Réclamations dans l’affaire Michaella Harte : l’État sommé de soumettre sa défense

Michaella Harte. Michaella Harte. Photo

Avinash Treebhoowon, arrêté dans le meurtre de l’Irlandaise Michaella Harte puis acquitté aux assises, réclame Rs 75 M de dommages à l’État. Celui-ci sera dans l’obligation de donner sa défense, le jeudi 18 janvier, quand le procès au civil sera appelé en Cour suprême.

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« On a tout fait pour établir qu’il n’y avait aucune preuve scientifique démontrant sa culpabilité. »

Cinq longues années. Pourtant, l’État n’a pas encore donné sa défense pour répondre à l’affidavit d’Avinash Treebhoowon. «Jeudi, l’État sera dans l’obligation de le faire pour que la réclamation de mon client puisse être prise sur le fond, car il y a trop longtemps que ça dure», confie Sanjeev Teeluckdharry, l’avocat principal de celui qui fut accusé puis acquitté dans le meurtre de l’Irlandaise Michaella Harte. Avinash Treebhoowon poursuit sept personnes, la plupart d’entre elles étant les policiers qui ont mené l’enquête.

Me Sanjeev Teeluckdharry.
Me Rama Valayden.

Dans sa plainte, Avinash Treebhoowon estime que toute l’enquête a été mal faite. Il cite une série de manquements par rapport à son arrestation, le 11 janvier 2011 et à son emprisonnonnement, sans avoir de caution pour sa liberté conditionnelle. « Dans sa plainte, mon client estime que sa liberté individuelle, sa réputation de même que de sérieux manquements ayant poussé la police à l’arrêter lui ont porté préjudice. Il cite des erreurs de jugement soulevées lors de son procès aux assises qui ont permis de le faire acquitter. »

Parmi les manquements soulignés dans l’affidavit : la police a échoué à mener d’une manière basique son enquête; elle a échoué à préserver la scène du crime; elle n’a pas examiné la chambre 1025 de l’Irlandaise; elle n’a pas relevé des indices et des empreintes dans la chambre; elle n’a pas enquêté sur le nombre de personnes qui avaient accès à la chambre grâce à la carte électronique; elle n’a pas fait d’analyses sur une soixantaine de pièces à conviction; elle n’a pas fait analyser l’eau de la baignoire dans laquelle l’Irlandaise a été retrouvée morte; elle n’a pas fait analyser le drap du lit, l’ordinateur, des pilules sédatives, du vaginal jelly, des préservatifs, et le livre Ultimate Sex Guide trouvé dans la chambre.

Plus loin dans l’affidavit, Avinash Treebhoowon argue qu’il a été retenu illégalement durant 18 mois avant qu’il ne soit référé aux assises. « J’ai effectué un travail de fourmi avec mon collègue Me Rama Valayden. On a tout chronométré, tout passé en revue dans les moindres détails pour démontrer que les enquêteurs avaient tout faux. On a choisi de challenge les confessions de mon client. C’était do or die. C’était un procès très médiatisé tant à Maurice qu’en Grande-Bretagne », dit Me Teeluckdharry.

L’avocat explique que tout s’est joué aux assises sur la plaidoirie, « car mon client encourait la peine maximale alors qu’il plaidait non-coupable et on a tout fait pour établir qu’il n’y avait aucune preuve scientifique démontrant qu’il était coupable, alors qu’il ne l’était pas ». C’est le jeudi 18 janvier que l’affaire sera appelée en Cour suprême. L’État devra déposer sa défense pour ne pas payer Rs 75 millions à Avinash Treebhoowon.

 

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