Interdiction de la cigarette en milieu carcéral : une mesure qui fait des mécontents

L’interdiction de la cigarette dans le milieu carcéral depuis le 1er février…enflamme toujours l’actualité. Cette mesure fait des mécontents. Bien que le commissaire des prisons, Vinod Appadoo a été catégorique en arguant que les prisonniers y ont été préparés, cette décision est qualifiée de torture par les défenseurs des droits de l’homme. Des médecins parlent même d’addiction difficile.

Selon Me Neelkanth Dulloo, aussi membre de la Human Rights Association, l’interdiction de fumer pour un détenu déjà privé de sa liberté, équivaut à la torture. « Il y aura de la répression comme il y en a eu dans d’autres pays. Laiss zot fami verse kas lor zot compte pou zot aste », dit Me Neelkanth Dulloo.

L’agressivité, l’irritabilité et l’insomnie, entre autres, sont les effets du manque de nicotine, a précisé Siddick Maudarbocus, médecin en addictologie. « Il faut effectuer un exercice de sevrage, voire diminuer la dose petite à petit. Il y a beaucoup de substances addictives dans une cigarette, qui débalancent le système », explique Dr Maudarbocus.

« Il s'agit d'une décision longuement travaillée avant d’être mise en application, a fait comprendre le commissaire des prisons, Vinod Appadoo qui n’envisage pas de faire marche arrière. Cela nous pris six mois pour planifier cette initiative. Les prisonniers ont obtenu un paquet de cigarettes par jour, puis par semaine, puis après une quinzaine de jours allant jusqu’à un paquet par mois. Une campagne de sensibilisation a été menée par des représentants des ONGs auprès des prisonniers. De même, des officiers de la Tobacco Cessation Unit du ministère de la Santé ont rencontré des prisonniers pour déterminer si des accros ont besoin des patchs ou un traitement. »

Pour sa part, la direction des centres pénitentiaires affirme qu’elle n’a fait que mettre en œuvre les recommandations de la commission d’enquête sur la drogue.