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Nouveaux règlements : des véhicules de seconde main bloqués au Japon

Nouveaux règlements Des concessionnaires des véhicules de seconde main indiquent que leurs clients commencent à s'impatienter.

Les nouveaux règlements régissant l’importation des véhicules de seconde main excèdent des concessionnaires. À cause de cela, leurs cargaisons seraient « bloquées » au Japon. Selon le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ashit Gungah, ces règlements ne sont pas à la source du problème.

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Depuis le début de l’année, un millier de véhicules de seconde main, destinés au marché mauricien, seraient bloqués au Custom Bonded Warehouse au Japon. C'est ce qu'indique Ally Esoof de Three M’s Motors. « Aucun permis d’importation n’a été approuvé jusqu’ici », précise-t-il.

L’exigence d’un Auction Sheet — document de vente à l’encan — traduit en anglais et certifié par une institution japonaise est la source des frictions entre des concessionnaires de véhicules de seconde main et le ministère du Commerce et de l’Industrie.  Le document traduit doit être certifié par une institution japonaise « having as purpose the sound development and fair trade of used motor export business ».

« Nous accueillons favorablement ces nouveaux règlements mais encore faut-il que le gouvernement nous précise les organisations accréditées à contacter pour l’obtention de l’Auction Sheet en anglais. Mais jusqu’ici, il n’y a rien eu d’officiel et nous sommes dans l’impasse », dit-il. Les Auction Sheets, qui sont généralement délivrés en japonais comporte le grade du véhicule, le numéro de son moteur et de son châssis, le nom de la maison de vente aux enchères et la date de vente, entre autres.

Il existe d'autres inconvénients, indique Dhiraj Sohun de Real Automobile qui appréhende que le down payment — soit le premier versement effectué pour l’acquisition de ces véhicules — ne leur soit remboursé. « Ce premier versement compte pour 30 % à 50 % du prix d’achat du véhicule qui tourne autour de Rs 300 000 en moyenne. Avec un millier de véhicules, faites le calcul ! C’est au moins une centaine de millions de roupies de dépôts », soutient-il.

Dhiraj Sohun estime que ce serait un manque à gagner énorme pour certains importateurs si jamais le délai de quatre ans, soit l’âge limite autorisé pour l’importation d’un véhicule du Japon, est dépassé. « Il faut souligner que les revendeurs attendent souvent que les véhicules approchent leur quatrième année avant qu’ils ne soient acquis. Cela leur revient alors à meilleur marché », ajoute notre interlocuteur.

Qui plus est, Ally Esoof et Dhiraj Sohun doivent gérer leurs clients qui, disent-ils, commencent à s’impatienter. « Au lieu de fin janvier comme nous l’avions prévu, c’est vers le mois d’avril que ces véhicules arriveront à Maurice, une fois toutes les autorisations nécessaires obtenues », soutiennent-ils. D’où l’urgence, selon eux, pour que le gouvernement, et en particulier, le ministère de l’Industrie et du Commerce réagisse rapidement afin de décanter la situation.


Zaid Ameer de DIVA : «Dix permis déjà approuvés»

Sollicité pour une réaction, Zaid Ameer, le président de la Dealers in Imported Vehicles Association (DIVA) indique qu’une réunion a eu lieu vendredi 9 février entre revendeurs et cadres de l’Import Division du ministère de l’Industrie et du Commerce. Une réunion qui, dit-il, a permis de clarifier certains points techniques. « Les lois sont claires, il suffit de s’y conformer. D’ailleurs, une dizaine de demandes, conformes aux nouveaux règlements, ont déjà été approuvées », dit-il. Par ailleurs, Zaid Ameer s’envolera pour le Japon ce samedi 10 février. Objectif : essayer de régulariser davantage les procédures en vigueur, entre autres. « Nous payons environ 13 500 yuan aux compagnies spécialisées dans l’inspection des véhicules. Le but étant de s’assurer que les inspections se font correctement », ajoute-t-il.


Ashit Gungah : «Les nouveaux règlements visent à endiguer la fraude et l’arnaque»

Selon des importateurs, un millier de véhicules de seconde main seraient actuellement « bloqués » au Japon. En êtes-vous au courant ?
D’après les documents au ministère, il n’y a que quelque 200 cas qui ne respectent pas les nouveaux règlements, dont 179 demandes de permis qui sont accompagnées d’Auction Sheets en japonais. Les demandes en bonne et due forme sont approuvées.

Où les importateurs mauriciens peuvent-ils faire valider l’Auction Sheet traduit en anglais ?
Il y a qu'une institution reconnue par les autorités japonaises pour valider l’Auction Sheet, en l’occurrence JUMVEA. Nous travaillons en étroite collaboration avec les autorités japonaises. Les officiers de mon ministère et moi-même avons eu plusieurs rencontres avec le président de l’association des importateurs (DIVA) et nous lui en avons tenu informer.

Certains importateurs souhaitent que l’État leur offre une compensation pour toute perte de dépôts au Japon. Est-ce envisageable ?
La question ne se pose pas. C’est du devoir de l’importateur de s’assurer que les véhicules qu'il importe soient conformes aux règlements. Nous sommes déterminés à mettre de l’ordre dans ce secteur, tout comme nous l’avons fait pour les foires pêle-mêle. Notre priorité demeure le consommateur qui doit recevoir un produit de qualité et value for money.

Mettre de l'ordre, vous dites ?
Oui, car nous avons reçu plusieurs plaintes, notamment sur la falsification des documents sur l’état des véhicules et la livraison de véhicules non conformes aux conditions agréées entre le vendeur et l’acheteur. Certains opérateurs contournaient les procédures. Il y a même eu un cas où la signature du Secrétaire Permanent du ministère du Commerce a été falsifiée. Ces cas ont été référés à la police. L’objectif de ces nouveaux règlements est de combattre les cas de fraude, de veiller à ce que des produits de qualité soient mis à la disposition des automobilistes et ainsi assurer la sécurité des usagers. En tant que gouvernement responsable, il est de notre devoir de veiller à ce que les consommateurs ne soient pas arnaqués.

Comment avez-vous resserré les vis ?
Nous avons effectué deux principaux changements. Primo, les Auction Sheets qui étaient auparavant en japonais doivent dorénavant être traduits en anglais et être dûment certifiés. Secundo, tous les importateurs devront être propriétaires d'un garage ou être affiliés à un garage afin d’offrir un service après-vente et pour effectuer des réparations, surtout pendant la période de garantie qui dure un an. Le ministère est désormais doté de moyens pour exercer des contrôles plus stricts sur l’importation des véhicules de seconde main. Ce qui fait que les importateurs sont appelés à revoir leur mode d’opération. Je dois préciser qu’une période moratoire a été accordée avant que les nouveaux règlements ne soient en vigueur. Il y a une collaboration très étroite entre les autorités mauriciennes et japonaises pour assainir le business d’importation des véhicules de seconde main. Bref, les nouveaux règlements visent à endiguer la fraude et l’arnaque.

 

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