Sugar Cane Trash : le nouveau filon juteux pour les planteurs

Canne à sucre

Le ramassage et traitement de détritus provenant de la canne à sucre, appelé « sugar cane trash » devrait permettre aux planteurs, petits et grands, d’engranger de nouveaux revenus et aux compagnies sucrières de produire de l’électricité propre.

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L’appellation n’évoque rien de particulièrement positif. Pourtant, cela pourrait être un nouveau moyen pour les planteurs, d’engranger des revenus additionnels.

Après le sucre, la bagasse et la mélasse, le « sugar cane trash » est une nouvelle avenue qui est en train d’être explorée. Les groupes Terra, dans le Nord, et Alteo, dans l’Est, mènent des tests et ont commencé à acheter des équipements pour exploiter ce sous-produit.

Pour les profanes, le « sugar cane trash », c’est principalement les feuilles de canne. Habituellement, elles sont soit brûlées avant la récolte, soit séparées de la canne puis jetées. Une nouvelle utilité pourrait leur être donnée en les retravaillant pour servir de combustible pour produire de l’électricité.

Outre les compagnies sucrières, le ministère de l’Agro-industrie s’y intéresse. « Le cane trash, tout comme la bagasse, a une valeur économique, et il peut contribuer à accroître les revenus de l’industrie sucrière, incluant les planteurs », indique le ministre Mahen Seeruttun, dans une réponse écrite déposée à l’Assemblée nationale en fin de semaine dernière. Il était interpellé par le député Rajesh Bhagwan du Mouvement militant mauricien.

« La proposition d’une compagnie sucrière afin d’exploiter commercialement le sugar cane trash est en cours d’examen. Le mécanisme des prix est en train d’être élaboré. Une fois ce processus finalisé, les producteurs indépendants d’énergie pourront utiliser ce déchet de la canne pour générer de l’électricité et l’exporter sur le réseau national », précise  Mahen Seeruttun.

Sauf que du goût de certains, les choses n’avancent pas assez vite. Au niveau de l’association représentant les petits planteurs, on s’impatiente de voir les choses se concrétiser.

« Les autorités tardent trop avec cela. Utiliser ce qu’on appelle le sugar cane trash  serait un bénéfice à long terme. Non seulement, il n’y aura plus de champs de canne en feu et des brûlis incommodant ceux qui habitent aux alentours, mais cela nous permettra d’être moins dépendants des huiles lourdes. Cette matière a un rendement énergétique plus élevé que la bagasse. Exploiter ce créneau devrait être la priorité des priorités », laisse entendre Salil Roy, président de la Planters’ Reform Association. Et d’ajouter qu’exploiter ce sous produit de la canne « permettra aussi d’augmenter la valeur de la production des champs de canne. Il faut prendre ce projet au sérieux. » Mais, constate-t-il amèrement, « malheureusement, il y a une grande lenteur bureaucratique. »

Au fil des ans, le nombre de planteurs n’a cessé de diminuer. « Nous étions 36 000 petits planteurs à la base et nous ne sommes plus que 13 000 environ. Pourtant, je reste convaincu que la canne est rentable, mais il faut rebattre les cartes sur le plan local », estime Salil Roy. Même si le prix du sucre est en baisse constante, la canne à sucre reste rentable, selon lui.

Un des soucis majeurs de ce « sugar cane trash » est d’ordre mécanique. Pour ramasser ces détritus lors de la récolte, il faut que les cannes soient coupées de manière mécanique, or la majorité des champs appartenant aux petits planteurs ne sont pas récoltés mécaniquement. La coupe se fait toujours à la main. Une solution devra donc être trouvée à ce niveau.

 

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