Politique

Lindsay Rivière : «SAJ n’est pas du genre à walk away…»

Le départ du PMSD du gouvernement aura des conséquences importantes sur l’échiquier politique en 2017, avec notamment une opposition « renforcée », alors que le gouvernement est « affaibli ». C’est du moins ce qu’avance Lindsay Rivière, observateur politique.

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Lindsay Rivière avance que le MSM dépend aujourd’hui du Muvman Liberater (ML) et de l’OPR pour assurer sa position au Parlement. Ce qui, selon lui, peut donner lieu à toutes sortes de situations délicates. « Nous sommes passés d’un gouvernement de grande coalition nationale à une situation où le MSM est au pouvoir avec deux petits alliés. Cela va entraîner des changements importants, soit un gouvernement moins consensuel et beaucoup plus marqué par les idées, les politiques et le comportement du MSM lui-même », dit-il. 

Pour Lindsay Rivière, la décision du PMSD de quitter le gouvernement peut être interprétée de deux manières. « S’il fallait une bonne cause pour que le PMSD quitte un gouvernement chancelant, c’est certainement une bonne raison, car le PMSD pourra dire qu’il est parti sur la base de la défense de la démocratie. Cela peut toutefois aussi être vu comme étant un peu prématuré, car il y a encore trois ans avant les prochaines élections », poursuit Lindsay Rivière. Il concède néanmoins que le PMSD sera plus libre pour négocier, affirmer et atteindre ses objectifs de rejoindre le MMM en ville et à travers le pays.

Un rapprochement entre le PMSD et le Parti travailliste, « deux alliés naturels », se profilerait à l’horizon, à en croire l’observateur politique. Ce qui fermerait quelques portes au MMM qui, selon Lindsay Rivière, n’a pas renoncé entièrement à un rapprochement avec le PTr, mais sans Navin Ramgoolam. « À ce point de vue, cela change les perspectives du MMM et réduit quelque peu les options », précise-t-il.

Ainsi, bien que « l’allié naturel » du MMM ne puisse être que le MSM, Lindsay Rivière indique que Paul Bérenger ne se précipitera pas dans cette direction. « Il attendra que le MSM s’affaiblisse davantage pour pouvoir négocier en position de force », ajoute-t-il.

De plus, un regroupement de l’opposition PMSD-MMM-PTr ne serait, selon Lidnsay Rivière, qu’un rapprochement de convenance. « Ce sera une cohabitation plus qu’un rapprochement à long terme. Le seul point commun entre eux, c’est leur volonté d’affaiblir le gouvernement, mais ça n’ira pas plus loin », est-il d’avis.

Avec le départ du PMSD, l’observateur politique soutient que le gouvernement ne peut plus se permettre de continuer business as usual. « D’ici juin, nous serons à mi-mandat. Je pense que le gouvernement n’a pas un bilan impressionnant à montrer. Et en même temps, il faut penser en termes de 2019. Ce glissement va probablement continuer, puisque l’économie ne décolle pas malgré les efforts fournis. L’affaire du DPP, le départ du PMSD et l’incertitude sur le départ de SAJ affaiblissent le gouvernement », dit-il. 

Toutefois, en ce qu’il s’agit du départ de SAJ, cette décision ne reviendrait, selon Lindsay Rivière, ni à Pravind Jugnauth, ni au MSM, ni au public. « Sir Anerood Jugnauth partira quand il l’aura décidé », affirme-t-il. Et avec la nouvelle configuration politique, Lindsay Rivière estime que cela ne fera qu’inciter SAJ à rester. « SAJ n’est pas du genre à walk away from a fight. Il se sentira encore plus sous pression. Il n’a pas encore le bilan pour pouvoir partir. La menace contre son gouvernement se précise avec les trois grands partis de l’opposition. Ce n’est certainement pas le moment pour lui de dire “debrouy zot, mwa mo pe ale” », estime-t-il.

 

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