La République arabe sahraouie démocratique: un destin contrarié

Mohamed Abdelaziz qui lutte pour l’indépendance du Sahara occidental, est décédé mardi. Il était le dirigeant historique du mouvement indépendantiste et militant intransigeant, était depuis 1976 à la tête du Polisario. Retour sur l’histoire tumultueuse de ce peuple et son pays, trop  méconnus dans le monde, et surtout des Mauriciens. Durant ces dernières années, la question sahraouie a pris encore plus de pertinence en raison des relations commerciales étroites entre Maurice et le Maroc, ou un groupe hôtelier mauricien a construit une enseigne. Est-ce que les raisons commerciales auront-elles le dessus sur les considérations humaines, car il faut savoir que la République arabe sahraouie démocratique(RASD), proclamée par le Front Polisario en 1976, se bat pour obtenir l’indépendance totale du Sahara occidental, avec le soutien de l’Algérie. Depuis 1991, ce territoire de 227 000 km2 est contrôle à 80 % par le Maroc, lequel a érigé un ‘mur de sécurité’ pour séparer le reste, constitue de 20% et administré par le Front Polisario. « Le Sahara Occidental est, à ce jour, un des derniers pays encore colonisés », explique Alain Laridon, qui a tissé un lien d’amitié indéfectible avec les membres du Front, depuis la Rencontre de Benghazi, où il avait croisé les indépendantistes du Sahara occidental. « Cette relation s’est poursuivie jusqu’à mon affectation comme ambassadeur au Mozambique, où j’ai souvent apporté des aides logistiques à l’ambassade sahraoui », précise Alain Laridon. En fait, explique-t-il, il faut saluer la décision courageuse de sir Seewoosagur Ramgoolam qui, à la conférence de l’Organisation de l’unité africaine (devenue Union africaine-UA), à Maurice, avait refusé de se soumettre à la pression du Maroc d’exclure la délégation sahraouie de la conférence. « SSR avait réussi à convaincre l’Algérie d’inclure les membres du Front Polisario au sein de leur délégation. » La décision de l’UA de reconnaître la RASD comme un État-membre, en 1975, a conduit le Maroc à quitter cette organisation. Si le Maroc tient tellement à occuper l’ex-Sahara occidental, c’est pour une double raison : ses réserves de phosphate et son accès à la mer, où les eaux sont riches en poisson. Avec ses propres gisements et ceux du Sahara occidental, le Maroc détient les deuxièmes plus grandes réserves de phosphate, derrière la Chine. « L’enjeu est principalement économique, surtout depuis que des sociétés marocaines du secteur énergétique ont signé en 2001 des contrats d’exploitation de pétrole au large de la côte », fait ressortir Alain Laridon.  
   

Sahara-Occidental: qui était Mohamed Abdelaziz, le chef du Front Polisario ?

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/div> Il se battait depuis près de quarante ans pour l’indépendance du Sahara-Occidental, zone grise sur la carte du monde entre le Maroc, l’Algérie et la Mauritanie. Mohamed Abdelaziz est mort mardi à l’âge de 68 ans, des «suites d’une longue maladie», d’après le mouvement indépendantiste du Front Polisario, dont il fut le chef historique. Le statut du territoire est en suspens depuis 1976, lorsqu’il a été lâché par l’ancienne puissance coloniale, l’Espagne. Le territoire est depuis revendiqué par le Maroc d’un côté, et par la République arabe sahraouie démocratique (RASD) de l’autre, proclamée unilatéralement par le Polisario et soutenue par Alger.  L’ONU le considère toujours comme un «territoire non autonome», pas encore totalement décolonisé ni complètement administré par les populations locales. Etudiant en médecine, Mohamed Abdelaziz entame dès la fin des années 60 sa lutte pour l’indépendance du Sahara-Occidental, alors encore colonie espagnole. En 1973, il est un des sept fondateurs du Front Polisario, le mouvement indépendantiste qui revendique le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Il en devient le numéro 1 trois ans plus tard, à la mort de son dirigeant, Mustapha Sayed el-Ouali. Avec le soutien de l’Algérie, le Front Polisario se lance alors dans un long conflit armé contre le Maroc, qui annexe le Sahara-Occidental en 1975. « Le Maroc et la Mauritanie se sont réparti le Sahara en 1975, regrettait-il dans un entretien à la revue espagnole Cambio 16 paru en mai 2000. Ces deux pays, avec le soutien de la France, sont arrivés à ce funeste accord en ignorant le peuple sahraoui, ce qui ne nous a pas laissé d’autre choix que le combat militaire pour retrouver nos droits. » Si Mohamed Abdelaziz prend les armes dans les années 80, il finit par renoncer à la manière forte et entame un cessez-le-feu en 1991, soutenu par la création d’une Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara-Occidental (Minurso), quelques années après une première rencontre entre le Polisario et le roi Hassan II. Mais les négociations de paix n’aboutissent pas. «D’après le plan de règlement, le référendum aurait dû avoir lieu en janvier 1992. Il n’a toutefois pas été possible de respecter le calendrier initialement prévu», lit-on sur le site de la Minurso. Le Maroc, qui considère le Sahara-Occidental comme partie intégrante de son territoire et milite pour une large autonomie mais sous sa souveraineté, bloque l’organisation d’un référendum d’autodétermination. Le Front Polisario, lui, revendique son indépendance. Les discussions sont depuis vingt-cinq ans dans l’impasse. Source (Libération)  
   

Alain Laridon: solidarité avec la RASD

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Ancien Private Parliamentary Secretary (PPS), membre du Public Accounts Committee (PAC), de l’Assemblée législative, député de 1987 a1995, Alain Laridon a également été ambassadeur de l’ile Maurice au Mozambique. C’est à Maputo qu’il renoue les contacts avec les membres de la RASD qui possède une ambassade au Mozambique. « Comme militant en faveur de l’indépendance des anciennes colonies, je me suis toujours senti concerné par le combat de la RASD pour son indépendance totale. Je suis entierement solidaire de leur revendication. En 2014, je m’étais entretenu de cette question avec Paul Bérenger. Ce n’est, donc, pas étonnant que ce dernier en avait parlé avec Ban Ki-moon, secrétaire général de l’Onu lors sa récente visite a Maurice. Jusqu’à présent, j’ai gardé une ligne de communication avec mes amis sahraouis », explique Alain Laridon.
 

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