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La sécurité alimentaire en péril

Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), agence globale de l’OMS, vient de classer la viande rouge comme « probablement cancérigène » et la viande transformée, dont les saucisses, comme « cancérigène » pour l’homme. Mais la question fondamentale que l’on se pose : la viande constitue-t-elle réellement une alimentation convenable pour notre organisme ? Toutes les études sur l’anatomie comparative de même que  la physiologie humaine indiquent une réponse nettement négative. Et c’est pourquoi, chez l’homme, une alimentation carnée suscite toujours de multiples dysfonctionnements pathologiques. En effet, si le métabolisme des animaux carnivores leur permet de transformer des quantités presque illimitées de cholestérol et de graisses saturées, les espèces végétariennes, elles, peuvent difficilement en venir à bout quand le taux requis par le corps est dépassé. Ces excès, dans le temps, s’accumulent sur les parois intérieures des artères, formant des dépôts de graisse, provoquant  éventuellement les conditions couramment connues comme le durcissement des artères ou athérosclérose. Du fait que ces dépôts gênent la circulation sanguine, la possibilité d’une crise cardiaque ou d’un infarctus du myocarde se trouve extrêmement accrue. 50 % des décès à Maurice sont liés justement aux maladies cardio-vasculaires et cérébro-vasculaires. Le taux élevé de cholestérol-LDL dans le sérum sanguin de la plupart des Occidentaux représente un élément majeur dans la prévalence des maladies cardiaques, mais aussi de l’obésité et de diabète de type 2 dans les pays développés, où la consommation de viande est relativement forte. Par ailleurs, dans le processus de la digestion des protéines, l’estomac produit des sucs digestifs riches en acide chlorhydrique. Chez l’homme, la concentration de cet acide se trouve une vingtaine de fois inférieure à celle des carnivores. En outre, si ces derniers possèdent un tube digestif relativement court – 2 à 3 fois la longueur de leur corps – leur permettant d’éliminer le plus rapidement possible les déchets toxiques produits par la digestion de la chair, l’être humain, comme l’herbivore, en revanche, en est pourvu d’un très long – 6 à 8 fois la taille de son corps. La viande y stagne plus longtemps, favorisant ainsi l’infiltration dans le sang des toxines indésirables –  urates, lactates, ptomaïnes, etc. Après la publication du rapport du CIRC, l’on est tenté de se demander s’il existe vraiment un type d’alimentation saine dans le vrai sens du terme. Poulets aux hormones, porc aux antibiotiques, vaches carnivores, fruits et légumes aux pesticides… En effet, que ne fait-on pas aujourd’hui au nom de l’argent et des profits ? L’on se demande même si la recommandation de prédilection des diététiciens de manger cinq fruits et légumes par jour tient encore la route de nos jours. À Maurice, le rapport du ministère de la Santé sur le plan d’action national 2010-14 sur le cancer recommande l’exercice d’un contrôle strict sur  l’utilisation des pesticides  dans les champs. En effet, 11 kg de ces produits phytosanitaires par hectare  constituent un des taux les plus élevés au monde. Ce qui fait que, de 2011 à 2014, le pourcentage des produits présentant un taux élevé de pesticides, supérieur au Maximum Residue Level, est passé de 2,3 % à 10 %. Cependant, même si  les analyses des échantillons des fruits et légumes indiquent un seuil de tolérance  légalement admissible, il demeure, néanmoins, que les risques sanitaires de la présence persistante des pesticides dans la chaîne alimentaire, de même que les dangers liés à ce qu’on appelle « l’effet cocktail » dû à la combinaison de plusieurs molécules – pratique qui a malheureusement la vie dure à Maurice –, sont bien réels. Dû à leur propriété cumulative, les produits toxiques pourraient avoir déjà provoqué des dommages latents irréversibles dans l’organisme avant qu’ils ne soient enfin détectés. Finalement, si le projet  du ministère de l’Environnement visant à vulgariser l’utilisation du biofertilisant chez les particuliers dans le but de réduire le volume des déchets organiques est fort louable et doit être encouragé, un vaste programme de sensibilisation, mais aussi d’assistance technique et pratique, doit être initié afin de promouvoir la sécurité alimentaire dans notre pays. Il y va de notre santé, la plus grande richesse de l’homme.
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