Economie

Politique monétaire : la hausse probable du dollar affectera nos importations et exportations

Textile Les entreprises exportatrices, comme celles du secteur textile, subiront les conséquences d’une hausse du dollar.

Avant même que la Réserve fédérale américaine ne fasse connaître sa décision concernant les taux d’intérêt, les marchés mondiaux ont tablé sur une hausse du dollar. Celle-ci viendrait alors directement alourdir nos factures d’importations et augmenter nos dettes.

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Les nuages s’amoncellent avec les événements externes qui risquent fort de mettre la pression sur l’économie mauricienne. D’emblée, le Brexit a ouvert le bal avec un recul de la livre sterling, une des devises d’exportations. C’est désormais une probable hausse du dollar qui viendra directement alourdir nos factures d’importations. Nos dettes risquent aussi d’augmenter.

Avant même l’annonce de la décision de la Réserve fédérale (Fed) prévue jeudi soir 1er décembre, les marchés mondiaux ont réagi en anticipant une hausse des taux d’intérêts aux États-Unis. Cette augmentation implique une majoration du dollar. « Tout dépend des commentaires et des minutes of meeting (compte rendu des réunions) qui seront étudiés par les marchés. Ces explications détermineront l’amplitude de la hausse du dollar, qui est déjà une quasi certitude », explique Swadick Nuthay, Chief Executive Officer d’ABC Capital Markets.

Bud Gujadhur, Chief Treasury & Monetary Affairs Advisor au Cim Group, partage cet avis : « Le marché a déjà pris en considération une hausse du dollar, la Fed ayant déjà donné des signes que le taux d’intérêt augmentera en décembre et probablement deux fois en 2017. Le dollar va continuer à grimper et, bien sûr, les Américains vont resserrer leur politique monétaire en prévision d’un risque d’inflation, même si  le taux est faible actuellement. »

Bud Gujadhur ajoute qu’avec la décision de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et de la Russie de réduire leur production, certains observateurs tablent sur un baril à USD 50 et plus.

Après le Brexit, l’Italexit

La hausse du dollar aura un impact direct sur les matières premières et le pétrole, précise Swadick Nuthay. « La majorité de nos importations, dont les matières premières, sont payées en dollars. Ce qui aura des répercussions sur les importations et, par conséquent, sur les exportations, puisque les coûts à la production vont aussi augmenter. Sans compter que nous exportons principalement en euros et en livre sterling », confie l’économiste.

La situation risque de se corser davantage, le dimanche 4 décembre, avec le référendum sur la réforme constitutionnelle en Italie, ajoute Bud Gujadhur. La victoire d’un non à la réforme pourrait provoquer un « Italexit ».

« Ce sera la pagaille. L’euro risque d’être sévèrement secoué. Un affaiblissement de cette devise est très mauvais pour notre secteur d’exportation. Ce secteur va encore plus souffrir. Jusqu’ici, l’euro garde une certaine force. Mais cela risque de ne pas durer si le non l’emporte en Italie. Mais je pense que la Banque de Maurice saura intervenir quand il le faut pour que nos exportateurs n’en fassent pas les frais. Ce n’est pas tout. 2017 s’annonce une année très compliquée pour nous, avec en plus l’élection présidentielle en France », déclare le conseiller fiscal.

 

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