Débat

Mesures prévues en 2017 : La police revoit son mode de recrutement

Les recrutements au sein de la force policière retourneront à l’ancienne formule. L’évaluation de l’indice de masse corporelle sera abolie. L’âge du recrutement, qui est de 25 ans, sera étendu à 28 ans. Ces mesures entreront en vigueur début 2017, selon le commissaire de police.

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La force policière revoit son mode de recrutement. Les aspirants policiers seront uniquement confrontés aux examens médicaux et physiques. L’épreuve majeure dans le recrutement, c’est-à-dire la définition de la corpulence, soit l’indice de masse corporelle (IMC) est chose du passé. Lors des prochains exercices de sélection, les candidats seront confrontés au height screening, aux physical aptitude tests, à l’interview et aux examens médicaux.

Selon nos sources aux Casernes centrales, l’évaluation de l’IMC, introduite en 2000, a « pénalisé » bon nombre de candidats valables dans le passé. Des athlètes au corps bien sculpté, disent-ils, ont été disqualifiés vu que leur IMC ne correspondait pas aux exigences de la Disciplined Forces Service Commission (DFSC). « L’abolition de cette évaluation a pour but de donner la chance à tout le monde, peu importe son physique, de faire partie de la force policière. Depuis ces dernières années, nous avons constaté que les recrues sont maigres et pas grandes. Nous avons décidé de retourner à l’ancienne formule de recrutement », disent nos sources.

Le commissaire de police, Mario Nobin, que nous avons contacté, confirme l’abolition de cet exercice dans le recrutement des aspirants policiers. Il admet que les postulants « doivent avoir une certaine aptitude physique », car ils seront confrontés à des épreuves lors du processus de sélection.

« Cette décision fait suite à diverses requêtes formulées par des athlètes et d’autres membres du public qui ont échoué à l’évaluation de l’IMC. Nous avons aussi noté qu’il y a des recrues qui sont de petite taille. Cela, bien qu’ils aient passé les tests d’aptitude physique voulus. Mais être policier, c’est aussi avoir le physique qui puisse imposer le respect dans la tâche de faire régner l’ordre et la paix », a-t-il dit.

L’abolition de l’évaluation de l’IMC, explique Mario Nobin, est une des recommandations faite à la Public Service Commission et à la DFSC depuis qu’il a pris son poste. « Une autre recommandation est l'extension de l’âge maximum qui passe de 25 à 28 ans. C’est une mesure qui entrera en vigueur au prochain exercice de recrutement qui se fera début 2017 », poursuit Mario Nobin.

Sollicitée par Le Défi Quotidien lundi après-midi, la DFSC n’a pas souhaité commenter ces changements. « On procède sur recommandation du commissaire de police », nous a-t-on dit.

Yuven Patchamootoo :  « L’épreuve de l’IMC ne doit pas être abolie »

Yuven Patchamootoo, 23 ans, a soumis sa candidature pour intégrer la force policière à trois reprises (2013, 2014 et 2016), mais sans succès. Le jeune homme, qui travaille dans le secteur privé, dit avoir passé tous les tests d’aptitude physique et les entretiens. « Je suis toujours en suspens. Mais je ne désespère pas. La méritocratie primera un jour », avance Yuven Patchamootoo. « L’épreuve de l’IMC ne doit pas être abolie, car un policier doit avoir une certaine ligne. En revanche, je salue l’extension de l’âge du postulant qui passera à 28 ans. »

Un ancien instructeur : « Une décision novatrice »

Un ancien instructeur de la Police Training School de Beau-Bassin salue l’extension de l’âge des postulants et l’abolition de l’évaluation de l’IMC. « C’est une décision novatrice qui donnera l’occasion aux candidats qui ont échoué à l’exercice d’évaluation de l’IMC de retourner », laisse-t-il entendre.

 

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