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Speed boat échoué à la Réunion : un trafiquant de drogue présumé caché derrière un prête-nom

Jean Samuel Legentil serait le véritable propriétaire du bateau.

L’enquête sur l’échouage d’un bateau à Sainte-Rose, sur la côte Est de la Réunion, a remonté jusqu’à Jean Samuel Legentil. L’Adsu du Nord soupçonne ce présumé trafiquant de drogue d’être derrière la traversée suspecte jusqu’à l’île sœur dans la nuit du dimanche 23 au lundi 24 avril.

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Jeudi, Jean Samuel Legentil, a été embarqué par la police. L’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu) du Nord lui reproche d’avoir tenté de cacher qu’il avait un lien direct avec le bateau découvert échoué à la Réunion lundi. Cette embarcation équipée de deux moteurs hors-bord fait l’objet d’une enquête de la gendarmerie réunionnaise, qui suspecte que sa présence à Sainte-Rose soit liée à une activité de trafic de stupéfiants inter-îles. 

Jean Samuel Legentil n’est pas inconnu des services de police. Arrêté en 2019 avec de l’héroïne, du cannabis, de l’argent et un « stun gun », cet habitant de Cap-Malheureux, officiellement marchand de coco, restait sous la surveillance discrète de la brigade antidrogue. Son nom est réapparu cette semaine alors que, parallèlement aux investigations menées à la Réunion, l’Adsu de Grand-Baie cherchaient à identifier le propriétaire du speed boat.

Dans un premier temps, un habitant de Grand-Gaube, Felix Dilaine Lapierre, s’est présenté au poste de la National Coast Guard de Grand-Baie pour signaler la disparition de son bateau qui, selon lui, était amarré dans le lagon de Cap-Malheureux. Or, les agents de l’Adsu du Nord, sous la direction de l’assistant surintendant Jhurry et du chef inspecteur Doobeejasing, ont établi que l’embarcation appartenait auparavant à un dénommé Arshad Abdur Rahman et que ce dernier l’avait vendue à Jean Samuel Legentil pour Rs 335 000. 

Pourtant, Felix Dilaine Lapierre est bien en possession d’un acte de vente, indiquant un montant de Rs 400 000, pour ce bateau qui n’est pas enregistré auprès de la Tourism Authority. Au fil des auditions et des vérifications, les enquêteurs ont vite compris le stratagème. En apprenant le naufrage de son bateau le 24 avril, Legentil aurait voulu effacer ses traces. Il aurait alors ordonné à Lapierre de signer un nouvel acte de vente à son nom avec Abdur Rahman, en antidatant le document au 20 avril 2023.   Jean Samuel Legentil, Felix Dilaine Lapierre et Arshad Abdur Rahman sont actuellement en détention policière. Les trois suspects font l’objet d’une accusation provisoire de « conspiracy to pervert the course of justice ». Lors de son interrogatoire, Legentil a nié les faits qui lui sont reprochés. Il a aussi soutenu que la signature figurant sur le premier acte de vente n’était pas la sienne. 

À la Réunion, les occupants du bateau, qui avait été abandonné contre des rochers dans l’anse des Cascades à Sainte-Rose, ont été interpellés lundi et mardi. Il s’agit de trois Mauriciens : Andy Patate et Benjamin Leu, des footballeurs professionnels évoluant au Petite Rivière Noire FC, et Roddy Meunier. 

Un trafic de serins également soupçonné

Après le naufrage d'un bateau clandestin à la Réunion et l’arrestation de ses trois occupants mauriciens, un quatrième suspect a été interpellé en fin de semaine. Il s’agit cette fois d’un Réunionnais. Les enquêteurs ont ainsi découvert que cette bande est également impliquée dans un trafic de serins. Ces oiseaux endémiques de Maurice sont très prisés à l'île sœur, comme l’ont démontré plusieurs saisies réalisées à l’aéroport de Gillot et à Plaisance depuis 2016. Sur le marché réunionnais, un serin « souflé » se vend autour de 200 euros, soit environ Rs 10 000.

 

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