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Sa maison vendue à son insu en 2016 : aucune poursuite légale contre les présumés escrocs depuis trois ans

Sa maison vendue à son insu en 2016 : aucune poursuite légale contre les présumés escrocs depuis trois ans Mitrani Ghabrial.

Mitrani Ghabrial, une Mauricienne établie en Angleterre depuis plus de 30 ans, a été victime d’une escroquerie. Sa nièce, D. M., 26 ans, a falsifié des documents et fait une fausse procuration avant de vendre la maison de Mitrani et d’encaisser la somme de Rs 1,5 million.

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En 2005, Mitrani, la cinquantaine, qui est en vacances à Maurice, achète un terrain d’environ 10 perches pour la somme de Rs 900 000, au Morcellement Gris-Gris,  Souillac. Quelques années après, elle décide de faire construire une maison sur ledit terrain. Mais pour des raisons financières, les travaux ne seront pas complétés. Mitrani n'a d'autres choix que d'économiser ses sous pour régler les frais pour les fenêtres et les portes.

Mais en début de l'année 2016, c'est le choc. « En février, o m'a appris que ma maison a été vendue. Je n'étais au courant de rien. Je me suis de suite renseignée auprès du bureau de l’enregistrement. Cela a été un véritable coup de massue. On m'a confirmé la nouvelle. Plus grave encore : j'aurais moi-même procédé à la vente ! » dit Mitrani.

Elle se rend au poste de police de Souillac (elle est rapidement revenue à Maurice en apprenant la nouvelle) pour déposer une plainte. Puis elle se rend à Souillac, accompagnée de policiers. Sur place, Mitrani tombe sur la nouvelle propriétaire qui lui lance : « Vous êtes qui vous ? »

« La dame m'a dit qu’elle a acheté la maison à une certaine Mitrani Ghabrial ! Mo finn dir madam la ki se mwa Mitrani e ki zame mo pann vann mo lacaz ar li. Li dir mwa ki li pa rekonet mwa. Li dir ti ena enn lot madam ki finn fer la vant la kot noterr », explique Mitrani Ghabrial.

Elle ne tarde pas à découvrir le pot aux roses. L’auteur de cet acte n’est autre que D. M, unede ses nièces. Mitrani avait confié son contrat de maison et d’autres documents en toute confiance à sa sœur. La nièce en a profité pour se faire passer pour elle et a falsifié sa signature. Elle s’était permis de jurer un faux affidavit et de faire une fausse procuration selon laquelle elle était autorisée à vendre la maison de Mitrani. Pis encore : la fausse procuration avait été faite de telle manière qu’elle accordait à la nièce les pleins pouvoirs pour gérer les affaires (transactions bancaires et vente de propriété).

Procuration

En février 2016, Mitrani consigne une déposition à la Land and Fraud Squad du CCID. Dans sa plainte, elle affirme qu’elle n’a jamais vendu sa maison ni même donné une procuration à sa nièce pour le faire. Elle précise qu’elle a été victime d’une escroquerie et que toutes les transactions ont été faites de manière frauduleuse. Elle accuse sa nièce d’en être l’auteur. Les limiers du CCID mènent une enquête de fourmi. La nièce est entendue. Si au départ, elle nie toute implication dans cette affaire, au fur et à mesure que l’enquête avance, la jeune femme finira par passer aux aveux.

« Quand la procuration a été faite, je n’étais pas à Maurice mais en Angleterre. Pour la procuration, j'aurais dû être présente chez le notaire ! Il semble que ma nièce a plein de contacts bien placés. La police m’a informé qu’un certain Jean Jacques et d’autres personnes bien connues par la police ont comploté pour réaliser ce coup », insiste Mitrani.

La nièce sera arrêtée puis libérée sous caution pour escroquerie. De même que le dénommé Jean Jacques. L’affaire a été soumise au bureau du Directeur des Poursuites publiques (DPP).

« que justice soit faite »

Mitrani se plaint que depuis 2016 ni sa nièce ni ses complices n’ont été inquiétés par la justice. Elle lance un appel auprès du DPP pour que cette affaire soit prise en compte sans plus tarder et que les coupables soient punis. « Cela fera trois ans que j’attends que justice soit faite. Je ne suis pas riche, j’ai bossé dur pour acheter un lopin de terre et construire cette maison. Aujourd’hui, j’ai tout perdu. J’espère que la loi sera très sévère envers les coupables », dit-elle.

Mitrani a déjà saisi la justice et mis une injonction sur la maison pour que la nouvelle propriétaire ne la vende pas. Elle entame aussi des démarches pour pouvoir récupérer sa maison qui vaut, selon elle, plus de Rs 3 millions mais qui a été vendue pour la moitié de sa valeur.

 

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