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Préservation de l’environnement - Oiseaux endémiques : Maurice sur la bonne voie

Des Pigeons des mares ont été relâchés dans  la vallée de Ferney,  jeudi dernier. (CREDIT PHOTO- Jacques de Spéville) Des Pigeons des mares ont été relâchés dans la vallée de Ferney, jeudi dernier. (CREDIT PHOTO- Jacques de Spéville)

Ils étaient une dizaine en 1990. Aujourd’hui, la population de Pigeons des mares s’élève à 350 individus. Une trentaine a rejoint, cette semaine, l’habitat naturel de la vallée de Ferney. Une initiative de la Mauritian Wildlife Foundation (MWF) qui fournit un travail de longue haleine pour la préservation des oiseaux endémiques de Maurice.

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Le  Cardinal de Maurice (Foudiarubra), la Grosse cateau verte (Psittaculaeques), le Pigeon des mares (Nesoenas mayeri) et la Crécerelle de Maurice (Falco punctatus), sont quatre des oiseaux qui ont échappé de justesse à l’extinction. Ils auraient connu le même sort que le malheureux dodo si de vigoureuses mesures de conservation n’avaient pas été prises par des associations telles que la Mauritian Wildlife Foundation (MWF), militant pour la protection de la faune et de la flore.

« Nous revenons de loin ! À la fin des années 70, nous avons observé un déclin dans la population des espèces d’oiseaux telles que la Crécerelle de Maurice qui ne comptait que quatre individus à cette époque. Dans les années 90, la population des Pigeons des mares s’élevait à une dizaine et une vingtaine de Grosses cateaux vertes. Aujourd’hui, la MWF a réussi à sauver ces oiseaux et notre responsabilité et de protéger la richesse de notre patrimoine naturel à travers un programme à long terme», explique le Dr Nicolas Zuël, Fauna Manager au sein de la Mauritian Wildlife Foundation.

Si le déclin s’explique par la déforestation massive pour faire place aux champs de canne à sucre, ce qui avait entraîné une perte des habitats naturels dans les années 70, la MWF adopte aujourd’hui un programme bien ficelé. Celui-ci consiste à suivre la population des oiseaux endémiques dans leur habitat naturel, à protéger leurs nids et aider à leur reproduction, à les défendre contre les prédateurs et les maladies et à améliorer la qualité de la forêt autour des sites de réintroduction.

Le lâcher de ces oiseaux endémiques dans la vallée de Ferney, sur l’île aux Aigrettes, ou encore dans le Parc National a pour objectif de créer des populations subsidiaires dans ces forêts. Et les chiffres démontrent que le travail entrepris a porté ses fruits. Par exemple, on compte aujourd’hui environ 300 à 350 Pigeons des mares, 700 à 750 Cateaux vertes, 100 à 250 Merles cuisiniers (Coracinatypica), entre 600 à 800 Coqs des bois (Terpsiphonedesolata).

Toutefois, malgré leur remise en liberté, ces espèces doivent être suivies de près.

«Ces oiseaux demandent un monitoring en permanence. Car ils peuvent se retrouver en voie d’extinction en un rien de temps, face aux problèmes tels que les maladies ou aux prédateurs comme les rats, les mangoustes et les singes qui mangent leurs œufs et oisillons. Il y a aussi les catastrophes naturelles. Il reste un gros boulot à faire pour la conscientisation des Mauriciens sur les simples gestes à adopter pour préserver ces espèces », explique le Fauna Manager.

Par exemple, il ne faut pas jeter des ordures  en forêt car cela encourage la prolifération de rats.

« Il faut aussi faire attention à ne pas importer des oiseaux exotiques qui peuvent transmettre des maladies ou être des compétiteurs pour nos oiseaux endémiques, ce qui les affecterait directement », précise Nicolas Zuël.

 

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