Réunion sur le salaire : les avis divergent toujours

Argent Photo d'illustration.

L’épineux dossier du salaire minimal revient sur le tapis. Il semble que le National Wage Consultative Council décidera du montant du salaire minimal lors d’une réunion prévue ce jeudi. Les représentants des travailleurs souhaitent un montant supérieur à Rs 10 000.

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«Il n’y a jamais eu un partage équitable de la richesse accumulée depuis des années. Je m’étonne que les entreprises tiquent avant d’octroyer une hausse salariale à leurs employés », a déclaré Devanand Ramjuttun, dirigeant de la General Trade Unions Federation (GTUF) et de la National Trade Unions Confederation (NTUC). Pour Rashid Imrith, président de la All Employees’ Confederation, l’idéal serait d’avoir un salaire minimal de Rs 19 000, à la fois dans la fonction publique et le privé.

Pour certains observateurs, à l’instar d’Amar Deerpalsing, président de la fédération des PME, la question mérite des réflexions plus approfondies. Il est d’avis que le salaire minimal risque de décourager l’embauche, freiner le perfectionnement des compétences et mettre à mal certains secteurs. Et d’expliquer : « Nous avons 27 Remuneration Orders (RO) qui définissent non seulement les salaires, mais aussi les conditions de travail dont les heures supplémentaires et les plans de retraite. Ces RO couvrent des secteurs qui demandent un certain niveau de compétences variées. Pour toucher plus de salaires, l’employé doit perfectionner ses compétences avec des formations. Si j’embauche quelqu’un qui n’a aucune compétence, je vais devoir lui offrir un salaire minimal. Cela ne va pas encourager le perfectionnement des compétences. D’ailleurs, un employeur ne va pas embaucher un novice s’il doit lui donner un salaire minimal. »

Faux débat

Selon Amar Deerpalsing, la majorité des RO accordent déjà un salaire plus élevé que le minimum salarial, même en anticipant sur une rémunération moins élevée. « Le salaire minimal n’affectera pas les PME car les employés y sont bien rémunérés. C’est un faux débat d’affirmer que les PME seront affectées », a-t-il souligné.

Les deux seuls domaines d’activités qui seront affectés sont ceux des fruits et de la mer et l’EPZ, notamment le textile, a estimé le président de la fédération des PME. Un avis que partage un économiste : « L’imposition d’un salaire minimal national entraîne des pertes d’emplois, surtout au niveau des PME et autres entreprises qui ne sont pas solides financièrement. Ce sont  seulement des entreprises profitables qui pourront soutenir un salaire minimal national. »

Toutefois, les salaires entraînant une hausse des coûts de production, des produits exportés risquent d’être beaucoup moins compétitifs. « La question qui se pose est de savoir si on va protéger l’employé ou l’emploi. Nous vivons à l’ère de la mondialisation, engagés dans une compétition sans filets de protection et privés des bénéfices de quotas », a conclu l’économiste.

 

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