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Santé publique : des patients cancéreux privés de soins à l’hôpital de Candos

hôpital de Candos Le département de chimiothérapie de l’hôpital Victoria à Candos est aussi confronté à un manque de lits.

Le service de santé publique est en souffrance. Les patients aussi. À l’instar des 50 cancéreux de l’hôpital Victoria de Candos qui ont dû rentrer chez eux le lundi 22 octobre sans avoir subi de chimiothérapie, faute de médicaments. La situation n’est guère mieux à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo à Port-Louis. Faute de places, 13 malades, dont des personnes âgées, ont dû patienter une journée avant d’être admis dans une salle tard dans la soirée.

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Pénurie de médicaments, manque de places et de personnel soignant, simulateur en radiothérapie en panne… Autant de problèmes auxquels sont souvent confrontés les patients cancéreux à l’hôpital Victoria, Candos. Pas plus tard que le lundi 22 octobre, une cinquantaine de malades ont dû rentrer chez eux, alors qu’ils devaient subir une chimiothérapie. Raison évoquée : il n’y avait pas de médicaments pour leur traitement. Ces patients ont été priés de se présenter de nouveau à l’hôpital ce mardi 23 octobre.

« Cette situation est stressante pour nous », explique une malade. Elle craint qu’en l’absence de traitement, son cancer du sein continue à progresser. Inquiétude partagée par les autres patients qui souhaitent avoir plus de considération.

Renvoi

Le renvoi des patients est très commun à l’hôpital Victoria, surtout au service de chimiothérapie. « Pas uniquement en raison d’un manque de médicaments ou de places », a indiqué un membre du personnel.Le département de chimiothérapie ne compte qu’une vingtaine de places (lits et fauteuils confondus).

Selon une source proche du dossier à l’hôpital Victoria, il y a une cinquantaine de patients sur la liste pour la session de chimiothérapie qui dure entre trois et cinq heures. « Mathématiquement c’est impossible de prodiguer tous les traitements en une seule journée qui s’étend de 9 heures à 16 heures, voire parfois 18 heures », explique notre source. D’où les nombreux renvois.

Des patients confirment le manque de places dans la salle de chimiothérapie. Les lits sont occupés par des malades souffrant d’autres pathologies qui y ont été admis la veille faute de places ailleurs à l’hôpital. « Trop c’est trop ! » martèlent des proches de patients qui devaient subir une chimiothérapie lundi. « C’est inadmissible qu’à chaque fois on nous ressasse la même histoire », lance un quinquagénaire sous le couvert de l’anonymat.

Sollicitée par rapport au problème de manque de médicaments et de renvoi des patients, une source au ministère de la Santé a affirmé que le problème a été résolu. « Nous avons pu régler le problème des médicaments. Il n’y avait aucune pénurie mais une mauvaise distribution des produits », explique-t-elle. Notre source souligne que les médicaments qui n’étaient pas disponibles au département de chimiothérapie ont été récupérés dans d’autres hôpitaux pour être distribués à l’établissement de Candos.

Admissions dans la pagaille à l’hôpital Jeetoo

Une dizaine de patients ont dû attendre plusieurs heures avant de pouvoir être admis en salle. Parmi : une sexagénaire qui s’est présentée pour des soins en compagnie de ses proches vers 13 heures. Ce n’est qu’à 20 h 45 qu’on a pu trouver un lit pour l’admettre en salle.

Selon un membre du personnel, ils étaient une dizaine dans la même situation qu’elle à avoir passé de longues heures aux urgences avant d’être admis en salle. Notre interlocuteur affirme que ce problème est récurrent.

Informé de la situation, le Dr Ismet Nawoor, Regional Health Director de l’établissement, explique que le nombre d’admissions est en hausse alors que l’hôpital dispose d’un nombre limité de lits. « Nous gérons la situation du mieux que nous pouvons », dit-il. Il ajoute qu’outre le nombre croissant de patients, il y a le fait que les proches des patients ayant été autorisés à partir tardent à venir récupérer ces derniers, que ce soit le matin ou l’après-midi. Ce n’est qu’en début de soirée qu’il est possible d’évaluer le nombre de lits disponibles pour accueillir de nouveaux patients. Cet exercice est fait quotidiennement avec le Duty Manager qui assure le service de nuit.

Selon les renseignements que nous avons pu glaner, l’établissement serait en sous-effectif la nuit. Un membre du personnel soutient que des requêtes ont été envoyées pour remédier à la situation, mais en vain.

 

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