Le weekend a été marqué par l’accident d’un van dans lequel une mère et son fils d’un an ont trouvé la mort. Bien que dans ce cas, c’est un pneu crevé qui est à l’origine du drame, ceux qui militent pour la sécurité routière tirent la sonnette d’alarme sur les vans qui ont souvent des comportements accidentogènes sur les routes.
Publicité
“ Alors qu’ils représentent environ 5% du parc de véhicules motorisés, les vans sont impliqués dans près de 7,5% des collisions routières. La moitié de ces accidents entraîne des dommages frontaux, ce qui suggère des collisions survenues lors de dépassements imprudents, entre autres situations ”, c’est ce qu’explique Alain Jeannot, président de l’association Prévention Routière Avant Tout (PRAT).
Il poursuit que la vitesse, souvent due à la hâte de respecter des contraintes de temps serrées, pourrait être l’une des causes de ces accidents. “La fatigue joue également un rôle majeur, car certains chauffeurs de ces véhicules cumulent deux ou trois activités professionnelles, ce qui nuit à leur capacité de repos s’ils ne parviennent pas à bien s’organiser. Il est impératif de réduire ces risques, car les conséquences peuvent être graves”, met l’accent le président de l’association PRAT.
Barlen Munusami, expert en sécurité routière, souligne que de nombreux accidents sont attribuables à des défaillances de pneus. Bien souvent, il ne s’agit pas de problèmes mécaniques, mais plutôt de “négligences humaines”. “Le manque de vérification des pneus peut conduire à leur éclatement, tandis que le non-respect de signes avant-coureurs d’une usure excessive peut également causer des accidents”, prévient ce dernier.
Concernant les vans, il avance qu’une grande partie des accidents découle du comportement des conducteurs qui font fi du Code de la route. “Ils ne respectent pas les lignes blanches, doublent dans les virages, et traversent les feux orange. Cette conduite risquée est souvent motivée par la hâte”, déplore Barlen Munusami.
Mais qu’est-ce qui pousse à de tels comportements ? Selon l’expert en sécurité routière, de nombreux vans sont engagés dans une compétition acharnée entre eux pour être rentables. “Les propriétaires contractent des prêts pour acquérir les vans, assurer la maintenance et avoir le budget pour le carburant. Ils doivent donc faire des profits. Pour cela, ils doivent faire le maximum de trajets”, poursuit notre interlocuteur.
Barlen Munusami ajoute que certains vans sont opérationnels de jour comme de nuit, ce qui peut mener à la fatigue et à la somnolence au volant, provoquant ainsi des accidents. “ Certains détiennent un permis pour le transport d’employés d’hôtel, par exemple, mais durant la journée, ils font des trajets entre deux endroits. Ce qui est illégal mais ils le font quand même”, explique-t-il.
Il soulève également la question de la réglementation et de la surveillance. “ Il faut limiter le nombre de permis pour éviter une concurrence excessive et il faut mieux surveiller les comportements dangereux. Les autorités doivent agir de manière proactive plutôt que réactive pour éviter les pertes humaines et les accidents graves”, estime Barlen Munusami.
L’inspecteur Shiva Coothen, responsable de communication de la police, fait ressortir que les vans, tout comme d’autres types de véhicules, font l’objet de vérifications régulières. “L’objectif ultime est de garantir le respect absolu du Code de la route”, dit-il.
Malgré nos tentatives, nous n’avons pas réussi à obtenir de déclaration de la part du ministère du Transport concernant ce sujet.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !
