Live News

Santé publique : la dengue pas encore au stade endémique mais...

Dr Kursheed Meetoo Badullah. Dr Diana Iyaloo.Eshan Fareedun.

« Dengue: la situation est-elle sous contrôle? » C’est le thème abordé dans l’émission « Au Coeur de l’Info », animée par Mélanie Duval, le lundi 19 février. Les invités ont souligné que le ministère de la Santé ne chôme pas pour freiner la prolifération des moustiques tigre.

Publicité

Les cas de dengue connaissent une recrudescence à travers le pays. La situation est-elle réellement sous contrôle ? Existe-t-il un risque que cette maladie devienne endémique sur notre territoire ? Tant de questions abordées lors de l’émission « Au Coeur de l’Info » hier, lundi 19 février.

Selon le Dr Kursheed Meetoo Badullah, Regional Public Health Superintendant au ministère de la Santé, plusieurs facteurs sont pris en compte pour dire qu’une épidémie a évolué. « C’est la première fois dans l’histoire de Maurice qu’on recense autant de cas de dengue. Toutefois, à ce stade, la dengue n’est pas encore devenue endémique », rassure-t-elle. 

Selon elle, on ne peut pas parler de « hausse exponentielle » : « Il y a des jours où il y a des pics. Il y a beaucoup de cas mais il n’y a pas de ‘hausse exponentielle’. » Elle reconnaît cependant qu’il se peut qu’il y ait plus de cas que le millier déjà recensé. « Le nombre de cas enregistrés est souvent le sommet de l’iceberg. » Parmi les patients souffrant de la fièvre dengue, cinq décès ont été enregistrés mais seulement deux cas sont directement attribués à la dengue à ce jour, précise-t-elle.

Le Dr Diana Iyaloo, Head Vector Biology and Control Division, parle, de son côté, d’une recrudescence des cas due aux effets des changements climatiques comme les fortes pluies et les accumulations d’eau. Elle explique de plus que les températures chaudes favorisent la prolifération des moustiques. D’ailleurs, c’est dans les endroits « chauds » que le plus de cas ont été dénombrés.

Elle revient également sur les heures auxquelles les moustiques tigres sont les plus actifs. « C’est surtout le matin et à partir de 15 h 30. Il faut éviter les heures actives. Afin de se protéger, il est recommandé de changer ses habitudes, comme ne pas sortir à ces heures. Il est recommandé de mettre de la crème anti-moustique, d’utiliser des diffuseurs et des ‘sandal moustik’ », rappelle-t-elle. 

Nul n’est à l’abri des piqûres de moustiques. Cependant, elle indique que les moustiques sont attirés par certaines choses, dont l’odeur. « Le moustique est attiré par les couleurs, surtout le noir et les couleurs foncées. C’est pourquoi certaines personnes sont davantage prédisposées à être piquées que d’autres », soutient le Dr Diana Iyaloo. 

Elle se veut toutefois rassurante : l’incidence larvaire a diminué de 20 à 3,5 dans certains endroits, de même que le nombre d’adultes qui passe de 30 à un par trappe par 24 heures.

Eshan Fareedun, directeur des services sanitaires au ministère de la Santé, affirme que le ministère multiplie les actions afin de limiter la prolifération de la dengue. Il rappelle qu’au 16 février dernier, 12 909 exercices de fumigation avaient été effectués, en sus de 7 579 traitements larvicides. « On fait aussi des ‘fever survey’. On en a fait 1 007. On a visité 69 249 foyers et on a collecté 18 876 échantillons des contacts des cas détectés », déclare-t-il. 

Il lance un appel à la responsabilité personnelle. « Si on veut venir à bout de la dengue, tout le monde doit mettre la main à la pâte. Les autorités ne chôment pas. Nous travaillons pour que la dengue ne devienne pas endémique. » 

L’ancien directeur de la Santé, Vasantrao Gujadhur, avance que le nombre de cas est à la hausse en quelques jours. Selon lui, il y a aussi une propagation dans plusieurs régions de l’île : « Cela met une pression sur les laboratoires, sur les hôpitaux et sur le personnel comme cela avait été le cas pendant la COVID-19. Je pense qu’on a environ 2 000 cas. Il y a 50 % des cas qui sont asymptomatiques et d’autres qui n’ont pas été détectés. Nous sommes dans une situation assez sérieuse. Si le nombre continue à augmenter, cela peut échapper à tout contrôle et devenir endémique. »
 

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !