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Le combat de la petite Geeteeka contre la leucémie

Geeteeka Bundhooa n’a que trois ans. Cela fait plus d’un an que cette fillette se bat contre la leucémie. Vivant dans des conditions précaires, elle a dû cesser tous ses traitements. Ses parents ne peuvent y pourvoir, faute de moyens. Récit.

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Nous sommes à Poudre-d’Or chez les Bundhooa. Leur maison de fortune, construite en tôle, ne comprend qu’une pièce. De l’extérieur, on a l’impression que la maison risque de s’effondrer à tout moment. C’est dans cette pièce unique que la famille cuisine et dort. Sur un lit où des jouets sont éparpillés, la petite Geeteeka joue avec une poupée. La petite fille porte un bonnet pour se protéger, n’ayant plus de cheveux à cause de ses nombreuses séances de chimiothérapie. Elle revient tout juste de l’Inde où elle a subi un lourd traitement. Mais elle n’a pas les moyens d’y retourner. Elle semble très fatiguée. Elle a le visage figé et les yeux larmoyants. « Elle ne sourit plus », confie sa mère.

Lorsqu’elle nous voit, elle chuchote à l’oreille de sa mère. Elle demande si nous sommes venus la chercher pour la conduire à l’hôpital. Ses parents nous expliquent alors qu’elle passe la majeure partie de son temps à l’hôpital depuis que les médecins lui ont diagnostiqué la leucémie le 2 janvier 2016 : « Elle faisait souvent de la fièvre », raconte son père Krisanand Bundhooa.

Analphabètes, les parents de Geeteeka n’ont pas tout de suite compris ce qui se passait. Ils ont ensuite appris que les traitements étaient disponibles à La Réunion et en Inde. Mais ils ont rapidement rejeté l’option d’envoyer leur fille à l’île-sœur, car les traitements y sont trop coûteux. Ils ont donc choisi la Grande péninsule.

Le choc passé, Krisanand Bundhooa n’a pas cessé de multiplier ses efforts pour trouver de l’argent afin que sa fille puisse se rendre en Inde. Il a obtenu Rs 800 000 du gouvernement. Cependant, il doit encore trouver la somme restante, c’est-à-dire au moins Rs 1 million. Avec la première somme récoltée, la petite Geeteeka a pu se rendre en Inde pour ses premiers traitements.

Les parents de la petite Geeteeka tentent désespérément de récolter des fonds pour que la fillette puisse reprendre ses traitements en Inde.

«Les traitements comme seuls souvenirs…»

Sauf qu’elle est rentrée il y a quelques semaines, ses proches n’ayant plus d’argent. « J’ai fait du porte-à-porte. Je suis allé supplier tellement de gens pour qu’ils nous prêtent un peu d’argent, mais c’est de plus en plus difficile. Entre-temps, je l’emmène régulièrement à l’hôpital pour m’assurer que son état de santé ne se détériore pas », confie le père, visiblement à bout de souffle.

Le porte-à-porte et la collecte dans la rue sont les deux seuls moyens que Krisanand Bundhooa a trouvés pour récolter de l’argent. Pour ce qui est des réseaux sociaux, il n’y est pas familier : « Je ne sais plus comment faire. Je souhaite trouver des personnes qui pourront m’aider », explique-t-il. Il ne cache pas son chagrin de voir sa fille dans cet état. « Elle est si jeune et doit se battre tous les jours. Ses seuls souvenirs sont les traitements qu’elle subit. Je me sens tellement impuissant face à cette situation. »

Afin d’offrir un meilleur environnement à son enfant, Krisanand Bundhooa a aussi emprunté de l’argent pour lui construire une pièce en dur sous tôle : « Mon père et mon oncle m’aident à construire cette pièce pour Geeteeka, car la maison dans laquelle nous vivons n’est pas idéale pour elle, vu son état de santé. Il faut respecter toutes les consignes d’hygiène comme nous l’ont expliqué les médecins. Je ne sais pas quand je pourrai compléter cette pièce, mais il faut que j’y arrive. Moi, je peux rester dans ma maison en tôle », confie-t-il tristement.

Aujourd’hui, la famille est dans le flou. Les parents sont inquiets. « Nous voulons tellement que Geeteeka retrouve le sourire. Nous espérons qu’elle pourra finir ses traitements et rentrer à la maison pour reprendre sa vie de petite fille », renchérit la mère.

Pendant ce temps, la petite fille lance à ses parents un regard interrogateur. Elle ne comprend pas ce qui se passe. Elle dépose sa poupée de sirène et demande à manger : elle préfère le riz et le poulet. Demain, elle devra une nouvelle fois se rendre à l’hôpital.


Comment venir en aide à la fillette ?

Tous ceux qui souhaitent venir en aide à la famille Bundhooa peuvent appeler sur le 5 948 3304 ou faire un don sur le compte en banque de Krisanand Bundhooa dont le numéro est le suivant : 000014223538 (Mauritius Commercial Bank). La famille Bundhooa fait aussi appel à des volontaires et à des entreprises qui pourraient les aider grâce à leurs fonds CSR. Elle espère ainsi réunir la somme nécessaire pour renvoyer Geeteeka en Inde afin qu’elle poursuive son traitement.

 

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