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Mariage blanc - Nadine : «Une fois à l’étranger, il m’a abandonnée»

Mariage blanc Les autorités tentent de mettre un frein aux mariages blancs.

Nadine (prénom modifié) pensait avoir enfin trouvé l’âme sœur, mais son conte de fées a vite viré au cauchemar.

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Tourner la page ? Elle ne l’entend pas de cette oreille. « J’ai été victime d’un mariage blanc », explique Nadine, âgée d’une cinquantaine d’années. Après un premier mariage qui s’est conclu par un échec, elle raconte « qu’en 2013, j’ai décidé de refaire ma vie. » Elle s’est alors mariée à un ressortissant belge.

Lorsque son époux est venu en vacances à Maurice, ils ont tous deux décidé d’acheter un bungalow au coût de Rs 2 millions. « Au fil du temps, explique Nadine, j’ai découvert que mon époux avait un fort penchant pour la bouteille. Il était devenu alcoolique. Il lui arrivait parfois de déserter le toit conjugal durant quelques jours », avoue-t-elle. « Puis, un beau jour, mon époux est retourné en Belgique, sans m’avertir de ses intentions, il ne m’a plus donné de ses nouvelles. Je n’ai trouvé aucun bénéfice à cette union. Il m’a abandonnée, je n’ai même pas de quoi me nourrir, vu que je ne travaille pas », fulmine la quinquagénaire.

« J’ai alors décidé de me rendre en Belgique pour le rejoindre. Mais une fois à l’étranger, mon époux a demandé le divorce. Il m’a laissée à mon sort et m’a interdit l’accès à sa maison. Il avait déjà sollicité l’aide d’un avoué pour entamer les procédures du divorce. »

« Étant mariés sous le régime de la séparation des biens, tous les frais du bungalow que nous avions acheté doivent être payés au plus tard le 30 novembre 2017. Cependant, si cette somme n’est pas complètement payée, je serais passible de poursuites. Nous devons encore Rs 1,7 million au propriétaire », explique Nadine. Ne sachant plus quoi faire, c’est vers notre rédaction que la dame s’est tournée pour avoir des conseils.

Entamer une Sale by Licitation

Sollicité sur ce cas peu commun à l’antenne d’Xplik ou K, l’avocat Bala Mukan a tenu à expliquer qu’étant donné que les époux sont mariés sous le régime de la séparation des biens, « il importe de savoir au nom de qui l’acquisition du bungalow a été faite (d’autant le mari n’est pas un citoyen mauricien) et qui, du monsieur ou de la femme, doit contribuer au paiement de la propriété. Si jamais, les époux ne peuvent s’entendre sur la  division de leurs biens, la dame devra entamer une procédure de sale by licitation, c’est-à-dire mettre le bungalow en vente à la barre. Après la vente du bungalow, l’argent obtenu sera partagé entre les deux parties ».

« Toutefois, ajoute Me Bala Mukan, si la dame souhaite garder l’appartement et payer la somme due, elle devra faire une évaluation de la contribution de son époux à cette acquisition et lui rembourser cette somme. Par la suite, elle devra demander que le bungalow soit enregistré à son nom, avec l’accord de son époux. Elle pourra alors obtenir son contrat », a précisé l’homme de loi.

Quels risques pour un mariage blanc à Maurice ?

Très attentives à cette problématique, les autorités mauriciennes luttent depuis de nombreuses années pour mettre un frein à cette pratique. Elle est devenue courante chez nous depuis plusieurs années. En 2015, une soixantaine de cas (d’union) sont restés en suspens, le bureau de l’état civil les soupçonnait d’être des mariages blancs. S’il est pris par les autorités, le conjoint étranger risque une amende, d’être renvoyé immédiatement dans son pays, en sus d’écoper d’une interdiction de séjourner à Maurice.

 

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