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Procès de paternité : «Sept ans sans ma fille…»

Un chauffeur de taxi de Mahébourg a perdu son procès contre un couple de Grand-Port. Il affirme être le père biologique d’une fillette de sept ans, qui serait issue d’une relation avec une directrice d’une maison de jeux qui voyageait autrefois dans son taxi. C’est un Hongrois qui a déclaré l’enfant comme étant le sien à l’Etat civil. 

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Jules Jean-Marc Gowry n’a qu’un désir : récupérer sa fille qu’il n’a presque pas vue depuis sept ans, soit depuis sa naissance… Son seul souvenir est de l’avoir vue sans même pouvoir s’approcher d'elle ou la prendre dans ses bras. « Je l’ai aperçue à Blue-Bay et au marché de Mahébourg une fois lorsqu’elle est passée à côté de moi… », lâche ce Mahébourgeois de 48 ans et chauffeur de taxi.

Jules Jean-Marc Gowry a été débouté devant la Cour suprême, le 11 août 2017. Il recherchait un jugement visant à le décréter « père biologique » d’une petite fille de sept ans, née le 29 juillet 2010.

À l’État civil, il s’avère que le père de l’enfant est un Hongrois marié à la mère de la fillette. Le juge David Chan Kan Cheong a rejeté la requête de Jules Jean-Marc Gowry sur un point de droit de l’avocate du couple, Me Yanilla Moonshiram. Celle-ci, a soutenu qu’en vertu de l’article 312 du Code civil mauricien, seul l’époux peut déposer une action en désaveu de paternité. Un point retenu par le juge.

Depuis, Jules Jean-Marc Gowry n’en revient pas. « Je suis avant tout un être humain. J’ai un cœur. Je ne suis pas d’accord avec ce jugement. La cour aurait dû écouter, au moins, ce que j’avais à dire au lieu de rejeter ma demande uniquement sur un point de droit », confie-t-il d’une voix amère. Rencontré peu après le verdict, il dit étudier l’option de faire appel de la décision de la Cour suprême.

Fidèle cliente

Comment en est-il arrivé là ? Il y a environ dix ans, il prend une passagère dans son taxi devant un casino. C’est la directrice de l’établissement. Selon la version du chauffeur de taxi, dans sa plainte, déposée en cour, la jeune femme devient vite une cliente fidèle. Les deux se lient d’amitié avant d’être amants.

Toutefois, la femme est mariée à un Hongrois, ingénieur et homme d'affaires engagé dans l’importation à Maurice et à l’étranger. Bien qu'ils ne vivent pas sous le même toit, la jeune femme fait part, à Jules Jean Marc Gowry, de son désir d’avoir un enfant alors que son époux n’en veut pas. C’est du moins ce que raconte le chauffeur de taxi dans sa plainte.

Un jour, la jeune femme lui fait annonce qu’elle est enceinte de lui. De trois mois ! Jules Jean Marc Gowry l’accompagne chez un médecin du privé pour un suivi médical. Le 29 juillet 2010, elle accouche d’une petite fille à l'hôpital Jawaharlall-Nehru à Rose Belle.

Par la suite, le chauffeur de taxi rencontre la mère de la jeune femme. Et là, coup de massue : elle lui dit que son gendre lui a dit : « Si le papa ne déclare pas l'enfant, je (Ndlr  : le Hongrois) vais le faire. »

Le chauffeur de taxi avance que depuis, la jeune mère lui a refusé l’accès à l’enfant. Elle a cessé de répondre à ses appels téléphoniques. Plus tard, en allant s’enquérir auprès de l’État civil, Jules Jean Marc Gowry apprend que c’est le mari qui a déclaré l’enfant comme le sien.

D’où sa démarche en cour. Une première demande en recherche de paternité est abandonnée en l’absence du couple au pays. La deuxième a été rejetée le 11 août 2017. Jules Jean Marc Gowry ne baisse pas les bras, il attend toujours de pouvoir être reconnu comme le père biologique de l’enfant. Entre-temps, sept ans ont passé…

 

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