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Meurtre de Lara Rijs - L’épouse du suspect : «Il n’a rien d’un criminel»

Nazmeen Nazmeen croit dur comme fer dans l’innocence de son mari.

Le meurtre de Lara Rijs, 34 ans, a choqué l’opinion publique. D’autant que c’est le second crime commis sur une étrangère en un mois. La jeune femme, qui possédait la double nationalité sud-africaine et  néerlandaise, a été découverte, lundi, égorgée et à moitié nue, dans son appartement, à Grand-Baie.

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« Il a travaillé pendant de nombreuses années comme laboureur. Il se démenait pour subvenir à nos besoins »

La Major Crime Investigation Team (MCIT) et la Criminal Investigation Division (CID) de Grand-Baie ont procédé à l’arrestation de Sahib Meer Hossen, 54 ans. Celui-ci exerçait comme vigile au AO Résidence de Luxe 2Futures. Le suspect a jusqu’à présent nié les accusations portées contre lui. Il est représenté par l’homme de loi Ravi Ruthnah depuis vendredi. Nazmeen, 49 ans,  l’épouse du suspect, le défend bec et ongles. « Mon époux n’est pas un criminel. Li pena sa manyer la li », clame-t-elle.

Cela fait six ans qu’elle partage la vie de Sahib Meer Hossen, aussi connu comme Saleem. « Mo bolom enn bon dimoun », dit-elle. Sahib Meer Hossen avait déjà été marié. Il est devenu veuf, il y a quelques années. Cet habitant de Plaine-des-Roches a eu deux filles de son premier mariage. Toutefois, celles-ci n’ont pas grandi auprès de leur père. Cela fait 11 ans, maintenant qu’elles ont coupé tout contact avec lui. « Nous ne souhaitons pas en évoquer les raisons », confie l’une d’entre elles. Les deux sœurs habitent désormais dans un village de l’Est. « Elles ne viennent plus voir leur père », se désole Nazmeen.

Aux dires de cette dernière, son époux n’est pas de nature violente. « Il a travaillé pendant de nombreuses années comme laboureur. Il se démenait pour subvenir à nos besoins », explique-t-elle. Et quand il était en congé, il passait le plus clair de son temps à la maison. « Il ne cherche noise à personne. Il se contente de regarder la télé », poursuit Nazmeen.

Malgré ce portrait flatteur brossé par son épouse, Sahib Meer Hossen n’est pas un inconnu des services de police. En 2013, il s’est retrouvé mêlé à deux cas d’agression. La première concerne une virulente dispute avec un fonctionnaire. Lors de cet incident, il l’aurait agressé au sabre. La victime avait été blessée aux doigts. Sahib Meer Hossen avait alors été inculpé d’agression sur un fonctionnaire avec effusion de sang. Durant la même année, il a fait l’objet d’une seconde accusation pour agression. Une des conditions de sa remise en liberté était qu’il fasse preuve de bonne conduite durant deux ans.

« Il porte des traces qui n’existaient pas auparavant. Il a tout l’air d’avoir été victime de brutalité policière »

Fatigué du travail dans les champs

Sahib Meer Hossen

Une fois encore, il bénéficie du soutien indéfectible de celle qui partage sa vie. « Tou sa zafer la foss », lâche Nazmeen. Il y a quatre mois, Sahib Meer Hossen a changé d’emploi. « Il m’a expliqué qu’il était fatigué de travailler dans les champs. Il est parti chercher du travail et a obtenu un poste de  vigile. »  Elle était loin de s’imaginer qu’un jour son époux allait se retrouver dans une posture aussi délicate.

Le dimanche 13 août, Sahib Meer Hossen était en poste à Grand-Baie. « En partant, il a apporté son dîner et m’a conseillé de bien fermer les portes », ajoute Nazmeen. Il devait prendre son service à 18 heures. Quand elle reverra son époux, il sera entouré de policiers. « On m’a informée qu’un crime avait été commis au complexe résidentiel où il travaillait et qu’il avait été arrêté. Je sais qu’il n’a rien fait. Enn mouss li pa kapav touye, koma li pou touy enn dimoun », avance-t-elle. 

Les enquêteurs ont perquisitionné le domicile du suspect lundi soir et jeudi. Ils  ont saisi ses quatre uniformes. Ils ont retrouvé des traces de sang sur l’un des vêtements, de même que sur les chaussures que portait le suspect le jour de la découverte macabre.

Nazmeen croit dur comme fer que les limiers tentent par tous les moyens de soutirer des aveux de son époux. « Il porte des traces qui n’existaient pas auparavant. Il a tout l’air d’avoir été victime de brutalité policière », dit-elle. Le suspect avait, dès son interpellation, réclamé l’assistance d’un homme de loi à titre bénévole. Me Ravi Rutnah, député de la circonscription Piton/Rivière-du-Rempart, a proposé ses services à la famille. Le vigile a expliqué son emploi du temps, le soir de ce dimanche fatidique, et nie être l’auteur de ce meurtre. Vendredi, il a eu une première rencontre avec son homme de loi. Il sera interrogé en sa présence dans les jours à venir.

L’absence de la victime au travail mène à la découverte macabre

Lara Rijs, 34 ans, a posé ses bagages dans l’île en avril dernier. Elle vivait seule à Grand-Baie dans un appartement luxueux. La jeune femme, qui détenait la double nationalité sud-africaine et néerlandaise, exerçait comme Operational Manager pour le compte du Geneva Management Group.

Dimanche soir, elle était sortie avec des amis. Aux dires de ceux-ci, elle aurait regagné son domicile vers 23 heures. Elle aurait été passablement éméchée. C’est le vigile Sahib Meer Hossen qui l’a conduite à son appartement. C’était la dernière fois qu’elle a été vue en vie. Lundi, Lara Rijs ne s’est pas présentée à son bureau, à Port-Louis.

Dans l’après-midi, ses collègues et un responsable de la compagnie se sont rendus chez elle. Une fois sur place, ils ont fait l’effroyable découverte. La victime avait été égorgée et était à moitié nue. L’autopsie a révélé que la jeune femme a été agressée sexuellement. Le vigile a alors été arrêté.

 

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