Actualités

Live video : la nouvelle tendance virale

Depuis son introduction en 2016, « Go Live » a changé la façon d’utiliser Facebook. Les internautes ont recours à cette option pour diffuser en direct des conférences de presse, le lancement d’un produit/service, et un concert, entre autres. Avantages et désavantages.

Publicité

La « live video » est de plus en plus une option privilégiée par les utilisateurs de Facebook. Le public, les entreprises, les médias et même les politiques s’en servent pour véhiculer leurs messages.

« Les prestataires savent déjà quelle audience cibler et où la trouver. Les internautes, eux, sont curieux. C’est la nature humaine. Donc, ils vont accéder aux contenus qui les intéressent. Ils se tournent ainsi vers une plate-forme générant de gros volumes de données » , indique Chen Hindi, Head of Digital chez Quantum.

Elle soutient qu’auparavant, les Facebookers étaient nombreux à faire du « live blogging » sur leur profil. Cela signifie qu’ils faisaient le récit d’un évènement en direct. « Devant cette popularité croissante, Facebook a introduit l’option Go Live en avril 2016 », explique-t-elle.

Cette caractéristique permet aux utilisateurs d’accéder directement au sujet qui les passionne. « La vidéo rend l’expérience plus authentique, crédible et divertissante. De ce fait, l’utilisateur sent qu’il fait partie de l’événement ou se sent plus proche de la personne qu’il voit sur son écran », ajoute notre interlocutrice. Une autre fonctionnalité contribuant au succès du « live », est le commentaire. Chaque utilisateur est libre de donner son opinion sur la vidéo.

Il y a le revers de la médaille. « Les choses ne se passent pas toujours comme prévu, car nous diffusons une vidéo en direct. Dès fois, l’interlocuteur ne lira pas son texte comme il a voulu le faire. Il se peut également qu’il y ait des interruptions », fait-elle ressortir. De plus, le direct ne permet pas d’appuyer sur le bouton « Pause », de retourner en arrière et de changer le contenu. Par conséquent, une « live video » ne peut pas être éditée. Pour la rendre professionnelle, il suffit de se préparer.

« Certains utilisateurs peuvent aussi abuser de l’option “Go Live” et passer des contenus inappropriés. Cela s’est déjà produit dans le passé. Facebook opère sur un mécanisme sévère lorsqu’il s’agit d’enlever certains contenus immédiatement. D’ailleurs, Mark Zuckerburg, président de Facebook, a récemment annoncé le recrutement de 3 000 Content Reviewers en sus des 4 500 qui travaillent déjà sur les contenus » , souligne la Head of Digital.

D’après Chen Hindi, le « live streaming » est populaire parmi le public. Et il peut être bénéfique à plusieurs secteurs d’activités. « Facebook préfère d’ailleurs, les « live video » que les autres contenus, car elles reçoivent une meilleure visibilité. Vos amis sont même notifiés quand vous êtes en direct », dit-elle. La Head of Digital conseille toutefois d’utiliser le « Go Live » avec modération et pour des raisons spécifiques.

Outre Facebook, les internautes et mobinautes peuvent aussi transmettre des informations en direct, grâce à Instagram Stories, YouTube, Twitter à travers Periscope, Live.ly by Musical.ly

ou encore Snapchat Video Chat. « Être en direct n’est pas un nouveau concept. YouTube l’a initié il y a quelques années. Puis, Meerkat et Periscope sont des applications destinées pour les directs. Pour la petite histoire, Periscope a été achetée par Twitter avant même son lancement et Meerkat a connu un début en fanfare avant de cesser ses activités en octobre dernier », poursuit-elle.

Le live streaming est un moyen de toucher une plus vaste audience à travers les réseaux sociaux. C’est surtout un moyen de se faire connaître.

Nandanee Sournack

Le mercredi 19 avril à 16 h 45, les internautes mauriciens étaient au rendez-vous pour suivre la première conférence de presse de Nandanee Sournack de Milan, en Italie. Et, c’est justement à travers le Facebook Live qu’ils ont pu suivre cette conférence de presse pendant deux heures.

Manouraj Gungea, le web master pour le Défi : « Nous ne faisons que répondre à une demande »

Pour Manouraj Gungea, le web master pour le Défi Media Group, le live streaming c’est surtout un moyen de permettre aux internautes de suivre des événements importants en instantané. « Nous avons 241 000 abonnées qui nous suivent sur Facebook. C’est là une audience, qu’il est important d’abreuver d’informations. Et comme aujourd’hui la technologie nous permet de le faire, nous ne faisons que de répondre à une demande qui se veut grandissante », dit-il.

Cependant, le Défi Media Group suit une ligne éditoriale spécifique quand il en vient aux vidéos qu’il diffuse en live. « Nous diffusons principalement les sujets qui ont une portée nationale. Ainsi pour le 1er-Mai nous avons permis à des milliers internautes de suivre en direct les meetings de l’Aillance Lepep et du Mouvement militant mauricien (MMM). Idem, pour la conférence de presse de la femme d’affaires Nandanee Soornack. »

Anishta Babooram, présidente de The Rising : « Certaines de nos vidéos ont déjà touché la barre de 2 000 vues »

Anishta Babooram, la présidente de l’association The Rising, utilise cette technologie, pour sensibiliser la population. « Avec le live streaming, nous arrivons à toucher un plus grand public, sans que ce dernier ait à se déplacer. Nous le faisons à travers des débats, voire en retransmettant nos activités en direct. » Avec une vingtaine de vidéos réalisées, la présidente confirme l’engouement pour le live streaming. « Quand on est en direct, on arrive à attirer de nombreux Facebookers. Au début on peut commencer par une dizaine de personnes pour atteindre jusqu’à 200 personnes. Ce qui est bien par la suite c’est que la vidéo reste sur le mur et génère encore plus de vues.

Certaines de nos vidéos ont déjà touché la barre de 2 000 vues. » Et la particularité des débats de The Rising c’est qu’ils sont interactifs. « Pendant la diffusion, les Facebookers peuvent intervenir et poser des questions à nos invités. C’est d’ailleurs ce qui rend nos débats plus enrichissants, mais surtout plus interactifs. » Pour elle, le live streaming offre aussi une meilleure visibilité à son association. « Nous sommes une association et nous avons besoin que les gens de bonne volonté nous rejoignent pour nous aider à construire une île Maurice meilleure. Nos vidéos sont des vitrines qui nous permettent de nous faire connaître et surtout d’inviter les gens à nous rejoindre. »

Le chanteur Steeve Bonne : « Jai trouvé un bon moyen d’assurer ma promotion »

Pour le jeune chanteur Steeve Bonne, les vidéos live lui permettent de faire son marketing.

« Il n’y a pas si longtemps, j’ai lancé un album.

Depuis quelque temps, j’ai trouvé un bon moyen d’assurer ma promotion notamment à travers les vidéos live streaming où je poste des extraits de mon album.

Je dois dire que cela marche plutôt bien, parce qu’il y a des fans qui me suivent.

Ces derniers peuvent aussi découvrir en primeur la sortie de mes futures chansons. »

 

« E-Meeting » du Reform Party

« Relax dan ou lakaz e ekout nu mesaz an fami ». C’était l’invitation qu’avait lancée le Reform Party le lundi 1er mai en organisant le premier « E-Meeting ». C’était à 13 heures et objectif atteint pour les membres de ce parti. La vidéo a été vue 50 000 fois en 24 heures et deux jours après, le nombre de « vues » a atteint 60 000. Pour Kamlesh Seechurn, le secrétaire administratif du parti, le but était de proposer un style innovant.

De plus, il était aussi question d’atteindre le plus de Mauriciens possible. « Avec le Facebook Live, on peut avoir des chiffres et au final, 91 % des Internautes qui ont regardé la vidéo étaient à Maurice et les autres 9 % étaient à l’étranger. On a eu des gens de l’Australie, de l’Angleterre, d’Italie, du Canada, de l’Afrique du Sud et des États-Unis », souligne Kamlesh Seechurn. En étant sur Facebook, les internautes pouvaient aussi réagir. Cette vidéo « live » a eu plus de 1 000 commentaires, et de nombreux autres messages privés.

Phénomène nouveau

Aux quatre coins du monde, des suicides se font en « live » sur Facebook. En avril, un homme, en Thaïlande, a tué un bébé de 11 mois avant de se suicider en direct sur Facebook Live. Et, ce sont les amis de l’homme qui ont averti la police de Phuket, dans le sud du pays. Ce phénomène devient grandissant sur la Toile.

Plusieurs suicides ont eu lieu en direct sur Facebook Live en 2016 et également depuis le début de 2017. En janvier, une adolescente de 14 ans, habitant à Miami, s’est suicidée dans sa salle de bain et a filmé son acte. Cependant, il n’y a pas que Facebook. En mai 2016, une jeune Française de 19 ans a mis fin à ses jours en direct sur Periscope, l’application de live-stream de Twitter.

Réaction

Afin d’enrayer ce phénomène de suicides en direct, Facebook a annoncé une série de nouveaux outils de prévention sur ses applications, destinés aux personnes qui « pensent peut-être au suicide » et à leurs proches. Le patron du réseau social, Mark Zuckerberg s’est expliqué.

« Pour éviter des événements malheureux, nous pouvons construire une infrastructure sociale pour aider notre communauté à identifier les problèmes avant qu’ils ne surviennent. Pour ceux qui pensent au suicide ou à se faire du mal, nous avons construit une infrastructure pour donner à leurs amis et à leur communauté les outils qui pourraient leur sauver la vie », peut-on lire dans son manifeste « Building Global Community », publié en février.

Ainsi, des outils déjà existants sur le réseau social vont être intégrés sur Facebook Live, permettant aux personnes qui visionnent un live-stream d’interpeller son auteur ou de faire un signalement à Facebook au moindre signe. Facebook évoque également un soutien psychologique mis en place via Messenger, mais sans en préciser la teneur. Enfin, le réseau social teste une intelligence artificielle pour scanner les « posts » et les commentaires, afin d’identifier les signes avant-coureurs d’intentions suicidaires.

Related Article
 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !