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Intervention chirurgicale rare en INDE : Nashila Bibi Sakhabuth surmonte sept anévrismes sacculaires au cerveau

Nashila Bibi Sakhabuth compte bien reprendre ses activités bientôt. Les anévrismes sacculaires étaient situés dans les deux côtés du cerveau.

À 39 ans, Nashila Bibi Sakhabuth a vu sa vie basculer du jour au lendemain en apprenant qu’elle avait plusieurs anévrismes sacculaires dans le cerveau. Inopérable à Maurice, elle était au MIOT International à Chennai pendant 60 jours et elle est passée par cinq procédures endovasculaires et une intervention neurochirurgicale majeure. Elle revient sur son parcours et comment elle a découvert sa maladie par pur hasard.

Aujourd’hui débarrassée de ses anévrismes sacculaires, Nashila Bibi Sakhabuth reprend petit à petit ses habitudes. En effet, de retour au pays, elle se remet lentement, mais sûrement des interventions neurochirurgicales complexes qu’elle a subies. D’ailleurs, c’est en raison de la complexité de son cas que ses médecins lui ont proposé un traitement innovant avec des procédures hybrides. Le but : bloquer la partie du cerveau abritant les anévrismes et créer un autre canal artificiel permettant au sang d’atteindre le cerveau. Cela s’est fait au MIOT International, à Chennai, car ces procédures ne pouvaient être effectuées à Maurice.

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Comment s’est-elle retrouvée à Chennai ? Tout a commencé par de simples maux de têtes et une vision floue, selon elle. « C’est tout à fait par hasard que j’ai découvert que j’avais des anévrismes sacculaires. J’avais régulièrement des maux de tête et ma vue aussi était affectée. Je pensais que c’était par ce que je devais refaire mes lunettes », raconte-t-elle. Mais elle a été surprise d’apprendre que sa vue n’était pas le problème. Sur les recommandations de son ophtalmologue, elle procède à un examen du cerveau en faisant un MRI (magnetic resonance imaging). 

« La nouvelle est alors tombée, j’avais plusieurs anévrismes sacculaires provenant des principaux vaisseaux sanguins de mon cerveau. Et on m’avait fait comprendre que c’étaient des bombes à retardement, car ils pouvaient se rompre à tout moment et que cela pourrait être fatal », raconte-t-elle. Pour son médecin, son cas était rare et se présentait comme une urgence médicale. « Un seul anévrisme cérébral peut mettre votre vie en danger et dans ce cas précis, j’en avais plusieurs », souligne-t-elle. 

Pour être plus précis, ces sept anévrismes sacculaires se situaient dans les artères carotides internes, qui fournissent le sang à 80 % du cerveau. Les anévrismes ont été décelés des deux côtés de son cerveau, quatre sur l’artère gauche et trois sur l’artère droite. Et pour mieux comprendre ce qui lui arrivait, elle a fait des recherches sur sa maladie et a ainsi appris que les anévrismes sacculaires sont des renflements en forme de ballon qui se forment à partir d’une zone affaiblie de la paroi d’un vaisseau sanguin. 

« Ces bombes à retardement dans le cerveau peuvent exploser à tout moment. S’ils se rompent, cela peut entraîner une série de complications, notamment un accident vasculaire cérébral, une paralysie, des lésions cérébrales, un coma et, dans les cas les plus extrêmes, la mort », raconte-t-elle visiblement soulagée d’être débarrassée de ces anévrismes sacculaires après le succès des interventions.

Soutien familial

Suite au diagnostic, Nashila Bibi Sakhabuth a passé presque un mois à l’hôpital à Maurice en attendant de mettre le cap sur l’Inde. « J’étais hospitalisée de juillet à août et c’est fin août que j’ai pris l’avion pour Chennai », dit-elle. La jeune femme a fait une batterie de tests avant de subir une première opération chirurgicale le 6 septembre. Sa deuxième intervention a eu lieu un mois après.

C’est une équipe pluridisciplinaire de MIOT International, composée de neurologues, neurochirurgiens, spécialistes neurovasculaires, radiologues, spécialiste en médecine nucléaire, anesthésistes et neuro-rééducateurs, qui s’est penchée sur son cas pour trouver la solution la mieux adaptée. Cela puisque les méthodes conventionnelles ne pouvaient pas être envisagées en raison de la complexité de son cas.

« Aujourd’hui, je me sens soulagée et je suis surtout très reconnaissante d’avoir eu le traitement nécessaire à temps. Financièrement, ce n’était pas facile, j’ai dû avoir recours à l’aide du gouvernement et ça aussi ce n’était pas suffisant, on a levé des fonds pour pouvoir se rendre à Chennai », se remémore-t-elle. 

« Mon frère m’a accompagnée alors que sa femme était enceinte et c’est quelques jours après notre départ qu’elle a accouché d’une petite fille », ajoute-t-elle.

Le soutien familial a d’ailleurs été une bouée de sauvetage, selon Nashila Bibi Sakhabuth qui dit avoir la chance d’être bien entourée. « Je n’ai pas eu peur et aujourd’hui, je suis rétablie. Il y a eu certes des moments où le mental devait être fort surtout pendant la convalescence, mais mon traitement comprenait également un aspect réhabilitation », indique la jeune femme. En effet, après ces différentes interventions, Nashila Bibi Sakhabuth avait une faible mobilité sur la partie gauche de son corps, mais avec la réhabilitation, elle progresse de jour en jour.

« Je peux aujourd’hui me mettre debout et marcher. Le but de la réhabilitation est de faire en sorte que je sois le plus autonome possible », ajoute-t-elle. De retour au pays depuis octobre, elle est toujours en convalescence mais espère reprendre bientôt le travail. « Je travaille dans une agence d’assurance médicale et je compte bien reprendre le travail. Pour le moment, je me sens encore un peu fatiguée. C’est tout à fait normal après de telles interventions, mais je suis bien décidée à reprendre ma vie, à retrouver mes amis et collègues », conclut-elle.

Comprendre l’anévrisme

L’anévrisme s’explique par une dilation d’une artère du cerveau ou un renflement qui affecte la paroi des vaisseaux sanguins. Non traité à temps, un anévrisme peut se rompre à tout moment. C’est ce qui se traduit par un accident vasculaire cérébral (AVC). 

Nashila Bibi Sakhabuth fait ressortir que pendant sa maladie, elle a passé beaucoup de son temps à chercher à comprendre le mal dont elle souffrait. Elle souhaite désormais alerter les femmes, car l’anévrisme affecte davantage les femmes. « Il faut prendre au sérieux chaque symptôme qu’on peut ressentir. Il ne faut surtout pas banaliser un mal de tête », souligne-t-elle.

 

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