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Inauguration des nouvelles installations à Agaléga : modernisation controversée

L’inauguration de ces nouvelles installations sera suivie de près par la presse et l’opposition.

Le 29 février marquera enfin la tenue de la cérémonie d’inauguration des nouvelles installations à Agaléga, par le Premier ministre Pravind Jugnauth et son homologue indien Narendra Modi. Ces infrastructures financées par l’Inde ont été au centre de plusieurs controverses.

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L’accord signé avec le gouvernement indien sur les projets d’infrastructures à Agaléga vise à notamment promouvoir, protéger et garantir les besoins en matière de sécurité maritime dans les domaines suivants :

(i)     Surveillance et suivi de la vaste zone économique exclusive de 2,3 millions de kilomètres carrés ;

(ii)     Lutte contre la piraterie, le terrorisme, le trafic de drogues et la traite des êtres humains ;

(iii)     Contrôle du braconnage et de la pêche illégale, non déclarée et non réglementée ;

(iv)     Fourniture de services hydrographiques ;

(v)     Promotion du développement économique, y compris les initiatives liées à l’économie bleue ;

(vi)     Intervention en cas d’urgence, y compris les opérations de recherche et de sauvetage ;

(vi)     Intervention en cas d’urgence, y compris les opérations de recherche et de sauvetage ;

(viii)     Activités d’assistance humanitaire et de secours en cas de catastrophe.


Les deux projets phares :

Les deux principaux projets qui seront mis en œuvre sur l’île et qui retiennent surtout l’attention sont une nouvelle piste d’atterrissage et un nouveau quai. Ces projets, exécutés par AFCONS Ltd, sont entièrement financés par le gouvernement de l’Inde.


Six projets de développement communautaire

Outre les deux principaux projets, six autres petits projets de développement devraient être inaugurés. Ils concernent essentiellement le développement socio-économique, avec la création d’infrastructures dans les secteurs du développement communautaire. Pour ces projets, le gouvernement de l’Inde a accordé une aide financière d’un montant de 169 572 867 roupies indiennes. Les six projets sont les suivants :

(i)    Une bibliothèque avec des ordinateurs et une infrastructure informatique sur l’île Nord ;

(ii)    Un magasin plus grand pour la vente d’articles sur l’île Nord ;

(iii)     Deux kiosques aux points de débarquement des bateaux sur l’île Nord et l’île Sud ;

(iv)     Un bureau avec des locaux administratifs sur l’île Sud ;

(v)     Une station de débarquement du poisson sur l’île Nord ; et

(vi)     Une salle polyvalente communautaire sur l’île Nord.

Deux autres projets sont mis en œuvre par l’Outer Islands Development Corporation, à savoir la construction d’un hangar pour abriter les véhicules achetés par la corporation et l’acquisition d’une barge pour le transport de marchandises et de passagers entre l’île Nord et l’île Sud d’Agaléga.


Exercice d’atterrissage d’essai : réussite confirmée par les autorités

Un exercice d’atterrissage d’essai a été réalisé le 1er mars 2023 par l’avion Dornier, qui, selon le commissaire de police, a été couronné de succès. De plus, le 27 juin 2023, le Département de l’aviation civile a mené une étude de la nouvelle piste d’atterrissage et de ses installations associées. À la suite de cette étude, le Département de l’aviation civile a formulé certaines recommandations concernant les opérations des vols commerciaux. Parmi, figurent la nécessité de disposer de personnel qualifié, d’un Plan d’urgence aérodrome, de procédures de licence et d’autres exigences réglementaires propres à la République de Maurice.


Les résidents inquiets

Les habitants d’Agaléga sont plongés dans une situation d’incertitude croissante face à l’inauguration imminente des nouvelles installations sur leur île. Malgré les rencontres répétées avec les représentants des autorités pour discuter de ces projets d’infrastructure, de nombreux résidents demeurent perplexes quant aux répercussions concrètes sur leur vie quotidienne.

Cette incertitude est alimentée par le manque de clarté entourant le fonctionnement prévu de ces installations et les éventuels changements qu’elles pourraient entraîner dans la dynamique de la vie insulaire. Les habitants expriment des préoccupations quant à la manière dont ces nouvelles infrastructures pourraient affecter leurs moyens de subsistance, leur accès aux ressources naturelles et leur environnement de vie.

Certains craignent que l’inauguration de ces installations ne conduise à des changements rapides et indésirables dans leur communauté, compromettant ainsi leur mode de vie traditionnel et leur sentiment de sécurité. Les discussions entre les autorités et les habitants n’ont pas dissipé leurs préoccupations persistantes, les laissant dans un état d’incertitude et d’inquiétude quant à l’avenir de leur île.

Les députés de l’opposition du no3 invités à la cérémonie d’inauguration

Les députés de l’opposition de la circonscription no3, à savoir Ehsan Juman, Shakeel Mohamed et Aadil Ameer Meea ont finalement été invités à la cérémonie d’inauguration. Pendant des années, ils ont régulièrement sollicité les autorités pour pouvoir se rendre à Agaléga, qui fait partie de leur circonscription.

« Je remercie les autorités pour cette invitation. C’est un plaisir de pouvoir rencontrer mes électeurs. Après tout ce que nous avons entendu sur Agaléga, nous pourrons désormais constater les choses de visu »,  a déclaré le député du Parti travailliste Ehsan Juman. Toutefois, il a tenu à souligner que cette invitation du gouvernement n’est, en aucun cas, une faveur. Pour lui, se rendre à Agaléga fait partie de ses responsabilités en tant que représentant de ce territoire. Par conséquent, il a affirmé son intention de prendre en compte les doléances et les préoccupations des habitants de l’île, ajoutant que la question de complaisance ne se posait pas pour lui.

Les rumeurs persistantes de l’influence indienne

Pendant des années, les nouvelles installations sur Agaléga ont été associées à des rumeurs persistantes selon lesquelles les investissements du gouvernement indien permettraient à ce dernier d’avoir désormais une mainmise sur l’île. La presse indienne a affirmé avec insistance à plusieurs reprises, de manière notable, que le gouvernement mauricien aurait cédé ce territoire aux Indiens, en raison de la volonté de ces derniers d’assurer une présence militaire dans cette région du globe. Cependant, le gouvernement mauricien, ainsi que le Premier ministre, ont toujours nié catégoriquement de tels éléments d’information.

 

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