Dans cet entretien, la directrice de Dream Price fait observer que les prix promotionnels attirent les consommateurs. Selon elle, la consommation connaîtra un boost en cette période festive. Cependant, les opérateurs font face à deux défis majeurs : la disponibilité des devises et de la main-d’œuvre.
La covid-19 n’a pas épargné Maurice durant les deux dernières années. Les industries essentielles ont, dans la mesure du possible, poursuivi leurs opérations. Mais la consommation a été affectée de 2020 à 2022. Comment se présente la période festive pour le secteur de la consommation cette année ?
C’est une période propice au secteur de la consommation. Plusieurs personnes effectuent d’ores et déjà leur shopping dans les magasins. Dans les supermarchés, les consommateurs profitent des promotions de fin d’année qui sont déjà d’actualité. L’affluence semble plus élevée que d’habitude dans les supermarchés.
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La valeur ajoutée brute du « commerce de gros et de détail et de la réparation d’automobiles et de motos » a augmenté de 2,6 %, lors du deuxième trimestre 2023, indique Statistics Mauritius. Est-ce que le niveau des ventes dans les supermarchés en décembre sera supérieur à la période correspondante en 2019 ?
Les deux années précédentes ont été marquées par la pandémie et des restrictions. Celles-ci n’étant plus d’actualité, le niveau des ventes devrait dépasser celui de 2019. La vie a repris son cours et les activités économiques ont recommencé normalement. En sus du shopping lié à la période festive, il y aura également l’achat de matériels scolaires pour la rentrée des classes en janvier. Cependant, il est difficile de chiffrer l’éventuel pourcentage de hausse concernant les ventes par rapport à 2019.
Le pouvoir d’achat n’a pas été en reste durant la crise. Il a été influencé par des taux élevés d’inflation. Avec une monnaie en circulation en hausse en ce mois de décembre, soit à Rs 55,03 milliards au 1er décembre, le pouvoir d’achat a-t-il retrouvé un certain dynamisme ?
Les revenus additionnels ont permis que le pouvoir d’achat se rétablisse légèrement. Toutefois, l’influence de l’inflation se fait toujours sentir, bien qu’étant compensée par le boni de fin d’année et les bonus.
Plusieurs opérateurs ont fait part de difficultés pour obtenir des devises nécessaires pour les importations en vue de la période festive. Est-ce un souci et quel a été l’impact sur vos importations et votre stockage ?
C’était en effet un défi d’obtenir des devises et nous avons été contraints de nous tourner vers plusieurs banques. Cependant, la situation s’est améliorée en décembre. S’agissant du stock de décembre, il avait déjà été constitué en octobre. La reprise économique nous a poussés à importer plus que les années précédentes. En sus des produits alimentaires, les importations pour les ventes de décembre incluent les matériels scolaires, les sapins et les décorations de Noël. Par conséquent, la facture d’importation a été supérieure. Nous importons du Pakistan, de l’Inde, de la Turquie, de la Chine et de l’Afrique du Sud, entre autres. Cependant, la stabilisation du fret a joué en notre faveur.
Le taux de change roupie dollar est passé de Rs 46,50 par dollar le 17 mars à Rs 44,10 le 6 décembre. Les importateurs ont-ils bénéficié du taux de change et les prix des produits seront-ils différents ?
Il se peut que la roupie ait connu une appréciation récemment. Cependant, les produits destinés aux achats de décembre ont été importés en octobre. De ce fait, nous n’avons pas vraiment bénéficié du taux de change. Par contre, une stabilisation du taux de change roupie dollar sur plusieurs mois pourrait changer la donne. Dans l’éventualité que la roupie continue de s’apprécier ou que le dollar perde pied, les prix pourraient baisser.
Quelques enseignes de grande distribution ont ouvert de nouveaux magasins cette année. Quel regard jetez-vous sur la concurrence dans ce secteur ?
Le mode opératoire de Dream Price est différent. Nous misons sur la qualité, le prix et le service. Ce qui explique la confiance de nos clients et nous avons des clients fidèles. Nous ne travaillons pas en fonction des prix que propose par la concurrence. Dream Price est un acteur important qui est présent sur le marché local depuis un bon bout de temps. Notre enseigne mise sur une stratégie de proximité avec les consommateurs. Si d’autres enseignes parviennent à pratiquer des prix compétitifs, c’est bien.
Parlez-nous de la main-d’œuvre. Votre effectif est-il suffisant pour répondre à la demande de cette période festive ?
La main-d’œuvre est une préoccupation importante. Notre effectif n’est pas suffisant et nous avons besoin d’au moins 100 employés supplémentaires. Nous avons annoncé que nous avons des postes vacants. Mais nous peinons à avoir de la main-d’œuvre locale. Il y a l’apport de quelques étudiants actuellement en vacances scolaires, mais c’est insuffisant. Leur présence est également temporaire. Nous avons fait la demande pour recruter des travailleurs étrangers. La procédure est longue. Et le temps que la procédure de recrutement aboutisse, la période festive sera terminée.
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