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Janick et Lovena, femmes entrepreneurs : de l’ombre à la lumière

Lovena Gengan En 2004, Lovena Gengan a remporté le 2e prix dans un concours national organisé par la Smeda.

Ce qui manque en priorité aux PME mauriciennes, c’est la visibilité et l’espace. Des accords entre des grandes surfaces et le National Women Entrepreneur Council permettent ces dernières années de répondre à cette problématique.

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Janick Baker-Verte a été formée au Graphic Design, dont elle se sert dans la confection de ses gâteaux.

Ainsi, pendant trois jours de la semaine écoulée, un groupe de femmes entrepreneurs a été accueilli dans l’espace de Winner’s, rue Boundary, à Rose-Hill. Deux d’entre elles, Janick Baker-Verte et Lovena Gengan mettent en perspective cette visibilité pour leurs produits.

Après les femmes rodriguaises venues vendre leurs piments confits et achards, c’était au tour des Mauriciennes de prendre avantage de la visibilité offerte par Winner’s. Pendant trois jours, le week-end dernier, Janick Baker-Verte et Lovena Gengan ont pu exposer et vendre leurs produits dans un espace fréquenté par des consommateurs de toutes les couches sociales et communautés.

Lovena Gengan, qui a déjà à son actif trois expositions-ventes dans trois succursales de l’enseigne, explique que celle de Rose-Hill lui a permise de gagner en visibilité, alors que dans le cas de Janick Baker-Verte, cette sortie a été un pas vers la communication, qui est un maillon faible dans son business.

Graphic designer de formation, Janick Baker-Verte, à la sortie du collège, a exercé dans une entreprise avant d’être rattrapée par les contraintes de la maternité, à la naissance de ses enfants. « Je rentrais très tard et j’étais épuisée, ce n’était plus possible de gérer tout cela à la fois », raconte-t-elle.

Après cette phase et une année sabbatique à Rodrigues en compagnie de son mari Didier, tous deux réfléchissent sérieusement à l’idée de lancer une petite entreprise de pâtisserie. « Au collège, j’avais étudié le Food Nutrition, ce qui m’avait donné une base solide en cuisine, aussi je m’en suis servi pour me mettre à mon compte à domicile, grâce à nos économies et des aides de la famille. »

Gâteaux en 3D

Sa spécialisation en Graphic Design aidant, Janick Baker-Verte trouve alors un concept original en confectionnant des gâteaux en 3D. « Tout tient aux formes, mais aussi à la consistance des pâtes », indique-t-elle. La palette des créations est à l’infini, mais elle s’en tient aux goûts des clients et à leurs budgets.

« Les  commandes tiennent aussi compte du nombre de personnes invitées  à un anniversaire ou à un mariage et ce sont le plus souvent des gâteaux personnalisés, mais il m’est arrivé de confectionner une pièce plus large, avec une plage, des cocotiers, des coquilles et des étoiles de mer. Ce n’est pas très compliqué ,mais cela prend un peu plus de temps. Il me suffit d’une photo ou d’un objet pour me permettre de travailler en 3D. »

Ces derniers temps, Janick Baker-Verte s’est diversifiée en confectionnant des banderoles et tee-shirts, entre autres. Tous personnalisés et qui viennent enrichir les offres existantes.

« Il s’agit d’un package pour un événement, mais en ce moment, la tendance est la Reine des Neiges et Minion, qui sont destinés aux enfants », explique-t-elle. L’expérience de Winner’s a été un véritable exercice de communication  pour cette trentenaire qui avoue une certaine timidité. « En fait, c’est toujours mon mari qui me motive, c’est un peu lui qui fait le marketing », dit-elle en souriant.

À Plaisance, où elle est domiciliée, Lovena Gengan fait, elle, figure de vétéran, avec ses différents stages de formation au Centre des Femmes de Plaisance et à la Smeda, mais c’est sans doute son 2e prix en 2004 dans un concours national organisé par le National Women Entrepreneur Council  (NWEC) qui représente mieux son parcours. « Au collège, j’aimais déjà le dessin, les couleurs, c’était une passion innée », confie la jeune femme de  29  ans, mariée à Keven, lui-même peintre décorateur.

« Je pense que le destin a bien fait les choses, puisque nous avons la passion de l’art en commun », souligne-t-elle. Après le collège, Lovena s’est rapidement mis à la peinture. Après des stages, elle s’est initiée à l’art du packaging et au marketing.

Et c’est à juste titre qu’elle fait observer que ses produits, des motifs sur verres, plats et miroirs, sont conçus en tenant compte du pouvoir d’achat des clients. « Je destine mes produits essentiellement à une clientèle de la classe modeste », fait-elle ressortir avec une réelle franchise. Car elle sait bien que toute hausse dans sa production nécessite des investissements, dont elle doit être en mesure de rentabiliser.

Peinture sur objets

Après quelque quatre années de spécialisation dans la peinture sur objets, elle est consciente de la petitesse du marché mauricien et du mimétisme omniprésent dans les petites entreprises souvent à caractère familial. « Je connais bien cette réalité, mais jusqu’à ce jour, ma particularité tient au fait que je peigne à la main.

C’est cette authenticité que prisent les touristes. Toutefois, l’expansion de ma petite entreprise réside dans l’exportation, notamment à La Réunion, où les perspectives sont encourageantes. Il faut tout juste créer un organisme qui regroupe les PME mauriciennes, la Smeda et les parties prenantes réunionnaises », fait-valoir Lovena Genga.

 

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