Le kidnappeur de sa fille condamné à cinq ans de prison - Nasta Gervais : « Mo trouv sa kondanasyon la tro feb »

C’est une affaire qui avait fait grand bruit le lundi 9 décembre 2019. Christabelle Gervais, 10 ans, avait été kidnappée et séquestrée à Résidences Sainte-Catherine, à Saint-Pierre, par Satyam Goodur, 40 ans, un habitant du quartier. 

Elle a été retrouvée 24 heures plus tard, bâillonnée et ligotée derrière une commode. L’accusé a été condamné à cinq ans de prison cette semaine et Nasta Gervais, la mère Christabelle trouve que la sentence est trop faible.  Elle estime que pour un tel délit, le kidnappeur devrait écoper d’une peine plus lourde. 

« Enn moman mo ti panse mo pa pou retrouv sa zanfan la », relate Nasta. « Inn fer koumsa ek enn zanfan, kapav ti pou touy li. » C’est son époux, Pascal, qui a appris la nouvelle de la condamnation à travers les journaux. Après avoir passé deux années en détention, le kidnappeur purgera trois années en prison avant de retrouver la liberté. « Sa ress fatig mwa ale mem. Li pa fasil sa zanfan la ankor pe viv ban sekel so kalver », confie Nasta.

Entourée de ses frères et de ses sœurs, Christabelle se remet graduellement de l’expérience traumatisante. Mais toutes les nuits, elle rejoint sa mère ou ses frères et sœurs dans leurs lits. Car elle n’arrive pas à dormir seule. Depuis cette affaire, la famille s’est donné le mot : nul ne doit évoquer le kidnapping devant Christabelle. Le 9 janvier est un jour à oublier.   « Ena kout kan nou pass pre kot lakaz sa missie la nou pa kapav pa panse sa kitsoz la », fait observer Nasta. Cependant, elle n’a jamais eu l’occasion de discuter de cette affaire avec le kidnappeur ni avec les proches de ce dernier. 

Christabelle a démarré ses études secondaires dans un établissement de la localité. Elle y a été transférée, car sa mère ne pouvait se résoudre à la laisser voyager au quotidien sur une longue distance. Depuis le kidnapping, personne ne s’est soucié de la santé mentale de la fille, fait ressortir sa mère. Elle souhaite que sa fille bénéficie d’un suivi psychologique, car c’est enfant traumatisé.

Vingt mois après le rapt, elle ne sait pas ce que sa fille a vécu durant la nuit passée au domicile du suspect. Les enquêteurs ne lui ont jamais donné de détails. Depuis que Christabelle a été retrouvée, elle est choyée par sa famille. « Nou ti amen li enn laniverser. Li ti paret byen kontan », dit sa mère.