Famille d’accueil : quand la magie de Noël opère

La période des fêtes donne envie de croire aux miracles. Kursley et Fabiola Verloppe, parents de deux enfants, accueillent six enfants chez eux. Cela fait six ans qu’ils ont fait le choix d’être parents d’accueil. Ils nous racontent leur Noël pas comme les autres.

Noël est un moment festif pour de nombreuses familles, mais chacune le vit différemment. « Nous ne sommes pas une famille d’accueil mais une grande famille », nuance Fabiola Verloppe. Dans leur grande maison à Quatre-Bornes, c’est une véritable petite équipe de football. Christian, Shane, Wayne, Shawn, Christophe, Jean-Michel, Juliano et Jamel sont tous âgés de huit à 15 ans. À première vue, difficile de distinguer qu’ils ne sont pas frères ; ils ont tous une petite ressemblance. Comme ils sont de la même tranche d’âge, ils se sont rapidement adaptés à leur famille d’accueil.

Kursley et Fabiola Verloppe vouent un amour inconditionnel aux enfants. « Nous avons toujours aimé les enfants. Avant même d’être parents, nous voulions devenir famille d’accueil. Au début, nous accueillions les enfants du Foyer Père Laval pendant le week-end. Cela nous a donné envie de devenir parents d’accueil. Un jour nous avons entendu parler de Terre de Paix. Nous voulions nous aussi être volontaires, accueillir des enfants et les aider à évoluer au sein d’une famille comme la nôtre. » La décision n’a pas été facile pour eux, car les six garçons devaient rentrer en même temps et ils avaient tous pratiquement le même âge.

Après mûre réflexion, les Verloppe ont finalement fait le choix d’être la lueur d’espoir dans la vie de ces six garçons. « L’adaptation a pris environ deux mois mais aujourd’hui ils sont des frères et nous sommes leurs parents. Je me souviens encore quand ils nous ont demandé la permission de nous appeler papa et maman. Au début, ils nous appelaient miss et monsieur. »

17 pains chaque matin

Dehors, c’est la cour de récré tous les jours en période de vacances, entre parties de foot avec la petite balle de tennis et séance de dominos ou de cartes. Tout se passe sans anicroche, car l’on se doit de le dire, les Verloppe ont su inculquer des valeurs à leurs enfants. Discipline et rigueur rythment leur quotidien entre quelques instants de tendresse partagés. « Ce sont des enfants qui ont besoin un peu plus d’amour et d’attention, car la majorité d’entre eux a grandi dans un environnement hostile », explique Kursley.

Durant la période scolaire, c’est un autre branle-bas de combat pour Fabiola. « Chacun doit attendre son tour pour se doucher. Je prépare chaque matin 17 pains. Ce ne sont pas des enfants difficiles à vivre. Ils se contentent de peu. » Chaque année pour les anniversaires, ils choisissent leurs plats préférés entre bol renversé, briani ou même du riz accompagné d’un bouillon de brèdes et une salade de thon pour certains.

Telle une famille soudée, les Verloppe célèbre Noël autour d’un repas. « Le 24 décembre, nous n’aimons pas rester chez nous. Nous nous faisons un devoir de les prendre tous et de les emmener dans un endroit qu’ils ne connaissent pas pour dîner sur place. C’est une façon pour nous de célébrer la Noël différemment chaque année. Cela leur permet de sortir et de vivre l’ambiance de Noël hors de chez nous », raconte Fabiola. De retour vers 23 heures, chacun se prépare à accueillir la Noël. « Les cadeaux les attendent déjà sous l’arbre. Malgré nos moyens limités, nous faisons en sorte d’offrir un petit cadeau à chacun. »

La Noël à 10

À minuit tapante débute la distribution des cadeaux pour chacun des huit enfants. « C’est une joie immense pour nous de voir des étincelles dans leurs yeux lorsqu’ils ouvrent leurs cadeaux », confie Fabiola. Vient par la suite le traditionnel moment de couper la bûche de Noël. « Le 25 décembre, nous allons à la messe avant le grand déjeuner familial. Tout le monde met la main à la pâte pour préparer le déjeuner et nous mettons les petits plats dans les grands pour ce repas de fête. »

La table est dressée dans la cour pour passer un moment de partage en famille. « Les gens nous invitent rarement chez eux, car ce n’est pas évident de nourrir autant d’enfants. Nous le comprenons. Nous préférerons célébrer les fêtes entre nous. Ce qui n’est pas plus mal en fin de compte… »