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Sarah Jane Dina : «Je ne suis jamais allée à l’école»

Si êtrenalphabète est une insulte pour certains, elle est une réalité pour d’autres. Certaines personnes quittent l’école sans savoir lire ni écrire. D’autres personnes ne sont jamais allées à l’école. C’est le cas de Sarah Jane Dina, 28 ans, une mère célibataire qui habite Roche-Bois avec ses trois enfants, âgés de 11, 9 et 3 ans.

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Sans éducation, cette jeune mère de famille a du mal à s’intégrer dans la société et à trouver un job. De plus, elle a été la cible de personnes qui ont profité d’elle. Issue d’une famille recomposée de six enfants, elle est la cadette de la première lignée de la famille. Elle n’a pas connu son père. Sa mère étant une alcoolique, le bonheur était absent dans la famille.

« Mo ti ena enn problem alkolik e mo mem pa ti ena enn lakaz. Nou ti pe res partou partou. Dina li ti res kot so granmer e personn pa finn reysi avoy li lekol », raconte Marylin, la mère de Dina.

Enfant, Dina regardait les autres enfants aller à l’école avec leur sac à dos. « Toultan mo ti kontan pou al lekol, me personn pann oule avoy mwa. Kan mo get bann zanfan mo ti pe plore e ti pe anvi al lekol. Granmer pa ti ena lemwayen e mo mama ti ena problem lasante kan li ti alkolik. »

Révolte et haine

Dina continue à porter cette tristesse dans ses bagages, surtout quand elle explique avoir fait le bilan de sa vie. Elle n’arrive pas à lire et à écrire, tandis que d’autres femmes de son âge ont eu une bonne éducation.

« J’ai éprouvé un sentiment de haine et de révolte contre mes parents, car je n’ai jamais eu leur soutien. Mais aujourd’hui, avec un peu plus de maturité, je comprends ma mère. J’essaie tant bien que mal de faire en sorte que mes enfants aient une bonne éducation. Mo avoy zot lekol. Mem parfwa zot vant vid. Mo pa oule zot vinn kouma mwa. Se pa lavi mo ti anvi e mo byen sagrin », dit-elle.

Femme battue

Alors qu’elle était en pleine crise d’adolescence, à 14 ans, elle fait la connaissance d’un maçon qui habite sa localité. Il est âgé de 17 ans et ils se sont mis en concubinage. À 15 ans, elle accouche de son premier bébé. Mais sa nouvelle vie conjugale se résume à des coups, des blessures et des insultes. « Depi laz katorzan, kouma mo al res avek mo konkubin, li bat mwa. Mo finn viktim boukou violans domestik. Ziska mo gagn mo deziem zanfan, li kontinye bat mwa e monn bizin kit li. Linn al refer so lavi », raconte-t-elle.

Appel à solidarité

Elle loue une maison et dépend d’une pension d’invalidité que perçoit son fils aîné, qui est malade, et d’une allocation pour vivre. Dina explique avoir rencontré un autre homme, avec qui elle s’est mise en concubinage. Mais au bout de quatre mois de grossesse, celui-ci s’est volatilisé. Du coup, elle s’est retrouvée avec trois enfants sur le bras.

Désormais, elle vit avec la pension d’invalidité de Rs 5 000 et l’allocation sociale de Rs 3 500 pour ses deux fils. Mais cette somme est loin d’être suffisante pour leurs besoins. Elle paie un loyer de Rs 2 500, ainsi que la facture d’eau et d’électricité. Avec l’argent qui lui reste, elle doit faire ses courses et envoyer ses enfants à l’école.

Dina aurait souhaité trouver un emploi comme serveuse, par exemple. Entre-temps, elle lance un appel à ceux qui peuvent l’aider. Elle a besoin de provisions et aussi de matériel scolaire et de vêtements pour ses enfants. Ceux qui souhaitent aider Dina peuvent la contacter directement sur le numéro 5844 8335.

 

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