir" et "Ramenez (les otages) maintenant!" et rassemblés devant le Parlement à Jérusalem, où des affrontements ont éclaté avec la police, a constaté l'AFP.

"Les gens enragent, ils sont fatigués (...) Ils accusent Bibi (Netanyahu) et le gouvernement qui disent qu'ils ne sont responsables de rien", a témoigné Dana Rabfogel Shor, 44 ans, venue de Tel-Aviv.

Un accord de trêve entre Israël et le Hamas est cependant loin, malgré les appels des organisations internationales, alertant sur un risque de famine pour la majorité des 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza assiégée par Israël.

"Il n'est pas encore question d'un nouveau cycle de négociations", a assuré dimanche un responsable du Hamas, Osama Hamdan, dans un communiqué.

Ces derniers mois, des discussions indirectes via les médiateurs internationaux -Egypte, Qatar, Etats-Unis - se sont tenues à Doha ou au Caire.

M. Netanyahu avait accusé le Hamas d'avoir "durci" sa position" en vue d'une trêve, alors qu'Israël a fait selon lui "preuve de souplesse".

Dans le centre du pays, à proximité d'Ashdod (centre) , trois jeunes hommes ont été grièvement blessés dans une attaque au couteau dimanche selon les secours.

La police a confirmé qu'un "terroriste" avait "poignardé trois personnes", avec "deux couteaux", avant d'être "neutralisé" par la police municipale, ajoutant qu'il était originaire de Dura, près d'Hébron, en Cisjordanie occupée.

© Agence France-Presse

 

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