Budget

Mesure budgétaire – Engouement des étrangers pour les appartements

Une dizaine de demandes concernant les possibilités d’achat de propriétés par des étrangers ont été logées lundi, au Board of Investment. Le gouvernement espère ainsi booster le secteur de la construction.

Peu importe le prix, les étrangers pourront désormais acheter des appartements et des espaces pour affaires. Assistera-t-on à une razzia des étrangers sur les appartements et autres espaces commerciaux? Possiblement. Une mesure passée plutôt inaperçue dans le discours du budget prononcé par le ministre des Finances, Pravind Jugnauth, ouvre l’accès à l’immobilier aux étrangers. Alors qu’ils étaient jusqu’ici confinés aux logements tombant sous l’Integrated Resort Scheme (IRS), Real Estate Schemes (RES) et Property Development Scheme (PDS), tel ne sera plus le cas.

Cette mesure est applaudie, surtout au niveau des agences immobilières qui ciblent les Sud-Africains. Elle ne manque toutefois pas de susciter certaines craintes.

« C’est une mesure qui aura un impact énorme. Cela relancera le secteur de la construction », affirme Gérard Sanspeur, conseiller de Pravind Jugnauth et président du Board of Investment (BoI). « Les étrangers pourront acheter n’importe où et à n’importe quel prix », précise-t-il. La Non Citizens (Property Restriction) Act sera amendée en ce sens.

L’étranger, qui aura acheté un appartement ou un espace pour business à une certaine valeur, aura droit à un permis de résidence. C’était jusqu’ici le privilège de ceux qui achetaient un bien dans un IRS, PDS ou RES, valant au minimum 500 000 US$ (un peu plus de Rs 15 millions). « Au pire, il pourra rester pour une durée de six mois par an sur un visa touristique si le bien acquis est en-dessous d’une certaine valeur », avance Gérard Sanspeur. L’investissement minimum pour être éligible à un permis de résidence n’a pas encore été défini. Quoiqu’il en soit, l’intérêt est déjà là.

À lundi, le premier jour ouvrable après la présentation du budget 2016-17, une dizaine d’étrangers ont déjà contacté le BoI.

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Confiance

Cette mesure est non seulement valable pour les constructions à venir, mais aussi pour les propriétés déjà en vente. Si un étranger veut acheter un appartement ou un espace pour son business, il devra se faire enregistrer au BoI. Ce dernier fera une vérification sur la personne en question. « On va checker la respectabilité de la personne, car on ne souhaite pas accueillir n’importe qui non plus », précise Gerard Sanspeur.

Denis Maujean, directeur de l’agence immobilière Coprim, soutient que « cela va donner confiance aux investisseurs. Beaucoup d’étrangers étaient un peu mal à l’aise car ils ne pouvaient acheter. L’immobilier est un secteur porteur. » Il souligne cependant qu’il a une certaine inquiétude face à l’arrivée d’étrangers en grand nombre. « Un organisme régulateur est nécessaire. C’est inquiétant de vendre sans critères bien établis. Je crois qu’il faudra aussi faire attention pour éviter qu’il n’y ait une flambée des prix au détriment des Mauriciens. »

Marie-Claire Lagesse, de MCL Immobilier, déclare que si cette mesure vise uniquement les résidents étrangers qui travaillent déjà ici, « c’est bien, mais je ne suis pas trop d’accord si cela concerne n’importe qui venant de l’étranger. Il est cependant encore trop tôt pour se faire un jugement. Attendons d’avoir les détails de la mesure ».

 

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