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Imtiaz Mahomedbooram : «L’avenir est dans les poissons»

Imtiaz Mahomedbooram fait toujours partie des  marchands qui vendent des poissons frais dans la rue. Une tradition qui se perd dans l’île Maurice moderne.

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Installé sous un abri ouvert, pour le protéger contre la pluie et le soleil, ses poissons exposés sur un étal à la vue du grand public, Imtiaz est là depuis huit heures du matin et y restera jusqu'à ce qu'il ait écoulé son stock de poissons, ourites, calamar. Parfois on trouve aussi des langoustes et autres produits de mer.

Imtiaz est une figure très connue dans le village de Chemin-Grenier, ayant exercé comme marchand de poissons depuis l'âge de 14 ans. Après avoir travaillé pendant des années pour le compte d'un employeur, il s'est lancé à son compte, il y a trois ans de cela.

C'est un métier qui le passionne vraiment. « À un certain moment, j'ai pris de l'emploi dans une compagnie de textile, mais je ne me sentais pas à l'aise et finalement, je suis retourné vers mes poissons », dit-il, tout en écorchant un poisson licorne communément appelé ‘poisson corne’ à Maurice. 

Des commandes

Pour Imtiaz Mahomedbooram, les poissons lui portent bonheur.

Tout en travaillant, il explique que c'est un poisson qui est  de plus en plus prisé par les Mauriciens. Sa chair rosée est appréciée tant en curry, sauté et autres sauces. À Maurice, on compte des restaurants réputés pour leur « corne frire  », un ‘gajak’ très prisé par des amateurs de boissons fortes. Il reçoit plusieurs commandes des restaurants du Sud du pays.
Imtiaz explique que c'est l’engouement des Mauriciens pour le poisson ‘corne’ qui a fait grimper les prix. Aujourd'hui, un demi-kilo de ce poisson se vend à Rs 110. Il n'écarte pas une augmentation des prix à l'avenir. « Ce poisson passe graduellement de la troisième à la première grade », dit-il.

Les autres poissons,  notamment le sacré chien, la dame berry, le cateau, le capitaine se vendent entre Rs 140 et Rs 150 alors que la vielle rouge est à Rs 200 le demi-kilo.

Il achète ses poissons des pêcheurs du Sud, notamment à  Bel-Ombre et Baie-du-Cap. Il estime que les meilleurs poissons du pays se trouvent dans ces régions, car les algues sont très abondantes.

Toutefois, dit-il, durant cette période hivernale, les poissons sont plus ou moins rares. D'abord, dit-il, le froid les pousse à rester en haute mer, et puis, comme la mer est souvent agitée, les pêcheurs sont souvent contraints de reporter leurs sorties. Si ces derniers bénéficient d’une allocation financière en guise de compensation, ce n'est pas le cas pour les banians et les marchands de poissons, qui sont obligés de vivre sur leurs économies, fait-il comprendre.

Dans le but d’avoir les meilleurs poissons, des villageois l’attendent depuis très tôt. Pour éviter des mauvaises surprises, d’autres lui passent des commandes en avance  par téléphone, surtout pour les fêtes. C'est le cas d’une vieille dame qui est arrivée trop tard pour acheter des ourites. Celles qui étaient sur l'étal ont déjà été vendues. Elle s’est contentée d’acheter du poisson rouget.

Imtiaz avoue qu’il a forgé son avenir grâce à la vente des poissons. Il ne compte pas changer de profession, car les poissons lui portent bonheur.

 

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