SC/HSC : la qualité des résultats fait grise mine

SC/HSC Certains enseignants se retrouvent à enseigner des matières qu'ils n'ont pas étudiées.

Les derniers résultats du SC et du HSC témoignent d'une baisse du taux de réussite. Des pédagogues se penchent sur les facteurs qui en sont responsables et les moyens d'inverser cette situation.

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Les derniers résultats du School Certificate (SC) et du Higher School Certificate (HSC) poussent à la réflexion. En effet, le taux de réussite est à la baisse. Qui plus est, les pédagogues et autres partenaires éducatifs ont observé une régression de la qualité des résultats obtenus par les candidats. Selon Houmayoun Soobadar, président de la Managers' Private Secondary School Union (MPSSU), les résultats du SC de la cuvée de 2017 indiquent que seuls 50 % des élèves ont obtenu des Credits dans les core subjects. Cette situation est tellement préoccupante que, pour la contrecarrer,  la MPSSU a décidé d'avoir recours à des experts.

Basheer Taleb, président de la Fédération des managers des collèges privés, pour sa part, observe que la tendance est à la baisse depuis ces quatre à cinq dernières années. Plusieurs facteurs expliquent cette baisse de performance chez les élèves. L'un d'eux, estiment les enseignants, est le niveau des élèves qui font leur entrée au secondaire. Pour Basheer Taleb, les enfants avec un niveau inférieur ne pourront pas réussir au HSC. « Tous les enfants ne sont pas faits pour obtenir un HSC complet. Il faut au contraire libérer ceux qui ne peuvent pas atteindre le niveau et leur permettre de prendre part à deux ou trois matières en 'A level'. Il n'y a que 2 000 candidats environ sur 11 000 chaque année qui postulent pour une bourse d'État. Cela devrait pousser à la réflexion, puisque cela veut dire que beaucoup ne peuvent atteindre le niveau requis. »

La motivation des élèves doit aussi être considérée. Selon le pédagogue, un élève est influencé par ce qu'il voit autour de lui. « Lorsque vous voyez des jeunes qui font des études, qui reviennent de l'université avec des diplômes, mais se retrouvent sans travail, cela pousse à la réflexion. Les élèves ne sont pas motivés à fournir des efforts. Autrefois, on pouvait prendre de l'emploi après avoir fait un HSC. Aujourd'hui, c'est rare. »

Matières en souffrance

Un autre facteur concerne les modifications apportées au programme d'études du SC et du HSC, ce qui, selon un bon nombre d'enseignants, arrive assez régulièrement et ne laisse pas assez de temps à la préparation. À titre d'exemple, les candidats n'ont plus besoin de rendre de projet pour le Computer studies car on met plus d'emphase sur la théorie.

Les managers des collèges s'interrogent aussi sur la qualité des leçons particulières. Pour Basheer Taleb, ces leçons particulières constituent une « école parallèle » mais n'apportent pas les résultats escomptés.

La méthode d'enseignement est un autre point mis en avant. Ainsi, selon le recteur d'un collège d'État, la formation continue est indispensable. « Il est important de revoir la méthode d'enseignement. Plusieurs professeurs continuent à donner leurs cours machinalement, sans tenir compte des changements comme l'accès à l'informatique. Ils ne sont pas à l'aise avec les nouveaux instruments alors que les élèves le sont. Un élève s'intéresse à une classe lorsqu'elle est stimulante, lorsqu'il apprend des choses nouvelles », fait-il valoir.

Par ailleurs, à la suite de l'exercice de transfert d'enseignants qui a lieu, certains se retrouvent à enseigner des matières qu'ils n'ont pas étudiées. Dans la gestion des classes, cela pose un réel problème.

Un élève s'intéresse à une classe lorsqu'elle est stimulante.»

Certaines matières comme les sciences ou les langues n'ont pas le niveau attendu. En effet, la performance des élèves en anglais et français laisse à désirer. Mahend Gungapersad, responsable d'un collège privé et enseignant d'anglais, note un déclin dans les épreuves orales et écrites. « Les élèves n'écrivent plus et ne parlent plus le français comme autrefois. Auparavant, la lecture était le passe-temps de beaucoup de jeunes. Cette pratique permet d'être toujours en contact avec de nouveaux mots, de nouvelles expressions qu'on peut utiliser dans les rédactions. »

Ayant une longue expérience dans l'enseignement, Mahend Gungapersad souligne que la majorité des élèves n'étudient plus, ne font plus de recherche et se contentent de ce que leur disent les enseignants. Pour ce qui est du niveau de l'anglais, tout comme son confrère Basheer Taleb, Mahend Gungaparsad observe que les élèves ne l'étudient pas comme il le faut et que souvent, ils n'arrivent pas à répondre aux questions dans les autres matières, puisque celles-ci sont rédigées en anglais.

Les leçons du Singapour et du Kenya

Ce dernier insiste qu'il faut revoir la façon dont on enseigne l'anglais et le français. « L'anglais et le français ne sont pas nos langues maternelles et en classe, les enseignants ne tiennent pas compte du fait que les élèves ne comprennent pas la signification de certains mots. » Mahend Gungaparsad cite le Singapour et le Kenya comme exemple. Ces deux pays ont presque le même programme d'études que nous, mais ils utilisent l'anglais couramment. Il ajoute que la majorité des élèves ne prennent pas en compte le fait qu'un mot peut avoir plusieurs significations, dépendant du contexte dans lequel il est utilisé.

Quant à la filière scientifique, les enseignants constatent que très peu d'élèves la choisissent. Le PRO de l'Education Officers' Union (EOU), Ally Yearoo, trouve cette situation regrettable. « Les matières scientifiques sont perçues comme étant destinées aux high flyers et aux garçons. Cela peut être expliqué par le fait qu'on donne des poupées aux petites filles et des jeux mécaniques aux garçons. La poupée est considérée comme passive alors qu'à l'opposé, le jeu mécanique pousse à la découverte. Si nous arrivons à expliquer aux jeunes les phénomènes climatiques, ils s'intéresseront davantage à cette matière. » Et l'enseignant souligne qu'en étudiant les sciences, l'élève pourra facilement se lancer dans une carrière médicale, informatique, d'ingénierie, ou de comptabilité.

Les enseignants ne perdent pas espoir. Ils souhaitent que les choses s'améliorent pour les élèves. De ce fait, ils insistent qu'il faut privilégier un travail assidu et rigoureux. Et utiliser son temps libre pour les révisions, la lecture. Ils conseillent aussi aux élèves de s'adresser à leurs professeurs s'ils éprouvent des difficultés en classe. Et de faire preuve de régularité.

 

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