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Sirdar : la culture de la terre

Linley Caquin Linley Caquin est « field supervisor » chez Terra depuis 31 ans.

Le métier de sirdar a beaucoup évolué depuis des années. Aujourd’hui, même l’appellation à changer pour « field supervisor ». Et cela implique plus de responsabilités. Retrouvons Linley Caquin dans un champ de cannes.

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« Les jeunes s’intéressent malheureusement de moins en moins à la terre. C’est ce qui explique le manque de main-d’œuvre dans ce secteur »

Une ombre se dessine sur des cannes fraîchement coupées. Il s’agit de celui de Linley Caquin. Il arpente les champs depuis 31 ans. C’est-à-dire depuis qu’il a choisi d’être sirdar et ce malgré son diplôme en ingénierie mécanique.

Aujourd’hui, un sirdar travaille à partir d’un ordinateur.

« Quand j’ai bouclé mon School Certificate, j’ai suivi des cours de City and Guilds pour être ingénieur mécanique. Mais malheureusement à ce moment de l’histoire du pays, il n’y avait pas vraiment de travail. Le seul secteur qui embauchait c’était l’industrie sucrière », explique cet habitant de Sainte-Croix en empruntant un sentier, dans un champ dans le village de Notre-Dame.  

Le « field supervisor » gère également d’autres plantations que celle de la canne comme celle de la pomme de terre.

Embauché par l’établissement sucrier Belle-Vue Harel, aujourd’hui Terra, il se voit confier les champs comme sirdar, aujourd’hui redéfini comme « field supervisor ». « Premièrement le field supervisor fait le pont entre l’administration et les coupeurs de cannes. C’est lui donc qui transmet les directives. Et sur place, il se charge de la supervision dans les champs pendant la saison de la coupe. »

Et quand on parle de supervision, cela implique plusieurs paramètres à respecter. « Les champs sont délimités, en fonction de la maturité de la canne. Ainsi, une fois dans le champ, c’est le « field supervisor » qui indique aux coupeurs où commencer et où s’arrêter. » C’est aussi un métier très éreintant. « C’est un métier très difficile. On doit travailler sous une pluie battante ou encore sous un soleil de plomb. Ce sont les aléas du métier. Mais si on le fait avec passion, rien n’est jamais vraiment compliqué. »

« C’est un métier très difficile. On doit travailler sous une pluie battante ou encore sous un soleil de plomb. Ce sont les aléas du métier »

De plus, avec le changement de nom sont aussi venues d’autres responsabilités. « Dans le passé, le sirdar s’occupait surtout de la supervision dans les champs. Mais aujourd’hui, le métier de « field supervisor » est beaucoup plus élargi et englobe plus de tâches, comme par exemple se charger de l’irrigation ou encore informatiser les données. Le métier a bien évolué et je trouve que c’est une très bonne chose. D’autant plus, que cela a surtout permis de le valoriser. C’est d’ailleurs une des raisons pour laquelle j’ai choisi de faire carrière dans ce secteur. » 

C’est le « field supervisor » qui transmet les directives.

Il faut aussi se dire que le « field supervisor » travaille en dehors de la période de récolte sucrière. « C’est une fausse conception que de croire qu’on ne travaille pas en dehors de la coupe. Parce qu’il y a toujours quelque chose à faire dans un champ. Et puis, quand ce n’est pas la canne, il faut savoir que Terra cultive aussi des pommes de terre, donc il faut également s’en occuper, surtout en ce qui concerne l’irrigation. »

Qu’en est-il de l’avenir du métier ? « Les jeunes s’intéressent malheureusement de moins en moins à la terre. C’est ce qui explique le manque de main-d’œuvre dans ce secteur. Mais, il faut garder espoir, parce qu’il y a un lent retour vers le secteur. Et tôt ou tard, le pays finira par retrouver sa vocation agricole », estime-t-il.

Photos : Marjoreland Pothiah

 

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