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Importation de sucre: Omnicane vise de nouveaux marchés

Les tensions autour de l’affaire d’importation de 42 000 tonnes de sucre ont contraint la commpagnie sucrière à communiquer sa position. Elle explique vouloir importer et réexporter afin de ne plus dépendre de l’Europe. Pourquoi importer 42 000 tonnes de sucre brut sans passer par le Syndicat des sucres (MSS) ? C’est la question que tout le monde dans le secteur se pose depuis que l’initiative d’Omnicane est connue. Dans la communauté des planteurs, on estime que cette action ne profite qu’à Omnicane au détriment des autres acteurs de l’industrie. Face à la levée de boucliers, la compagnie sucrière devrait faire une conférence de presse au courant de la semaine pour s’expliquer. L’intention est de réexporter ce sucre, une fois raffiné, vers de nouveaux marchés afin de ne plus dépendre de l’Europe. « Ce sucre est destiné à l’exportation, car Omnicane veut diversifier ses clients », explique-t-on du côté d’Imagine Communication, qui se charge de la communication du groupe Omnicane. Les 42 000 tonnes de sucre, une fois raffinées, seront réexportées vers de nouveaux marchés, notamment en Afrique et au Moyen-Orient. « L’année prochaine, il se pourrait bien que l’Union européenne n’accepte plus de sucre importé. Il faut donc explorer de nouveaux marchés », ajoute-t-on. Le faible rendement de la dernière récolte est, pour Omnicane, une autre raison qui justifie cette démarche.

Stockage à Rs 50 la tonne

Toutefois, il semblerait qu’Omnicane se soit ravisée concernant l’utilisation du Bulk Sugar Terminal (BST) pour le stockage de ce sucre, malgré une requête en ce sens auprès de la Mauritius Cane Industry Authority (MCIA). La raison, avance Imagine Communication, c’est que le BST est normalement destiné à stocker le sucre avant exportation, donc sortant et non le sucre entrant de l’importation. Entre-temps, parmi les planteurs, des rumeurs concernant un prix de stockage de Rs 50 la tonne négocié avec le board de la MCIA achevait de susciter le ressentiment envers Omnicane et les autorités. Les entités concernées par l’affaire, dont la MCIA et le MSS, sont en contact au sujet de la démarche d’Omnicane, qui constitue une première pour l’industrie. Par le passé, c’est toujours le MSS qui se chargeait de l’importation du sucre brut pour l’ensemble de l’industrie locale. Le Syndicat des sucres se chargeait aussi de la diversification du marché avec l’abolition des quotas européens en 2017. D’ailleurs, Omnicane a demandé au MSS de revendre le sucre qui sera raffiné. La demande est encore à l’étude. Le Syndicat se penche sur cette possibilité, tout en s’assurant que les revenus aillent dans la caisse commune (common kitty) de tous les acteurs du secteur. Salil Roy, de la Planters’ Reform Association, explique l’inquiétude des opérateurs : « Ce qui se passe actuellement est hors normes. Les explications d’Omnicane ne tiennent pas la route : le Syndicat des sucres s’occupe déjà de la diversification des marchés. Ce qui ressort de l’affaire, c’est qu’Omnicane met tout le monde devant un fait accompli et elle en sortira seule gagnante. »
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