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Selvana : «Ene caniff lor mo licou, mo oblizer guet mo tifi gayn batter»

La mère affirme avoir fait de son mieux pour sauver sa fille.
  • « Zot pa dakor mo tifi aret freken zot akoz zot ti pe vende li »

L’agression dont a été victime Jeyna trouve son origine dans une réponse qu’elle a faite à un commentaire sur une vidéo en direct, posté par des utilisateurs de Facebook. Les échanges virtuels de l’adolescente de 17 ans avec ses détracteurs ont basculé dans la réalité, aboutissant à une agression physique sous les yeux de sa mère, impuissante.

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Du virtuel à la réalité, il n’y a parfois qu’un pas. Preuve en est avec l’histoire de Jeyna (prénom modifié). Cette dernière a répondu à un des nombreux commentaires suite à la publication d’une vidéo en direct sans anticiper les propos désagréables que sa réponse allait provoquer. Se sentant dégradée et rabaissée, elle a demandé à ses détracteurs, dont ses amies sur Facebook, de retirer leurs commentaires durant une vive discussion en ligne, mais en vain. 

Sa mère, Selvana, 35 ans, s’est confiée au Défi Plus, le lendemain de l’agression. Elle raconte que sa fille était amie avec la bande, mais depuis quelque temps, elle se serait laissée influencer et aurait quitté la maison. Elle relate que sa fille a été malmenée dans un premier temps, le mercredi 17 avril, en début de soirée lors d'un Facebook Live. « Ala **** rentre lor live », ont laissé entendre quelques jeunes adolescentes. Après de vifs échanges sur le réseau social, une bande de filles a décidé de se rendre au domicile de Jeyna pour lui infliger une correction. « Nu ale kot Jeyna nu batt li », ont-elles affirmé. C’est ainsi qu’une bande de jeunes a débarqué vers 19 h 30 dans un quartier de Camp Levieux, à Rose-Hill. 

Prise de panique, l'adolescente a alerté ses parents, et peu après, des jeunes sont arrivés. Alors que Jeyna et ses proches sont sortis, les parents ont tenté de calmer la situation en éloignant la bande de leur maison. « Zot sorti kot zot Chebel zot vinn bat mo zenfan ici.. », partage Selvana qui a reçu un coup au visage et s'est mise à saigner du nez.

Un jeune garçon de la bande, muni d'un canif, s'est approché d’elle avant de placer l'arme près de sa nuque femme. Immobilisée, la trentenaire a assisté au lynchage de sa fille, sans pouvoir ne rien faire. « Ene caniff lor mo licou, mo oblizer guet mo tifi gayn batter », dit-elle, avant d’ajouter : « Zot kumens trape mo tifi bater, mo pa kav fer narien. ». Ce moment est gravé dans la mémoire de Selvana qui affirme n'avoir pu défendre son enfant. « Mo ene mama mo pan kapav defane mo zenfan », pleure-t-elle. Par la suite, la bande a quitté les lieux. Selvana a alors alerté la police avant d'être conduite avec sa fille à l'hôpital.

Elle déplore qu'elle ait été prise à partie sauvagement pour des raisons banales, en défendant sa fille contre un groupe de jeunes hostiles. Ces dernières auraient incité Jeyna à monnayer ses charmes depuis le début de l'année. Après avoir découvert la vérité, elle aurait interdit à sa fille de les fréquenter. 

Une plainte a été déposée à la police de la localité. 

« Zot pa dakor mo tifi aret freken zot akoz zot ti pe vende li »

Au Défi Plus, Selvana dit avoir appris mercredi que la bande de jeunes filles serait impliquée dans de la prostitution. D'emblée, elle aurait forcé Jeyna à monnayer ses charmes à des hommes, dans un bungalow dans l'Ouest. « Mercredi mone aprane zot amen mo tifi dans campemen zot vende li ar ban zommes », indique-telle. Jeyna est toujours admise à l'hôpital. Selvana attend qu’elle de se remettre afin de livrer sa version des faits à la police. 

Entretemps, elle nous raconte qu’il y a deux ans de cela, sa fille s'est mise à se rapprocher de cette bande. « Zot tou ti kamarad, mais mo pa ti pe koner ki zot dans mover la route malpropre », indique-t-elle. D'ailleurs, elle soupçonne que sa fille aurait été vendue dans le passé. Elle confie : « Mo tifi ti deza missin. Ti fer case la police apre li ti retourner li dir li ti ar ban camarad. Ar sa banla em li ti eter ». 

Selon notre interlocutrice, ce n'est pas la première fois que sa fille est victime d'agression ciblée par les mêmes assaillantes, depuis le début de cette année 2024, lorsqu’elle a pris ses distances avec la bande. « Zot pa dakor mo tifi aret freken zot akoz zot ti pe vende li », dit-elle.  D’ailleurs, depuis que Jeyna a décroché un emploi dans un supermarché, elle tente de mener une vie calme.
 

 

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